Lutte pour les Droits de la femme au Maroc : Un sujet sensible abordé autrement ...

5437685854_d630fceaff_b-

1
Partager :
https://www.youtube.com/watch?v=ESzlCfj-9-8

En partenariat avec une com?dienne f?ministe et avec l?usage des r?seaux sociaux, Human Rights Watch a adopt? une approche tr?s originale pour attirer l?attention des gens sur la question des droits de la femme. Une contribution de taille sur le d?bat de l?opinion publique et des Droits de l?Homme.

Face ? un flux incessant d?informations, il faut parfois ?tre dramatique pour capter l?attention des internautes?! En effet, les organisations pour les Droits de la Femme ont compris que les campagnes un peu ?hors du commun? attirent plus l?attention du public que les autres m?thodes conventionnelles.

Et c?est exactement ce qu?ils ont fait pour sensibiliser les populations sur le probl?me de la violence faite aux femmes et particuli?rement la violence conjugale au Maroc.

Dans cette vid?o de Human Rights Watch, la com?dienne et f?ministe marocaine Mounia Magueri se met tour ? tour dans la peau de la femme violent?e, du mari en cause, de la victime raill?e par un policier peu compr?hensif et enfin de celle qui se retrouve face ? un juge v?reux pour ? souligner le probl?me de la violence conjugale sous plusieurs angles ?.

Entre 2009 et 2010, une enqu?te nationale a r?v?l? que 62,8% des femmes ?g?es de 18 ? 65 ans ont d?j? subi une certaine forme de violence soit physique, psychologique, sexuelle ou ?conomique. Parmi elles 55% l?ont d?j? signal? .Le Maroc ?tant un pays musulman, le d?bat autour des droits de la femme a souvent ?t? partag?, opposant ?le religieux et le profane.

Mounia Magueri, la com?dienne f?ministe qui a s?duit le Human Rights Watch

? Mon mari me frappe. Il abuse de moi. Ma famille ne m?aide pas. Ils me disent: ?sois patiente, il va changer?. La premi?re fois, je suis all?e ? la police. Ils ne m?ont pas crue et m?ont dit de rentrer ? la maison. ? C?est ainsi que commence la vid?o r?alis?e par l?humoriste et com?dienne marocaine Mounia Magueri, connue pour son discours f?ministe. R?sultat?: Plus de 30.000 vues (version arabe, fran?ais et anglais) et 12 articles diff?rents dans la presse Marocaine. Fin f?vrier, HRW lan?ait sa campagne de sensibilisation contre les violences conjugales au Maroc et?appelait?Bassima Hakkaoui, ministre de la Femme, ? renforcer le projet de loi sur les violences faites aux femmes.

L?objectif de ce sketch n?est pas seulement de d?noncer les violences conjugales ? Mais plut?t de montrer le vide juridique autour de la question.

Un grand vide juridique autour de la question

Ce qui rend le probl?me plus complexe c?est le fait que le gouvernement Marocain devient de plus en plus hostile aux organisations ?uvrant pour les Droits de l?Homme, aussi bien conjugaux qu?internationaux. En fait, selon Rothna Begum, auteure du dernier rapport du Human Rights sur les violences faites aux femmes au Maroc, le gouvernement Marocain a r?cemment clairement affirm? qu?il ne veut pas que son organisation fasse des investigations dans le pays. Est-ce du fait de la pr?sence d?un gouvernement islamiste??

Begum note ?galement que le nouveau projet de loi du 17 Mars actuellement remis en cause au Parlement est d?faillant sur plusieurs aspects. Parmi ces failles, il y?a l?absence d?une d?finition pr?cise de la violence conjugale. La d?finition des Nations unies comprend les actes de violence, mais ?galement les menaces, chose que ne fait pas le projet de loi...Ce qui ne procure pas aux femmes l?acc?s ? la protection d?urgence ? moins qu?elles ne fassent une poursuite en justice ou que leur bourreau soit reconnu coupable. Par la suite, les victimes choisissent majoritairement de laisser tomber les poursuites pour plusieurs raisons, ? savoir la pression de leurs familles, et la conviction que les cas de violence conjugales sont rares. Et pourtant, les normes internationales stipulent que l?acc?s ? la protection d?urgence n?a aucun rapport avec la poursuite en justice ou le divorce.

En fait, la violence conjugale en particulier est sujette ? de complications culturelles et de ?nombreux d?bats autour des domaines public et priv?. Ce qui a n?cessit? des approches diff?rentes pour d?clencher le dialogue et encourager le changement. L?une de ces approches est une r?cente collaboration avec la com?dienne et activiste Mounia Magueri qui a fait un sketch sur les violences faites aux femmes au Maroc apr?s que l?Organisation pour les Droits de la Femme l?ait abord?e sur ce sujet.

Mettant la pression sur le gouvernement par le biais de lettres, de tweets, de vid?os et de nombreuses histoires v?cues, les m?dias marocains continuent sans cesse de d?noncer le probl?me. Cela a permis de recueillir les r?actions des ministres responsables de la cr?ation des projets de lois pour les droits de la femme. Une des r?v?lations ?tait que le ministre de la justice Mustafa Ramid, consid?re la question de la violence conjugale et le viol conjugal en particulier comme trop personnel pour ?tre publiquement abord?. Mais, au moins, en partie gr?ce ? la pression des m?dias sociaux, le gouvernement a annonc? la discussion du projet de loi du 17 Mars et qui a ?t? finalement vot?.

Un projet de loi qui n?est pas ? la hauteur des attentes des f?ministes

? Nous ne pensons pas qu?il soit aussi bien qu?il ne devrait l??tre. ? affirme Begum. Il y?a beaucoup trop de failles.

La loi n?expose pas clairement les responsabilit?s (pour la police, les plaignantes et les juges) comme exiger ? la police de faire des rapports sur la violence conjugale, faire un suivi de l?enqu?te et m?me entrer dans les maisons pour les investigations. Souvent la police renvoie les victimes chez elles lorsqu?elles viennent se plaindre. Le texte ne pr?cise pas les moyens mis ? disposition de la police pour prouver le viol ou toute autre violence.?

Certains agents n?ont m?me pas l?autorit? comp?tente pour se rendre chez les maisons des victimes.?Ce qui est tr?s grave.

Un lendemain meilleur pour les Droits de la Femme au Maroc??

N?anmoins, on peut dire que l?utilisation particuli?re des m?dias sociaux semble avoir eu un impact, et Begum consid?re le travail entrain d??tre fait ? Lebanon comme un moyen beaucoup plus efficace que les films, photos ou autres m?dias pour attirer l?attention du gouvernement sur les Droits de la Femme. Une r?cente vid?o montrant une petite fille de 12 ans mari?e ? un vieux assez ?g? pour ?tre son grand-p?re est devenue virale. Une vid?o qui a suscit? des r?actions partout dans le monde, attirant ainsi l?attention du grand public sur ce fl?au.

C?est ce type de vid?os exposant les faits aux yeux de tous qui permettent aux gens de ?voir? litt?ralement le probl?me.?

L?enjeu c?est bien s?r de continuer ? sensibiliser les gens sur la question afin de mettre la pression sur le Gouvernement et provoquer de r?els changements.

lire aussi