Culture
‘’(…), le silence ne suffit pas'' de Gougas : une écriture avec des aiguilles qui ressemblent à un mouchoir de mariage… Par Mouna Saadani
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Par Mouna Saadani
Chaque fois que je lis Abdelaziz Gougas, Il me semble écrire avec '’des aiguilles chinoises’', que ce soit dans la presse ou dans ses créations, bien que la frontière entre les deux soit toujours difficile à tracer dans ses écrits. Une écriture semblable à des piqûres d’aiguilles longues qui ne provoquent pas de douleur, car elles se glissent entre les replis pour piquer, ou pour alerter, sans douleur, ce qui était caché ou ambigu dans nos sensations et nos souffrances politiques et sociales, peu importe.
Les piqûres d'aiguilles chinoises ont des rituels et des contextes, nécessitant précision, calme et un bon choix des aiguilles. Ce qui fait que l’écriture-acupuncture chez Gougas se traduit en mots qui cherchent souvent à échapper à la prose pour se rapprocher de la magie de la poésie et de sa sonorité.
Lire Gougas procure toujours un sentiment de confort et ressemble à une invitation à la réflexion et au questionnement. Une plume unique et créative, respecté par tous. Son écriture, comme l'a dit Mudhaffar Al-Nawab, '’est comme un mouchoir de mariage qui ne blesse pas la joue'’. Silencieux et éloquent à la fois, réservé et disert en même temps, comme un sage chinois qui ne pratique pas le commerce des querelles et des débats.
Nous ressentons toujours une appréhension et un désir de savoir ce qu'il écrira à l'avenir pour diagnostiquer les maux sans prendre plaisir à remuer le couteau sur la plaie… La surprise est toujours présente et agréable."
C'est ainsi que s’ouvre le livre (…), le silence ne suffit pas, en arabe للحكمة، لا يكفي الصمت ; le dernier-né de l'écrivain et journaliste Abdelaziz Gougas, publié par les éditions Al-Nawras. Il décline de nombreux articles décrivant notre situation, une écriture qui a frayé son chemin entre journalisme et littérature. L’auteur a créé son propre style, qui ne renonce pas au plaisir tout en visant à informer.
Le penseur et créateur Abdel Fattah Klitou, dans son témoignage sur cette écriture exceptionnelle, dit : "Je lis régulièrement les articles de l’écrivain et journaliste Abdelaziz Gougas, des articles intéressants qui abordent des questions sociales et intellectuelles qui touchent profondément notre quotidien. Son écriture se distingue par un sens littéraire unique et un ton particulier qui ne manque pas celui qui suit ses œuvres. Il ne cesse de poser des questions qui génèrent de nouvelles interrogations chez le lecteur, qui a l'impression que l'auteur s'adresse directement à lui."
(…), le silence ne suffit pas (للحكمة، لا يكفي الصمت ) est le quatrième volume de la série Des rêves sans date d'expiration, dont les parties précédentes ont été publiées sous des titres soigneusement choisis : Que la lumière soit, La théière du pouvoir et l'élite du sucre. Ce quatrième volume comprend une série d'articles d'opinion, dont la plupart étaient des éditoriaux dans les plus grands hebdomadaires qui ont marqué la presse marocaine, et dans lesquels Abdelaziz Koukas a pris la direction de la rédaction ou la gestion du journal à un moment clé, ainsi que des articles analytiques sur des événements politiques contemporains dans une période particulière de l'histoire politique marocaine, à la fin du siècle et au début du suivant, marquant la fin d'une époque et la naissance d'une nouvelle ère. Ce qu'il appelle toujours "le temps de la porte", avec ses grandes transitions, ses rêves qui ont libéré les énergies et les voix, ses déceptions et ses éclats, ses secrets brûlants dont il était au cœur de certains, témoin de leurs interactions ou simple observateur, signifiant que ces écrits se sont trouvés au creuset de évènements qui fait cette époque et conditionné ses développements futurs.