L’antithèse de Abdelilah : Une bâtisse en ruine !

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couv-ecole L??ducation nationale a ?t? g?r?e avec comme objectif principal la paix sociale. Ni la qualit? du syst?me, ni le profil d?un projet de soci?t? clair n?y ont ?t? d?cisifs Pourquoi toutes les r?formes et toutes les tentatives d?am?lioration du syst?me public d?enseignement et de formation au Maroc finissent dans la d?confiture?? Pourquoi sommes-nous si impuissant face ? la tr?s faible efficacit? interne et externe de notre syst?me d??ducation?? En termes de pourcentage du PIB, les d?penses de l?Etat dans le domaine de l??ducation sont ?normes?! Le Maroc a consacr? 6,5% de son PIB aux d?penses d??ducation en 2012. Ce taux ne d?passe pas 4,9% pour la Jordanie, 4,5% pour le Chili et 2,8% pour la Turquie. Les salaires absorbent 92% du budget de fonctionnement de l??ducation nationale. Les niveaux de r?mun?ration et de couverture sociale sont relativement ?lev?s si on les compare (en Parit? de Pouvoirs d?Achat) aux autres pays ? revenus interm?diaires. Par contre sur le plan des rendements, nous enregistrons de pi?tres r?sultats?! En termes d?efficacit? interne, nous enregistrons les taux d?abandon et de redoublement les plus ?lev?s. La dur?e moyenne de scolarit? de la population ?g?e de 15 ans et plus, ne d?passe pas 4,4 ann?es en 2012, alors qu?elle est de 9,5 ann?es en Malaisie, de 8,6 en Jordanie, et de 6,5 en Turquie et en Tunisie?! Au-del? de ces chiffres, l??valuation de la performance en termes de qualit? nous met aussi face ? une am?re r?alit?. Les tests internationaux relatifs ? l??valuation des apprentissages en math?matiques et en sciences, auxquels le Maroc participe (TIMSS), nous classent derniers ou avant derniers sur les 52 pays participants. Ceci signifie que m?me les ?l?ves qui ?chappent ? l?abandon et qui fr?quentent l??cole n?apprennent pas grand-chose dans les salles de classe?! Est-ce la faute de l?Etat?? Du Minist?re?? Des enseignants?? En fait, l??ducation nationale a ?t? g?r?e avec comme objectif principal la paix sociale. Ni la qualit? du syst?me, ni le profil d?un projet de soci?t? clair n?ont ?t? d?cisifs dans la gestion du secteur. La politique de l?Etat dans l??ducation nationale ne visait que la paix?:
  • Paix sociale avec les groupes de pression (Arabisation pour plaire aux arabistes, berb?risation pour c?der aux berb?ristes, renforcement des cours de religions et abandon de la philosophie au profit de la chariia pour faire plaisir aux fondamentalistes majoritaires et contrecarrer les progressistes minoritaires ?)
  • Paix sociale avec les syndicats, en laissant se propager une ambiance de laisser-aller et de nonchalance, dans laquelle personne ne rend compte ? personne, et en c?dant tr?s souvent sur des valeurs d?int?grit? et de rigueur pour acheter la paix des syndicats.
La qualit? de l?enseignement, la productivit? et le s?rieux des enseignants, l??valuation des laur?ats, et l?efficience du syst?me n?ont jamais constitu? des objectifs prioritaires du Minist?re de l?Education nationale, ni de l?Enseignement Sup?rieur d?ailleurs. Alors, vouloir mener aujourd?hui une politique de r?forme profonde du syst?me d??ducation, en bousculant la m?diocratie ambiante, en secouant les positions de rente, et en remettant l??l?ve au centre du syst?me, c?est s?attirer la foudre des lobbies qui profitent de la d?b?cle de ce syst?me : les cadres absent?istes, paresseux et/ou incomp?tents, les chefs d??tablissement et les inspecteurs accommodants, les syndicats qui les d?fendent, et les conservateurs qui utilisent l??cole pour propager l?obscurantisme moyen?geux. Les tr?s bons enseignants existent et font de leur mieux, mais ils sont envahis par les d?combres d?une b?tisse en ruine.