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Sur 2M, Akhannouch met les points sur les i
Aziz Akhannouch, président du RNI et ministre de l’agriculture et de la pêche était l’invité de l’émission d’Abdallah Tourabi dans « Confidences de presse », dimanche 4 mars. Qu’il s’agisse de son action comme ministre, de son travail en tant que ministre ou des rapports au sein de la majorité, le président du RNI a répondu sans détour
Aziz Akhannouch, connu pour être un homme discret, s’est prêté au jeu sans réserve, entamant son émission par un retour sur l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne concernant l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE. Le ministre de l’agriculture et de la pêche a précisé que « le Maroc n’admettra jamais que la ligne rouge de la souveraineté soit dépassée quel que soit le prix » avant d’indiquer qu’il ne faut pas confondre l’avis de l’avocat général avec l’arrêt de la Cour. « Cette dernière, a-t-il déclaré, n’a pas dit que l’accord n’était pas valide [mais] qu’il fallait mieux préciser le périmètre géographique.
Il a ensuite fait savoir que l’accord de pêche, qui permet aux bateaux européens de pêcher dans les eaux marocaines, profite d’abord aux Européens. Concernant l’accès commercial des produits agricoles et de pêche marocains aux marchés européens, le président du RNI a affirmé qu’il s’agit d’un accord différent qui est en train de faire l’objet d’une adaptation au précédent arrêt de la Cour européenne.
Akhannouch a également fait savoir que d’autres flottes pourraient venir pêcher si la flotte européenne s’en va, avant de déclarer que les montants des redevances de pêche s’élève à 40 millions de dollars.
Cependant le ministre ne minimise pas l’importance des relations maroco-européennes dont les échanges commerciaux sont de 35 milliards de dollars avec un déficit de sept milliards de dollars pour le Maroc.
Quid de la campagne agricole ?
Autre volet abordé par Akhannouch : la campagne agricole marocaine. Le ministre de l’agriculture et de la pêche a ainsi affirmé que la récolte céréalière sera supérieure à la moyenne. Quant à l’élevage, l’année sera exceptionnelle de même que pour l’arboriculture. Il a également indiqué que les réserves des barrages sont de 40% actuellement avant d’ajouter « nous espérons atteindre 55% à 60% avec la fonte des neiges et les nouvelles pluies ».
Concernant le Plan Maroc Vert, Akhannouch a tenu à rappeler que le PIB agricole est passé de 75 MMDH en 2008 à 120 MMDH actuellement. « A part le sucre et les céréales où [on, NDLR] n’a pas atteint l’autosuffisance», le Maroc est pour tout le reste « autosuffisant ou excédentaire ».
Le ministre a également précisé que l’autosuffisance alimentaire à 100% n’est pas un objectif si « elle est impossible ou trop coûteuse à atteindre ». Pour lui, il y a plus important que cette autosuffisance, c’est faire en sorte de sortir le fellah de la pauvreté. Sachant qu’un hectare de céréales cultivées en bour rapportait 2000 à 2500 DH par an au paysan, Akhannouch s’est interrogé sur l’objectif à viser : L’autosuffisance ou la reconversion pour que le paysan vive mieux ? A ses yeux la réponse tombe sous le sens. Il a conclu en soulignant : « 2016 a été la pire année de sécheresse qu’a connu le Maroc. Le paysan l’a senti mais pas l’ensemble des Marocains ».
« Nous mettrons nos propositions à la disposition des ministres concernés, qu’ils soient RNI ou pas »
Ces deux volets clos, Aziz Akhannouch a enfin répondu aux questions politiques. Pour commencer, il a déclaré : « El Othmani n’a pas de double langage, nous travaillons à l’aise avec lui ».
Faisant allusion aux propos de Benkirane devant la jeunesse du PJD, il a assuré qu’à chaque fois qu’il y aura parasitage, il y aura crise. « Il faut un minimum de respect et de cohésion pour qu’on travaille ensemble » a-t-il souligné.
Par ailleurs, Akhannouch a mis fin aux rumeurs selon lesquelles il y aurait des élections anticipées. Le ministre a assuré que le gouvernement terminera son mandat.
D’un autre côté, le président du RNI s’est également intéressé à la question du chômage. Pour Akhannouch, « si on veut baisser le taux de chômage à 7%, il faudra créer 2 millions d’emplois d’ici 2025. Un million de jeunes non qualifiés seront formés. Des emplois seront créés dans tous les secteurs porteurs, tels que les services. Le préscolaire doit être généralisé, il faut créer une faculté d’éducation pour former les enseignants au lieu de s’en remettre à des solutions contradictoires ».
« Ce que nous avons présenté [à Agadir] n’est pas notre programme, c’est le modèle de développement que nous proposons. Nous mettrons nos propositions à la disposition des ministres concernés, qu’ils soient RNI ou pas », a tenu à préciser Akhannouch.
Pouvoir économique et pouvoir politique
Interrogé sur le conflit d’intérêt entre sa position économique et son engagement politique, Akhannouch répondu en posant les questions suivantes : « faut-il réserver la politique à des professions et pas à d’autres? L’entrepreneur doit-il en être écarté? Alors qu’il crée des emplois et connaît les vrais problèmes du développement? ».
Et de conclure : « j’ai dit à tous de s’engager en politique, dans l’intérêt du Maroc: vous ne recevrez pas plus de coups que je n’ai reçu depuis que je suis entré en politique ».