La r?forme des retraites est annonc?e pour septembre, apr?s les ?lections communales, alors qu?elle est dans les cartons depuis longtemps. La pilule est am?re, puisqu?il faudra travailler plus, cotiser plus, pour de plus faibles pensions La l?gislature actuelle n?a plus que 18 mois avant d?arriver ? son terme et elle enregistre des retards importants dans des domaines cruciaux. Sur le plan l?gislatif, la mise en application de la Constitution n?cessite 23 d?crets, seuls 8 ont ?t? r?alis?s ? ce jour. Le r?sultat est que des institutions constitutionnelles, pr?vues par le texte, ne sont toujours pas en place. Les r?formes tra?nent pour des raisons politiciennes. Ainsi, celle concernant les retraites est annonc?e pour septembre, apr?s les ?lections communales, alors qu?elle est dans les cartons depuis tr?s longtemps. La pilule est am?re, puisqu?il faudra travailler plus, cotiser plus, pour percevoir de plus faibles pensions. Mais tout le monde sait que c?est le seul moyen de p?renniser le syst?me, qui est en faillite. Les syndicats, et c?est leur r?le, r?clament en compensation, des augmentations de salaire. La d?compensation cale sur le butane et d?autres produits tels que la farine, par exemple. En contrepartie, l?aide directe pi?tine, m?me dans son approche la plus r?duite, puisqu?elle ne concerne plus que les veuves dont les enfants sont scolaris?s et qui n?ont pas de revenu. C?est une situation qui accentue la pr?carit?, alors que la coalition gouvernementale avait fait de la lutte contre la pauvret? l?une de ses priorit?s. On avait m?me annonc? un SMIG ? 3000 DH, promesse non tenue, parce qu?intenable. La r?forme de la Justice suscite beaucoup de remous. Le projet de Code p?nal a donn? lieu ? de v?ritables clivages, qui m?riteraient un d?bat serein au lieu des invectives actuelles. Les libert?s individuelles, la peine de mort, les peines alternatives, entre autres, sont de v?ritables sujets de soci?t?, que l?on ne peut r?gler que par un d?bat ?largi et non pas de mani?re dolosive, comme c?est le cas dans le projet actuel. Quand ? l?ind?pendance du Parquet par rapport ? l?ex?cutif, ce n?est pas une affaire de ?sp?cialistes?. L?approche du gouvernement s?inspire du cas fran?ais, celle de ses opposants, des anglo-saxons. Dans les deux cas, la diff?rence des choix n?alt?re pas l?ind?pendance de la Justice, qui est d?abord fonction du profil des juges. Enfin, il y a l??conomie. La baisse du prix du p?trole et des mati?res premi?res et la bonne ma?trise du march? des phosphates, permettent d?avoir de ?bons chiffres?. Mais la r?alit? est plus contrast?e. Le ch?mage augmente, les PME-PMI ont de grosses difficult?s de tr?sorerie, la diversification des exportations est encore un voeu pieux, le tourisme subit les al?as g?opolitiques. A cela s?ajoute la crise du b?timent. Dans ce secteur, ce que l?on a appel? ?les champions nationaux? sont en crise, malgr? l?extr?me g?n?rosit? de l?Etat. Surendett?s, alors qu?ils ont engrang? des b?n?fices colossaux sur le logement social, ils mettent en p?ril la solidit? du syst?me bancaire. Il faudra solutionner ce probl?me, parce que l??conomie nationale ne peut pas se permettre une destruction de valeur de cet ordre, mais pas uniquement au profit des actionnaires. Ce sont l? des questions d?importance, qui devraient animer le d?bat public. Nous sommes ? la veille d??lections locales et r?gionales, o? la raison voudrait que s?affrontent des conceptions de service public, d?am?nagement du territoire, de la proximit?. Nous en sommes tr?s loin, puisque les partis politiques ont choisi de reprendre les m?mes personnes et les m?mes pratiques. La classe partisane, dans son ensemble, est responsable de l?appauvrissement du d?bat public qui aggrave la d?saffection des citoyens par rapport aux institutions repr?sentatives. L?un des enjeux des prochains mois, c?est de relever le niveau du d?bat pour concerner les citoyens et c?est la responsabilit? des acteurs politiques. Le drame serait un taux d?abstention record en 2016. La construction d?mocratique en sera handicap?e.