Un rapport de police accuse Sarkozy de trafic d’influence

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Les extraits de sept ?coutes judiciaires intercept?es entre le 28 janvier et le 11 f?vrier confirment que Sarkozy et Thierry Herzog se pr?occupaient un peu trop de la d?cision que prendra la Cour de cassation sur les agendas de l?ancien pr?sident de la r?publique fran?aise, saisis dans l?affaire Bettencourt. Un nouveau rebondissement enlise ? nouveau? Nicolas Sarkozy, ? peine revenu sur la sc?ne politique. Un rapport de synth?se de la police judiciaire qui a fuit? dans les m?dias hier, lundi 22 septembre, accr?dite la th?se de trafic d?inflence. Le come-back th??tral de Sarko qui risque de tourner au vinaigre le ferait-il tourner bride??

L?affaire des ?coutes judiciaires de Sarkozy?:

Sarkozy avait ?t? mis en garde-?-vue d?but juillet?pour corruption active, trafic d'influence actif et violation du secret professionnel, soup?onn? ainsi d'avoir essay? d'avoir des informations couvertes par le secret aupr?s du haut magistrat Gilbert Azibert sur une d?cision de justice, en contrepartie de la promesse d?un grand poste ? Monaco.

Les extraits d??coutes r?v?l?s par Mediapart renfor?aient, ainsi, les soup?ons dans l'affaire de trafic d'influence qui g?ne l'ancien chef de l'Etat. L?importance de ces extraits confirm?e par une source judiciaire ? l'AFP, provenant du placement sur ?coute du t?l?phone de Sarkozy ainsi que d'une seconde ligne ouverte sous le nom d'emprunt de Paul Bismuth, concerne l'information judiciaire sur des accusations de financement libyen de la campagne pr?sidentielle de 2007 de l?ancien pr?sident de la r?publique fran?aise.

Dans ces extraits d??coute, Herzog apprend ? maintes reprises ? Sarkozy qu'il recueille des informations par le biais de Gilbert Azibert, avocat g?n?ral ? la Cour de cassation. Dans l?extrait du 30 janvier, il ajoute que le conseiller rapporteur appuie l'annulation de la confiscation des agendas et la suppression de tout ce qui s?y rapporte du dossier de l'enqu?te Bettencourt, et dans laquelle Sarkozy avait obtenu un non-lieu. ?Ce qui va faire du boulot ? ces b?tards de Bordeaux?, a-t-il comment?, narquois.

Dans un autre enregistrement du 5 et 11 f?vrier, Herzog apprend ? Nicolas Sarkozy que Gilbert Azibert va rencontrer trois conseillers ? la Cour de cassation charg?s d?approuver ou non l'enqu?te Bettencourt. L?ancien pr?sident fran?ais d?clare, dans ces m?mes enregistrements, qu?il est pr?t ? obtenir un poste ? Monaco pour Gilbert Azibert en ?change de ses informations. Suite ? quoi Herzog rassure Sarko: ?Tu rigoles, avec ce que tu fais?.

Selon l'Union syndicale des magistrats (majorit?), ces derniers ?l?ments sont la preuve ?qu'on essaye d'influencer la justice?. Ce qui ?viendrait ?tayer le fait qu'on a un responsable politique qui utilise ses r?seaux pour organiser son immunit??, a d?clar? le Syndicat de la magistrature (gauche).

Jean-Fran?ois Cop?, chef de l'UMP, appelle toutefois ? faire preuve d?un peu plus de ?retenue?, d?plorant des ?bouts de r?v?lation (?) syst?matiquement ? charge, jamais ? d?charge?. Alors que Marine Le Pen consid?re les r?v?lations faite par Mediapart comme ?tant des ?moyens d?loyaux?, accusant, avec ironie, le site d?information de rendre ainsi une ?contrepartie au cadeau fiscal? que lui a fait, d?apr?s elle, le PS avec l'adoption en f?vrier de la baisse de la TVA pour la presse ?lectronique.

Le rapport de police?confirme le trafic d?influence

D?apr?s le rapport de police, qui a fuit? hier dans la presse, et qui s?appuie sur les ?coutes judiciaires de Nicolas Sarkozy et de son avocat Thierry Herzog et de Gilbert Azibert, l?enqu?te conclue au trafic d?influence.

??Les conversations enregistr?es entre Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert sont claires sur leurs intentions, et leurs propos ne suscitent pas d?interrogation quant ? leur volont? et leurs attentes?: Gilbert Azibert est sollicit? pour obtenir des informations et d?marcher des conseillers ? la Cour de cassation. En contrepartie, Nicolas Sarkozy accepte de l?aider ? obtenir un poste ? Monaco. Ces faits sont constitutifs du trafic d?influence, qui rappelons-le, pr?voit l?influence r?elle ou suppos?e?? a d?clar?, ? Lib?ration, Christine Dufau, chef de l?Office central de lutte contre la corruption et les infractions financi?res et fiscales (OCLCIFF).

Le d?lit de trafic d'influence est puni par la loi fran?aise d'une peine pouvant aller jusqu'? cinq ans d'emprisonnement et assortie d'une amende qui peut s'?lever ? 500.000 euros.