Les enfants de la rue

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couv-montage-benkirane-lachgar-chabat Des enfants de la rue?: Benkirane, Chabat et Lachgar qui nous changent de Boucetta, Youssoufi et Yata, les t?nors de la vie politique de jadis Qu?est-ce qui unit Abdalilah Benkirane, Hamid Chabat et Driss Lachgar, respectivement secr?taire g?n?ral du PJD et chef du gouvernement, secr?taire g?n?ral de l?Istiqlal et premier secr?taire de l?USFP?? A premi?re vue leur corpulence. Les trois ??leaders?? se font remarquer par leur surcharge pond?rale. En boxe, on les classerait facilement parmi les poids lourds, mais tomberont K.-O. avant la fin du premier round. Par manque de technique et d?exercice. Outre l?exc?s de poids, ils ont en commun aussi les exc?s verbaux. Aucun d?eux n?a le sens de la mesure d?s qu?il s?agit de s?en prendre ? l?autre. Les invectives, les je-vais-t-en-mettre-plein-la-gueule ne sont pas sans rappeler les fanfaronnades que s??changent les grands du ring avant leur affrontement. Ce qui ne me d?range nullement, croyant dur comme fer que la politique c?est aussi du spectacle. Les politiciens sont toujours fermement invit?s ? assurer l?animation de la sc?ne sous peine de tomber dans l?indiff?rence des gens et l?oubli du temps. Que serait le parlement sans Benkirane, Chabat et Lachgar?? Un h?micycle somnolant et ennuyeux. Et les Unes des journaux un assemblage de feuilles sans asp?rit?s et sans int?r?t. Que font nos trois leaders, d?autres moins bien intentionn?s diraient nos trois lascars, quand leur patience est ? bout?? Ils s?invitent mutuellement ? en d?coudre devant les ?lecteurs. Exactement comme le font les enfants de la rue quand leur danse de coqs n?arrivent plus ? ?viter le jeu de vilains. Des enfants de la rue, c?est exactement ce que sont Abdalilah Benkirane, Hamid Chabat et Driss Lachgar qui nous changent beaucoup de M?hammed Boucetta, Abderrahmane Youssoufi et Ali Yata, les t?nors de la vie politique de jadis. D?autres encore, d?une souche sup?rieure les ont pr?c?d?s. Allal El Fassi, Abderrahim Bouabid, Mohamed Belhassane El Ouazzani, voire Abdelkrim El Khatib, le mentor de Abdalilah Benkirane. Mais la comparaison est ?cruelle et injuste. C?est pour cette raison qu?il faut s?insurger lorsque quelqu?un affirme ? ce propos qu?il serait ind?cent de m?langer les torchons et les serviettes. El Fassi, Bouabid, El Ouazzani, Youssoufi, El Kahtib savaient sans doute se tenir en soci?t?, avait un langage polic? imbus d?urbanit?. Des liens de famille les unissaient et appartenaient tous ? une aristocratie politique n?e avec le protectorat (ou du protectorat) qui savait manier le fleuret mouchet?, marcher ? pas feutr?s. Ils n?en ?taient pas moins capables, autour d?une tasse de th? bien sucr?e, de coups bas d?une rare violence et d?affrontements sans merci. Le sang coulait mais avait le bon go?t de dissimuler sa rougeur. La plupart du temps nos trois lascars ?taient leurs hommes de main, tous n?s, un autre de leurs points communs, avec la fin du protectorat. Benkirane et Lachgar en 1954, Chabat une ann?e auparavant. M?me si le chef du gouvernement porte le nom d?une famille fassie ??attest?e??, les trois hommes ont les m?mes racines populaires, ont grandi dans des quartiers p?riph?riques et fait leurs armes dans l?affrontement syndical, estudiantin pour les uns, ouvrier pour l?autre et se comportent aujourd?hui comme les bulldozers ?qu?ils ont ?t? dans leur jeunesse. Pour autant aucun d?eux ne manque de sens politique. Il faut juste admettre qu?? chaque ?poque se hommes.

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