Les verts virent au noir

5437685854_d630fceaff_b-

Quand les Verts prennent faits et causes pour l’Algérie contre le Maroc, cela ne veut pas dire qu’ils apprécient davantage les Algériens. Ils ne les aiment pas du tout. Mais cette prise de position trahit une détestation encore plus profonde du Maroc ! Explication

1
Partager :

Comment l'Algérie cherche à déposséderle Maroc de son identité ? Par Abdelahad  Idrissi Kaitouni (1ère partie)

Les partis écologistes en Europe sont en totale déperdition. Et pour cause ! Ils ne peuvent plus prétendre continuer à détenir le monopole de l’Ecologie dans la mesure où une majorité des partis politiques européens se sont approprié les grands principes qui prônent la préservation de l’Environnement. Ils se sentent menacés dans leur existence car ils sont progressivement dépossédés de ces mêmes principes qui de tous temps sous-tendaient leurs programmes électoraux.

Les militants écologistes, les plus sincères et les plus sages estiment que leur mission est terminée, puisque leurs idées sont largement popularisées et recueillent une remarquable adhésion. D’ailleurs les leaders les plus charismatiques se sont retirés de la vie publique convaincus qu’ils sont, que leurs idées sont maintenant entre de bonnes mains, celles d’organismes internationaux, sérieux et puissants, comme le GIEC, capables de porter haut et fort l’Ecologie grâce à une démarche scientifique rigoureuse et à l’absence de tout intérêt partisan.

De plus les effets des dérèglements climatiques sont tellement visibles, flagrants qu’ils ont fini par entraîner l’adhésion de ceux qu’on appelait naguère les climato-sceptiques. Le débat aujourd’hui ne remet pas en cause la nécessaire préservation de l’environnement, mais se situe au niveau des moyens pour le préserver, et le rythme auquel il faut mener la transition écologique.

La conversion massive à l’idée écologique est réelle et il n’y plus que quelques attardés des partis des Verts qui s’obstinent à ne pas l’admettre. Car l’admettre revient à accepter, à terme, la fin de leur mouvement. Depuis les écrits de René Dumont, que beaucoup considère comme le premier écologiste, et « le rapport du Club de Rome », il y a un demi-siècle, les Verts ont bâti d’importants centres d’intérêts qui transcendent les seuls intérêts partisans.

Les intérêts sont assez puissants et les partis qui les portent ne vont pas se saborder du seul fait que leur mission première semble avoir aboutie. Pour se pérenniser ils n’ont pas hésité à s’accrocher à de nouvelles missions pour la défense de prétendues nouvelles valeurs. On a vu tout récemment de quelle manière, toute pathétique, Yannik Jadot le leader des Verts français, a instrumentalisé la guerre en Ukraine pour réaffirmer la nécessaire suprématie de l’Occident.

La suprématie de l’Occident, que rien ne relie à l’Ecologie, est en passe de devenir une valeur importante chez les Verts. Oui, ce sont deux combats sans aucun lien entre eux. On le comprendrait si l’Occident arrive à s’imposer et imposer un modèle satisfaisant pour la préservation de la Planète.

Chaque fois que sont dévoyées et perverties les valeurs premières d’un mouvement, ce dernier finit par s’exposer à des formes pernicieuses d’intégrisme. En effet, les militants n’ayant plus les repères idéologiques de base, trouveront, à la marge, des causes qu’ils vont promouvoir avec vigueur. Une vigueur conduisant à la vindicte de tous ceux qui ne leur ressemblent pas, car manifestement ils leur sont … inférieurs.

La tentation de faire des droits de l’homme, de la liberté de la presse et de la démocratie par l’urne leurs nouveaux chevaux de bataille est d’autant plus grande, qu’ils croient que seul l’Occident est respectueux de ces principes. Sauf qu’ils n’ont pas le monopole sur ces principes, étant donné que tous les partis occidentaux, y compris ceux des extrêmes, semblent partager les mêmes convictions et s’amusent à leur tour à stigmatiser le reste du monde.

La présente réflexion sur les Verts s’est imposée à moi quand j’ai essayé de comprendre la violente attaque de l’ensemble des partis, dits écologiques, du Parlement européen contre le Maroc. Leur dénonciation brutale des insuffisances de certaines libertés dans notre pays peut s’expliquer au vu des nouvelles orientations de ces partis qui se sont érigés en gardiens de la conscience universelle, distribuant contre toute logique satisfécits et blâmes. Les pères-fouettard en quelque sorte !

Le Maroc s’accommode de ces critiques récurrentes et ne s’en offusque plus. Il a parfaitement intériorisé la vanité d’un Occident qui se croit propriétaire de toutes les valeurs morales dont il crédite les autres, parcimonieusement, selon des critères et des raisons qui sont souvent éloignés de ces valeurs.

Quand les Verts prennent faits et causes pour l’Algérie contre le Maroc, cela ne veut pas dire qu’ils apprécient davantage les Algériens. Ils ne les aiment pas du tout. Mais cette prise de position trahit une détestation encore plus profonde du Maroc ! Explication on ne peut plus simple : l’Algérie, pays artificiel sans recul historique, est culturellement corvéable à merci car elle n’est porteuse d’aucune valeur dérangeante pour l’Occident, alors que le Maroc peut puiser dans les profondeurs de son histoire les éléments de valeurs alternatives.

L’approche culturelle du conflit Occident vs reste du monde n’est pas l’apanage des Verts, mais, comme pour l’écrasante majorité des partis européens, il leur fallait vite adopter un langage totalement décomplexé pour opérer la transition du combat pour l’écologie vers le combat pour le maintien de la prééminence occidentale. Ainsi l’engagement pour une cause, l’écologie, est-il en passe de devenir un militantisme prônant l’hostilité à des nations entières, celles dont le poids historique et culturel est considérable. On le voit aujourd’hui dans leur acharnement glauque contre la Russie, plus récemment encore avec la dévastation de l’Irak, on le vit depuis des décennies avec l’ostracisation démoniaque de l’Iran. Même l’Inde et la Chine, ces gros morceaux, n’échappent pas à la vindicte occidentale.

Certes le Maroc est de bien moindre taille, et paraît de ce fait la proie facile dont il faut briser toute velléité de sursaut afin d’en faire un exemple. La démarche inique des écologistes au Parlement européen, engagée au mépris de toute logique dans une infernale cabale anti-marocaine, signifie que notre culture est loin de les laisser indifférents. Un petit caillou dans la chaussure pour rappeler aux Verts et à l’ensemble de l’Occident que son suprématisme a vécu !

Nombreux sont mes compatriotes qui semblent tirer une certaine fierté de cet acharnement contre notre pays. Ils y voient une reconnaissance de la place de choix que le Maroc est appelé à jouer dans cette guerre larvée des civilisations, et sur laquelle on jette un voile pudique pour ne pas effaroucher les pays les moins bien dotés culturellement et historiquement.

 

lire aussi