Face aux défis de la sécheresse et à la flambée des coûts de l’alimentation animale, la province de Guercif mise sur une technique innovante : l’orge germée. À la croisée de l’efficacité agricole, de la durabilité environnementale et de l’innovation sociale, cette solution ouvrirait de nouvelles perspectives pour un élevage résilient et une agriculture intelligente.

‘’Une réponse innovante aux contraintes climatiques’’

L’orge germée s’impose à Guercif comme une réponse pratique à la raréfaction des ressources et à la nécessité de nourrir les cheptels à moindre coût. Cultivée dans des unités fermées, sans sol ni engrais, cette technique permet de produire du fourrage vert en seulement quelques jours, tout en réduisant la consommation d’eau de 90 %. Le tout, avec une régularité et une qualité qui séduisent de plus en plus d’agriculteurs.

À la commune de Taddart, la coopérative "Imzdagh Namghrane" gère l’unité de production d’orge germée "Safsafat", bénéficiant à plus de 70 agriculteurs. Fondée en 2017, elle incarne un exemple réussi de gestion solidaire et de développement durable. Le président de la coopérative, Abdelkader Saoud, souligne les bienfaits de cette alimentation verte : meilleure santé animale, baisse du taux de maladies et réduction significative des coûts.

Chaque jour, plus d’une tonne d’orge germée est produite à partir de 200 kg de grains. Le processus de culture, sans sol et en environnement contrôlé, garantit une germination rapide, un apport riche en protéines, enzymes et fibres — directement consommable par le bétail.

Un projet soutenu par la stratégie "Génération Green"

Le projet "Safsafat", doté d’un budget de 5,5 millions de dirhams, est soutenu par la Direction provinciale de l’Agriculture de Guercif en partenariat avec le programme "IHYAE", dans le cadre de la stratégie nationale "Génération Green 2020-2030". Selon l’ingénieur Mahdi El Ouadi, cette unité autonome en énergie grâce aux panneaux solaires, marque un tournant en matière d’agriculture durable, et s’aligne sur les objectifs nationaux de résilience et d’innovation.

En plus de son impact environnemental positif, le projet offre des opportunités de formation et d’encadrement technique à quelque 350 petits agriculteurs de la province. Il favorise ainsi l’inclusion sociale, l’autonomisation des femmes, et la transition vers une agriculture plus intelligente, plus efficace, et mieux préparée aux aléas climatiques.