Par Taoufik Saoulaji  (MAP)

Rabat - Le vélo est un excellent moyen de voyager, mais lorsqu'on se déplace à un rythme plus lent, on peut ressentir plus profondément le périple, raconte Abdallah Bouhmidi, l'artiste passionné de photo qui a fait du voyage à vélo un mode de vie.

Psychologue de formation, natif d’Azrou en 1946, il a débuté la photographie dès 1972, qu'il utilisera plus tard dans l'exercice de son métier et de ses expositions qui parcourent de nombreux pays, avant de faire de l'image un témoin de ses voyages sur son vélo, à partir de 2015, lors d’un voyage entre Vienne, où il réside, et Saint-Nazaire en France.

Après ce premier périple, l'écrivain et journaliste se lance dans une nouvelle aventure qui l’a menée à la ville de Tanger en 2016, avant de poursuivre son voyage au Maroc jusqu’au 16 juillet, à une semaine de la célébration de son 76ème anniversaire.

Son premier voyage ? Le début d’une aventure qui ne s’arrêtera pas et se poursuivra pour découvrir un nouveau monde.

Les voyages d’Abdallah Bouhmidi entre 2017 et 2021 l’ont porté vers de nombreux pays européens. La Slovaquie, la Hongrie, la Serbie, la Croatie, la Roumanie, l'Italie, la République tchèque et plusieurs villes en France, avec au compteur 28.330 km.

Aucun voyage ne ressemble à un autre, précise Bouhmidi, même s'ils ont en commun sa soif de la connaissance, de la découverte de nouveaux lieux, la connexion avec la nature et les rencontres en continu au gré des parcours avec des personnes passionnées et exceptionnelles.

"Chaque rencontre, aussi courte soit-elle, est un moment magique d'échange de sourires, d'histoires et souvent de rires. Ce que je recherche avant tout, c'est le plaisir de se sentir vivant", a expliqué cet amoureux du vélo.

Pour lui, la petite reine est un excellent moyen pour voyager et mesurer le degré d’acceptation de ce moyen de transport à travers les pistes cyclables, les stations de repos et d’accueil équipées. Le meilleur outil aussi pour éprouver le comportement des conducteurs envers les cyclistes.

"Au cours de mes voyages, j'ai fait des découvertes étonnantes telles que l'importance de l'influence islamique sur l'architecture des églises romanes en Andalousie et des joyaux de l'histoire et de la culture française, portugaise et espagnole", dit-il, lui, pour qui ses voyages n'étaient pas une performance sportive, mais une série quotidienne de découvertes, de rencontres et d'émotions fortes.

Et quand la nostalgie le submerge, il laisse tout simplement tomber que "C’est émouvant de revenir au pays après trois années d’absence à cause du coronavirus’’, une absence qui lui a permis de mesurer l’amour qu’il ‘’porte dans [son] cœur pour le Maroc".  Un conseil ? Que les personnes de son âge, dit-il, restent en mouvement. Car il n’y a pas d’autre meilleure manière d’enrichir le corps et l’esprit.