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L’écart de revenu se creuse entre les économies riches et la moitié des 75 pays les plus vulnérables
La plupart des 75 pays éligibles aux dons et prêts à taux faible ou nul de l’Association internationale de développement (IDA), sont africains. Entre autres : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Comores, République démocratique du Congo, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Lesotho, Libéria, et bien d’autres
Washington - La moitié des 75 pays les plus vulnérables du monde enregistre un creusement de l’écart de revenu avec les économies les plus riches, et ce en dépit de leur considérable potentiel d’amélioration de la prospérité mondiale, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) publié lundi à Washington.
Dans ce rapport “The Great Reversal: Prospects, Risks, and Policies in International Development Association Countries”, l’institution internationale fait toutefois observer que ces pays, en exploitant pleinement la jeunesse de leur population, la richesse de leurs ressources naturelles et leur abondant potentiel de production d’énergie solaire, pourraient surmonter ce revers.
Le rapport de la Banque mondiale présente pour la première fois un panorama complet des perspectives et des risques concernant les 75 pays éligibles aux dons et prêts à taux faible ou nul de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres.
Le quart de l’humanité vit dans ces pays, soit 1,9 milliard de personnes, indique la BM, notant que les pays IDA compteront une proportion croissante de jeunes travailleurs jusqu’en 2070, ce qui augure de formidables perspectives de “dividende démographique”.
La plupart des 75 pays éligibles aux dons et prêts à taux faible ou nul de l’Association internationale de développement (IDA), sont africains. Entre autres : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Comores, République démocratique du Congo, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali et Mauritanie, Rwanda,, Sénégal, Sierra Leone, Îles Salomon, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tanzanie, Tchad, Togo, Zambie, Zimbabwe
Par ailleurs, ces pays sont riches en ressources naturelles, possèdent un fort potentiel de production d’énergie solaire et disposent d’importants gisements de minerais qui pourraient s’avérer essentiels pour la transition mondiale vers les énergies propres, relève le document, signalant toutefois que ces pays sont en train de subir un revers historique.
Sur la période 2020-2024, le revenu moyen par habitant dans la moitié des pays IDA, soit la plus grande proportion depuis le début de ce siècle, a augmenté plus lentement que dans les économies riches, ce qui creuse l’écart de revenu entre ces deux groupes de pays.
Un pays sur trois en moyenne est plus pauvre qu’il ne l’était à la veille de la pandémie de COVID-19. Le taux d’extrême pauvreté est plus de huit fois supérieur à la moyenne du reste du monde : dans les pays IDA, une personne sur quatre doit survivre avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la même source.
“Le monde ne peut pas se permettre de se détourner des pays IDA", souligne Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale, cité dans le rapport.
Il a souligné que la bonne santé de ces pays a toujours été essentielle pour les perspectives à long terme de prospérité mondiale.
Plus de la moitié des pays IDA (39 au total) se trouvent en Afrique subsaharienne. Quatorze d’entre eux, principalement de petits États insulaires, se trouvent en Asie de l’Est et huit autres en Amérique latine-Caraïbes. Tous les pays d’Asie du Sud sont éligibles à l’aide de l’IDA, à l’exception de l’Inde. Le revenu par habitant est inférieur à 1 315 dollars par an dans 31 pays IDA et 33 sont des États fragiles ou en situation de conflit, d’après l’institution de Bretton Woods.