chroniques
PJD/RNI, une polémique qui fait tache ( Par Naïm Kamal )
Au lendemain du discours royal dans lequel le souverain a appelé toutes les forces vives du pays à transcender les querelles insignifiantes et mesquines, la polémique qu’a enclenchée le secrétaire général du PJD et, surtout, chef du gouvernement avec le RNI fait tache. La conjoncture étant ce qu’elle est, il faut juste espérer qu’elle ne fera pas tache d’huile.
A Bouznika, où il s’adressait à la jeunesse de son parti, Saadeddine El Othmani s’en est pris, pour le moins qu’on puisse dire, maladroitement au RNI, son principal partenaire au gouvernement. Par une ironie déplacée, il a reproché au président du Rassemblement de « n’avoir pas tenu sa promesse d’engager les jeunes dans la responsabilité gouvernementale », sous entendant par-là que lui a mis un jeune, le chef de file de la jeunesse PJD, au poste de ministre du travail, ce qui serait, selon lui, un « miracle inédit ».
Par la même occasion, il a fait part de propos que lui aurait tenus le Roi au sujet d’un ministre qui aurait toute sa confiance.
Depuis Frankfort où il tenait un meeting de la jeunesse RNI des Marocains du Monde, Aziz Akhannouch, pour bien signifier qu’il n’entendait pas se laisser marcher sur les pieds, a répliqué pour rappeler Saadeddine El Othmani à ses obligations de chef du gouvernement et au devoir de retenue que devraient lui dicter ses fonctions.
On pourrait toujours opposer au président du RNI qu’il avait mieux à faire que de répliquer aux futilités du chef du gouvernement. Sauf que les islamistes de la majorité cette manie compulsive d’aller chercher des anguilles là où il n’y en a pas sur le ton insupportable de donneurs de leçons, avec leur fâcheuse tendance d’interpréter les silences de leurs partenaires comme autant de faiblesses.
La sortie de Saadeddine El Othmani est d’autant plus injustifiée qu’elle est : un, dérisoire ; deux, Aziz Akhannouch s’est engagé avec sa jeunesse à Agadir sur l’échéance 2021 et, trois, la présence de jeunes au gouvernement n’est ni inédite et ni miraculeuse.
Ce faisant il doublement fauté : En rapportant ce que le Roi lui aurait dit en aparté et en se défaisant de son rôle de chef du gouvernement tenu à veiller si ce n’est sur la cohésion de son équipe, du moins sur l’entente cordiale en son sein.