Nasser Bourita rappelle sur Europe1 les faits et met l’Espagne devant ses responsabilités

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Nasser Bourita

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Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères marocain, a tenu dans un entretien avec la radio française Europe1 à rappeler quelques vérités et présenter quelques faits loin de tout discours émotif. Voici les passages saillants de ses déclarations : 

« La première vérité c’est que « le Maroc n’est pas obligé, n’a pas vocation ni obligation de protéger des frontières autres que les siennes. Le Maroc n’est ni le gendarme, ni le concierge de l’Europe pour protéger des frontières qui ne sont pas les siennes. 

« Le Maroc ne le fait pas par injonction, ni par obligation. Le Maroc a fait beaucoup dans la coopération migratoire, pas par obligation, ou par rapport à une contrepartie. Il l’a fait par rapport à un partenariat. Un partenariat entre le Maroc et l’Espagne et un partenariat entre le Maroc et l’UE. Mais le partenariat n’est pas à la carte. Le partenariat signifie d’abord qu’on comprenne bien les intérêts stratégiques des partenaires. » 

‘’Aide Financière’’ de l’UE, moins de 20% du coût assumé

« D’abord le Maroc n’a jamais agi pour rendre service contre une contrepartie financière. Ce que reçoit le Maroc en moyenne de l’UE ne dépasse pas les 300 millions d’euros par an, soit moins de 20% du coût assumé par le Maroc dans le cadre de la lutte contre la migration 

8000 cellules de trafic d’être humain 

« C’est d’abord une crise migratoire né suite à une crise politique entre deux partenaires. Ce Maroc méchant qu’on essaie de présenter, durant les 4 dernières années le Maroc a démantelé. 

-  8000 cellules de trafic d’être humain, 14.000 tentatives de migration clandestine dont 80 tentatives d’incursion ou d’assaut de la ville de Sebta.

- Echange de 9000 informations avec l’Espagne sur la migration clandestine.

- Le bon voisinage n’est pas à sens unique. Ce n’est pas une responsabilité du Maroc et une liberté de ses partenaires d’agir contre ses intérêts. 

Ghali, une crise que l’Espagne fait assumer à l’UE

« Le problème est mal posé, comme si le Maroc a des obligations d’agir pour protéger l’Europe. Le Maroc le fait en partenaire. Le partenariat doit être réciproque. Il est fondé sur les intérêts des uns et des autres. On ne peut pas manigancer le soir contre le partenaire et lui demander le lendemain d’être loyal. 

- L’Espagne n’a pas consulté l’UE avant de prendre les décisions qui touchent les intérêts du Maroc, ou avant de [transgresser] les normes Schengen pour accepter l’entrée frauduleuse d’une personne recherchée par la justice espagnole. L’Espagne a créé une crise et veut la faire assumer à l’UE.

Relations diplomatiques entre le Maroc et l'Espagne  

Contrairement à ce que dit la MAE espagnole, il n’y pas de contact depuis le début de la crise. Le Maroc n’a pas été informé de la venue de cet individu. Est-il normal dans un Etat de droit de falsifier un passeport et usurper une identité pour faire entrer quelqu’un dans le territoire européen.  Est-ce normal [alors] qu’il est poursuivi pour quatre plaintes pour viol et terrorisme aux îles canaries, [ainsi que] torture. 

Le Maroc fait la distinction [entre des] relations très bonnes avec quasi la totalité des pays UE, et une crise bilatérale née d’une attitude hostile de l’Espagne. On essaie de détourner le débat et créer une crise Maroc- UE qui n’existe pas.

Le 1500 Mineurs passés à Sebta

Les positions du Maroc sur le statut de Sebta [sont connues]. C’est un problème que le Maroc discute franchement avec les pays européens dans le cadre de sa responsabilité, ces dernières années l’UE n’a pas entendu parler de ce front ouest de ses frontières. 

[Le Maroc est] un Pays déploie 20.000 agents de sécurité pris de la sécurité des Marocains pour agir en partenaire. Il y a d’abord aujourd’hui un problème de confiance, de respect mutuel avec le partenaire direct dans une crise que l’Espagne elle-même a créée, c’est à elle de trouver la solution. Si elle pense poursuivre les mêmes procédés [suivis dans l’accueil de ce] monsieur, [c’est qu’elle] cherche le pourrissement, l’aggravation de la situation et même la rupture.

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