Récit d’un harcèlement qui se termine au poste

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o-HARCELEMENT-

Faites comme elle mesdames?!

Alors que la jeune femme sortait d?un rendez-vous au centre ville de Rabat et marchait sur l?avenue Mohammed V en direction de Bab El Hed, elle s?est faite suivre par un homme qui semblait avoir la cinquantaine si ce n?est plus. Ce dernier l?aborda, mais la jeune femme ne reconna?t pas en lui une connaissance, elle lui demande gentiment si c?est le cas, la r?ponse est n?gative. Elle lui demande alors de la laisser tranquille mais l?homme n?en fait qu?? sa t?te et continue ? l?harceler dans la rue en la suivant.

Jusque l? ceci est une histoire d?harc?lement on ne peut plus normale, qui fait partie du quotidien des marocaines, mais sa particularit? r?side dans sa fin. Passant ? c?t? d?un poste de police, la femme n?a pas h?sit? ? en parler avec les policiers qui ont r?ussi ? arr?ter l?homme qui a pris la fuite. Les policiers ont demand? ? ce dernier de pr?senter sa CIN, et il s?ex?cuta non pas pour montrer sa carte nationale mais plut?t sa carte professionnelle, qui s?av?re ?tre celle d?un Ca?d. Les policiers ont alors conseill? la jeune de femme de ne pas porter plainte contre lui sous pr?texte que c??tait contraignant pour elle, mais elle insiste.

Apr?s plus d?une heure, elle finit par renoncer en adressant des paroles glaciales au Ca?d ??Je lui dis qu?il devait se faire soigner parce que c'?tait un pervers et que sa m?re, ses s?urs, ses filles et sa ou ses femmes ont subis et subissent au quotidien ce qu'il m'a fait.??

La jeune femme est sortie gagnante de cette affaire car elle a r?ussi ? faire passer un message tr?s important ? toutes les femmes du Maroc, qu?on pu lire des milliers de marocains sur facebook. Verbatim?:

R?cit d?un harc?lement de rue... qui se termine au poste! Faites comme moi mesdames.

Hier je sortais d'un rdv au centre-ville de Rabat et je marchais sur l'avenue Mohammed V en direction de Bab El Had. Comme a chaque fois, un monsieur, la cinquantaine ou plus, d?cide de me talonner. Mes tentatives de le semer (oui nous sommes en guerre) ne marchent pas et il finit par m'aborder au moment o? je m'appr?te ? traverser l'avenue Hassan II vers Bab El Had.

"Bonjour

- .....

- Bonjour

- .. Bonjour... Je vous connais a sidi?

- Non mais on va se connaitre

- Allah ikhellik a sidi passez votre chemin (beddel sa3a b oukhra), je ne vous connais pas et je n'ai pas envie de vous connaitre...

Je traverse la rue en pleine de circulation... Il me suit.

"Stp khti aji je t'invite ? un caf?"... "3afak a zine" aji m3aya" ..."Makayen mouchkil net3arfou"... tout ?a pendant moi je faisais non de la t?te en tirant une gueule que mes amis connaissent et redoutent...

L'animal me suit (voyez le culot) jusque devant le poste de police de Bab El Had sans se soucier une seconde des policiers devant... J'ai trouv? cela tellement culot? que je me suis arr?t?e au niveau des policier et j'ai dis:

" allah ikhellikoum ila ma choufou m3a had siyeed, rah kaytherrech bia men 9bayla "(svp faites quelques chose, ce monsieur me harc?le depuis tout ? l'heure)."

L'animal a essay? de fuir mais les policiers l'ont rattrap? et l'ont train? au poste.

Ils lui ont demand? sa carte d'identit? et m'ont demand? (incr?dules) si je voulais porter plainte. Le gars Il a (os?) sorti une carte professionnel.. et c'?tait un Caid.. Ils l'ont engueul? et lui ont demand? sa carte d'identit?.

Je vous ?pargne les d?tails, mais pendant plus d'1h lui a tout essay? pour que je lui "pardonne" et les policiers ont essay? de me dissuader de porter plainte sous pr?texte que c'?tait contraignant pour moi et que j'allais aller devoir aller au commissariat et ensuite devant un juge? qu'il avait des enfants (vraiment?).

J'ai dit que j'insistais pour aller jusqu'au bout. Je leur ai dit plusieurs fois de faire leur boulot, d'arr?ter d'essayer de m'amadouer et qu'ils ?taient l? pour me prot?ger et non pour le prot?ger lui. Quant au "statut" de l'animal en rut, j'ai expliqu? que quel que soit son statut, rang ou tout autre chose, il n'avait absolument aucun droit d'aborder une femme dans la rue comme il a fait.. Que la rue n'appartenait pas aux seuls hommes et qu'il ?tait temps que cet harc?lement de toute femme qui "ose" marcher de la rue cesse. Bref, ? chaque fois que les policiers ont essay? de me faire changer d'avis, j'ai oppos? des arguments l?gaux ou de bon sens.

Plus d'une heure apr?s, j'ai insist? pour que tout soit consign?, y compris le nom et la CIN de l'animal dans le registre du poste et je leur ai fait ?crire que je renon?ais ? le poursuivre pour le moment (non sans regret).

J'ai dit (? tr?s haute voix) ? l'animal que je renon?ais pour l'instant ? le poursuivre, que j'aurais pu aller loin, devant un juge, au minist?re de l'int?rieur, non pas parce que j'en avait la possibilit?, ou que je connaissais des gens "haut plac?s" mais parce que je suis une citoyenne qui peut faire valoir son droit de marcher librement dans la rue sans ?tre harcel?e. Je lui ai dit qu'il devait se faire soigner parce que c'?tait un pervers et que sa m?re, ses s?urs, ses filles et sa ou ses femmes ont subis et subissent au quotidien ce qu'il m'a fait.

j'ai quitt? en disant que j'allais en parler sur les r?seaux sociaux.. les flics m'ont suppli? de ne pas le faire "bla chouha a madame".. ina chouha? V'est mon droit, leur ai-je dit. Nous sommes dans un pays de droit, non? Pas de r?ponse.

Ceci dit, ? aucun moment ils ne m'ont manqu? de respect ni ont eu un mot mal plac? ? mon ?gard. Au contraire, jusqu'au bout, ils ont ?t? de mon c?t?. Mais ils n'?taient quand m?me pas ? tr?s l'aise avec l'id?e que je puisse aller jusqu'au bout.

Le?ons?:

- Ne jamais h?siter ? faire valoir son droit de marcher sans ?tre harcel?e dans la rue.

- Les flics ne prennent pas le harc?lement au s?rieux.. Il faut insister.

- Ce que j'ai fait n'est pas un exploit. Toutes les femmes doivent faire pareil.

- Il n'y a pas de mal ? ?tre une femme.

- Plus jamais je ne me laisserai abattre par ce sentiment d'impuissance ? devoir marcher dans la rue et ?tre ? la merci des animaux en rut.

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