Héritage : Une centaine d’intellectuels Marocains contre le Ta’sib

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Plusieurs Marocains se sont unis pour mettre fin à la règle du Ta’sib, règle inscrite dans le code de la famille marocain et qui oblige les héritières n’ayant pas de frères à partager leurs biens avec des parents mâles du défunt

102, c’est le nombre d’intellectuels, auteurs, universitaires, artistes, etc, à combattre pour l’abrogation de la règle successorale du Ta’sib.

Ces intellectuels qui revendiquent l’abrogation du Ta’sib ont signé un appel qui explique : « selon le droit successoral marocain les hommes sont des héritiers universels pouvant disposer de tout l’héritage de leurs parents, tandis que les femmes héritent de parts fixes  et ne peuvent pas recueillir la totalité de cet héritage lorsqu’elles sont seules héritières. De plus, elles ne peuvent hériter de leur quote-part sans la participation d’au moins un parent mâle au partage de l’héritage ».

Le texte de l’appel poursuit en soulignant que les orphelines au Maroc qui n’ont pas de frères se retrouvent dans l’obligation de partager leur héritage avec un oncle ou un cousin du défunt (un parent mâle proche) ou à défaut avec des parents éloignés mais il faut qu’ils soient des hommes.

Par ailleurs les signataires de l’appel indiquent que l’héritage par Ta’sib trouve justification dans les sociétés anciennes où l’homme gérait à lui seul toutes les responsabilités touchant à la famille. Or, souligne le texte, cette organisation de la société n’est plus la même aujourd’hui.

« Les femmes participent souvent à la prise en charge des besoins de leur famille d’origine dont elles sont parfois l’unique soutien. Mariées, elles sont nombreuses à assister financièrement leur époux, prenant le relais lorsque celui-ci est incapable d’assumer les frais du ménage », souligne le texte.

Ainsi, les signataires ne trouvent pas le sens dans le  maintien de cette règle qui ne trouve plus de justificatif dans la société actuelle. Ils estiment même que le Ta’sib va à l’encontre des principes de justice du Coran, dans le contexte actuel de la société.

C’est donc dans le but de changer cette règle de l’héritage qui porte préjudice aux femmes au profit des hommes qu’une centaine de Marocains a signé un appel pour l’abrogation du Ta’sib. Des gens comme Leila Slimani (écrivaine), Rachid Benzine (islamologue), Salad El Ouadie (poète et ancien membre de l’INDH et de la HACA), Khadija Riyadi (ancienne présidente de l’AMDH), Sanaa El Aji (journaliste et chercheuse en sociologie), Aicha Akalay (journaliste et directrice de publication de Telquel) et Abdellah Tourabi (journaliste) ont signé l’appel. La liste est encore longue, des journalistes, des écrivains, des professeurs d’université, des médecins, des chercheurs, des sociologues, des militants associatifs, entre autres, se sont tous soulevés pour la même cause.

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