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La France redéfinit ses partenariats internationaux autour de la solidarité et de la durabilité

Les mesures interviennent dans le contexte géopolitique actuel, «marqué par le retour de la guerre près de nos frontières et un durcissement des relations internationales » (Elysée).
Face à un contexte géopolitique tendu, la France revoit en profondeur sa politique de partenariats internationaux. Annoncé à l’issue d’un Conseil présidentiel, ce nouvel agenda solidaire et durable place l’Afrique au cœur de ses priorités, mise sur l’innovation, la souveraineté alimentaire et les infrastructures durables, tout en visant une meilleure coordination avec les instruments multilatéraux et une réforme de l’Agence française de développement.
Paris – La France a annoncé une série de mesures visant à redéfinir les contours de ses partenariats internationaux sur une base "solidaire et durable".
Ces mesures, explique l’Elysée dans un communiqué, interviennent dans le contexte géopolitique actuel, «marqué par le retour de la guerre près de nos frontières et un durcissement des relations internationales ».
«Notre nouvel agenda de partenariats internationaux et d’investissement solidaire et durable vise à répondre aux attentes des Français et de nos partenaires, en faveur d’une prospérité mieux partagée et d’un monde plus sûr, plus résilient et mieux armé face au défi écologique », ajoute le communiqué de l’Elysée publié à l’issue d’un Conseil présidentiel pour les partenariats internationaux tenu samedi soir.
Parmi les orientations stratégiques fixées par ce Conseil et qui seront déclinées en mesures appliquées par tous les opérateurs, instruments et instances dans lesquelles siège la France, figure la consécration par l’Etat français d’au moins 60% de ses dons aux pays les plus vulnérables, dont les pays les moins avancés et ceux particulièrement vulnérables au changement climatique ou en situation de grande fragilité financière, en s’appuyant notamment sur l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle de l’ONU (MVI).
La France s’engage également à promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat africain, à mobiliser l’expertise et les financements privés et publics pour les infrastructures stratégiques, de qualité et durables dans les pays en développement et à renforcer la souveraineté alimentaire, notamment en Afrique.
Le Conseil présidentiel a décidé qu’en 2025, toutes les ambassades françaises dans les pays concernés par la politique de partenariats internationaux, établiront en accord avec le gouvernement du pays, une stratégie-pays concentrée sur 3 priorités sélectionnées parmi 10 objectifs, auxquelles pourra toujours être ajoutée la lutte contre l’immigration irrégulière et les filières clandestines.
Selon la même source, la France reconnaît la valeur particulière de ses partenariats avec le continent africain, notamment dans le cadre de l’enjeu stratégique que constitue la stabilisation du voisinage européen, notant que les instruments français de soutien aux partenaires se concentreront sur les secteurs économiques dans lesquels l’offre française est présente et compétitive, dont les sept filières stratégiques identifiées en 2023 (santé, agriculture, transports, numérique, transition énergétique, ville durable et industries culturelles et créatives) et des secteurs d’avenir (minerais critiques, intelligence artificielle, géospatial notamment).
A cet effet, le Conseil a appelé à une redéfinition des missions de l’agence française de développement (AFD) et à en revoir la structure pour gagner en efficacité et en visibilité.
La France, ajoute la même source, portera activement au niveau international la rationalisation des instruments multilatéraux chargés du développement international : agences des Nations Unies, fonds verticaux, contribution de l’Union européenne à ces structures parallèles à celle des Etats-membres et continuera également à porter l’agenda de réforme du système financier international.