Zefzafi prouve par accident que la contestation dans le rif est téléguidée depuis l’étranger

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Suite aux déclarations de Mohamed El Yaakoubi, wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Nasser Zafzafi, porte-parole de la contestation populaire n’a pas hésité à réagir. Seul hic, par sa réaction, il a non seulement prouvé que son mouvement était téléguidé depuis le Bénélux, mais il a aussi prouvé que les contestations se basent essentiellement sur des intox. Eclairage

El Yaakoubi avait dénoncé, dimanche dernier, les « intox » des leaders de la contestation dans la province d’Al-Hoceima qui devront « répondre devant la justice de leurs appels à la violence ».

Il avait ajouté qu’Al Hoceima est une « ville normale, qui fonctionne normalement et dont les institutions travaillent. Il y a simplement de temps en temps des manifestations, mais moins nombreuses que dans d’autres provinces ». Selon le wali, « tout est virtuel. A voir les profils Facebook de ces gens, on pourrait croire que la ville est en feu alors qu’il n’en est rien ».

Suite à ces déclarations, Nasser Zafzafi n’a pas hésité à rétorquer, dès le lundi, sur sa page Facebook. « El Yaakoubi est contradictoire dans ses paroles. Si Al Hoceima était une ville stable, comme il l’avance, pourquoi l’armée et la gendarmerie y sont-elles présentes au lieu d’être  Guergarate ? », écrit le porte parole en ajoutant que le gouverneur « insulte les citoyens ». Il lui a également reproché d’avoir choisi une agence de presse française (AFP) pour faire passer ces déclarations.

« Nous sommes prêts à mourir parce que nous nous sommes engagés devant Dieu, devant les citoyens et les membres de la diaspora à ne pas trahir la cause», a ajouté Zafzafi.

Par ailleurs, Jeune Afrique avait souligné dans un article, en s’appuyant sur un document de le DGST, que le mouvement de contestation qui secoue la région d’Al Hoceima est en réalité l’œuvre de « groupuscules indépendantistes » basés en Belgique et au Pays-Bas. Selon Jeune Afrique, l’ONG Agraw N’Arif et le Mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif, basés au Pays-Bas et en Belgique, se cachent derrière le mouvement de contestation qui secoue la région. Des allégations que Zefzafi lui même a prouvé en parlant de son engagement envers les membres de la diaspora.

Un mouvement de contestation basé sur de l’intox

Consolidant les propos du wali accusant les leaders de la contestation d’« intox », l’historien Nabil Mouline avait expliqué récemment que les contestations brandissant le slogan « Lalilaskara »  (non à la militarisation) faisant référence à un dahir de 1958 n’ont pas lieu d’être. Et pour cause ce dahir a été abrogé il y a 58 ans, en 1959.

Mouline explique que « durant les premières années de l’indépendance, Hassan II, alors prince héritier et chef des armées, essayait à tout prix de neutraliser le parti de l’Istiqlal. Il avait pour cela trouvé une formule magique qui consistait à déclarer un certain nombre de provinces comme des zones militaires. La loi martiale était appliquée dans ces zones, ce qui permettait à Moulay Hassan de virer les fonctionnaires qui étaient plutôt pro-Istiqlal et les remplacer par des militaires et des caïds fidèles ».

« Il n’y avait pas que le Rif qui était touché par ce que les manifestants appellent aujourd’hui “al askara”. Il y a d’abord eu un premier décret sur la région de Tafilalet pour mater la rébellion d'Addi Oubihi, puis un deuxième dahir promulgué en octobre 1958, faisant de Rabat une zone militaire. Quelques jours plus tard, ce sera le tour de Taza. Al Hoceima a été la dernière province proclamée zone militaire par dahir », note l’historien.

El Hoceima n’a jamais donc été dans la ligne de mire de l’Etat, mais elle était plutôt considérée comme « dommage collatéral des luttes que se livraient les différents acteurs pour monopoliser le pouvoir », souligne Mouline. Ce dernier explique que ce dahir a été abrogé une année plus tard, « suite à ce qu’on a appelé le soulèvement du Rif (1958-1959),  Mohammed V a promulgué un dahir en 1959 où il a nommé un nouveau gouverneur civil à Al-Hoceima au lieu du gouverneur militaire qui a été mis en place une année auparavant. 

Zefzafi, par manque d’expérience politique et de capacité intellectuelle, a lui même dit que le mouvement était téléguidé de l’étranger. Mais pire encore, il n’a pas pris la peine de vérifier la véracité de ses dires. Quand il parle de la militarisation de la région, il ne fait qu’étayer les propos du gouverneur concernant les “intox”.

 

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