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Boutayeb : « le terrorisme demeure le premier défi de sécurité des Etats au 21ème siècle »
Le terrorisme demeure "le premier défi de sécurité" pour les Etats au 21ème siècle, autant dans la région de l'Afrique du Nord et au Moyen Orient que dans les pays du reste du monde, a affirmé, ce lundi 9 octobre à Casablanca, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Noureddine Boutayeb
En ouverture de l’édition 2017 de l’Africa Security Forum, sous le patronage du roi Mohammed VI, le ministre a indiqué que "les métamorphoses des filières terroristes ont atteint aujourd'hui une ampleur sans précédent et sans commune mesure avec ce qui était la situation dans les années 1990 et 2000", ajoutant que "la menace elle-même est devenue de plus en plus fluctuante et insaisissable".
"Les renseignements disponibles et les actions récentes de démantèlement des cellules terroristes au Maroc confirment, malheureusement, la persistance de la menace, sachant que les services du ministère de l'intérieur du Maroc sont en état d'alerte maximale depuis plus de 6 ans", a-t-il expliqué.
Il a également noté que "cette situation de la menace terroriste qui tend à devenir une donne structurelle et à plafonner à un palier supérieur d'imminence et de gravité est due au fait que la stabilité de la région d'Afrique du Nord a été mise, ces dernières années, à rude épreuve, à cause de la prolifération de groupuscules terroristes et de la difficulté de plusieurs pays à contrôler leurs frontières".
Il a estimé que cette menace "est encore amplifiée par le risque avéré du retour imminent des combattants terroristes qui évoluent au niveau des foyers de tension, notamment en Irak et en Syrie, où les groupes terroristes continuent de reculer depuis des mois".
Et d'expliquer que "pour mitiger la menace, le Maroc suit une politique d'anticipation qui permet de déjouer les projets malveillants en gestation au Royaume et a beaucoup investi dans la collecte des renseignements et, surtout, dans la coordination inter-services qui a été institutionnellement réglée à la faveur des dispositions constitutionnelles et législatives".
Le Maroc "n'a, par ailleurs, pas lésiné sur la mobilisation des moyens humains et matériels nécessaires à l'accomplissement des missions de lutte et a exécuté des plans pluriannuels ayant permis d'améliorer les capacités de l'administration territoriale et des services de sécurité, dans un contexte d'ouverture du domaine de la sécurité à des acteurs privés à travers la création des entreprises de gardiennage", a-t-il poursuivi.
"Et puisque cette lutte ne peut réussir que dans un climat du respect des droits de l'homme et de la dignité des personnes et étant convaincu de la relation dialectique entre la sécurité et le développement et la prospérité des pays, il a été procédé à la refonte du cadre législatif dédié à la lutte contre le terrorisme, à la consolidation de la pratique démocratique et de l'exercice des libertés individuelles et collectives et à l'adoption d'une politique de communication permettant d'informer, en tout temps, le public et, partant, garantir son adhésion au combat", a souligné Boutayeb.
Le ministre a précisé que l'effort a porté, en parallèle, sur les domaines qui pourraient constituer "des terreaux à l'extrémisme violent qui sont les champs religieux, culturel et socio-économique", précisant que sous la conduite éclairée du roi, "une vaste réforme a permis l'éclosion d'une pratique religieuse saine et la diffusion des valeurs de tolérance et a facilité l'action de dé-radicalisation et de préparation à l'intégration des détenus qui quittent les prisons".
Sur le plan socio-économique, a-t-il fait remarquer, l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a permis de réduire la précarité sociale, en bénéficiant à plus de 9 millions de personnes grâce à plus de 38.000 projets de développement.
Et de rappeler que cet effort de lutte tout azimut a permis le démantèlement, depuis l'année 2002, de 175 structures terroristes, dont plus d'une cinquantaine liées aux différents foyers de tension, notamment, la zone afghano-pakistanaise, l'Irak, la Syrie et le Sahel, et procédé à l'arrestation de plus de 2.900 personnes.
Le ministre a rappelé également que "le niveau de coopération liant les services de sécurité marocains avec leurs homologues de plusieurs pays amis et le degré de collaboration qui s'est installée entre eux constituent un parfait exemple du niveau de partenariat qui peut être atteint par les relations entre les différents pays du monde".
A cet effet, le Maroc met "toute son expertise à la disposition des pays africains, particulièrement dans le domaine de la formation des compétences", a-t-il insisté, rappelant que plusieurs contingents de cadres africains bénéficient chaque année de formation dans des domaines variés de la sécurité.
Organisé par le think-tank "Atlantis" et le forum international des technologies de la sécurité, Africa Security Forum réunit des responsables sécuritaires dans des pays africains et européens, ainsi que des experts de plusieurs nationalités.