Akhannouch représente le Roi à Riyad au Sommet extraordinaire arabo-islamique, le prince Ben Salmane dénonce un génocide à Gaza

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L’Arabie Saoudite avait appelé à la tenue de ce Sommet en vue d’examiner les développements de la situation dans la région, à la lumière de la poursuite de la guerre israélienne contre Gaza et le Liban

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Riyad - Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, est arrivé, dimanche soir à Riyad, au Royaume d’Arabie Saoudite, pour représenter le Roi Mohammed VI au Sommet extraordinaire arabo-islamique qui a débuté hier lundi, dans la capitale saoudienne. A son arrivée à l’aéroport international du Roi Khaled, M. Akhannouch a été accueilli par le Prince Mohamed Ben Abderrahmane Ben Abdelaziz, vice-gouverneur de la région de Riyad.

Le prince Mohammed ben Salmane, hôte du sommet, a appelé lors de cette ouverture la communauté internationale à stopper les attaques d'Israël à Gaza et au Liban.

Poids lourd du Proche-Orient, l'Arabie saoudite accueille des dirigeants de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à ce sommet, une occasion de présenter au président élu américain, Donald Trump, une position unie susceptible d'influencer la politique américaine dans la région, selon des experts.

"Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités (...) en mettant immédiatement un terme aux attaques israéliennes contre nos frères en Palestine et au Liban", a déclaré le prince héritier saoudien.

Il a accusé Israël de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza, dévastée par une offensive de représailles israélienne qui a fait plus de 43.600 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas et provoqué un désastre humanitaire.

L'Arabie saoudite conditionne toute éventuelle normalisation avec Israël à la création d'un Etat palestinien, au côté d'Israël. Cette solution à deux Etats est voulue par une grande partie de la communauté internationale en vue d'un règlement du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies.

Le niet israélien

Mais le gouvernement de Benjamin Netanyahu y est hostile et le Parlement israélien a voté en juillet une résolution contre la création d'un tel Etat dont l'autorité s'étendrait sur la Cisjordanie, occupée comme Jérusalem-Est depuis 1967 par Israël, et Gaza.

Vouloir établir un Etat palestinien n'est pas "aujourd'hui" un projet "réaliste", a ainsi déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar à Jérusalem.

"En un mot? Non", a répondu M. Saar, interrogé sur la  possibilité d'étendre la normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes à l'Arabie saoudite en échange de la création d'un Etat palestinien. "Un Etat palestinien (...) sera un Etat Hamas.".

Mohammed ben Salmane a en outre affirmé qu'Israël devrait "s'abstenir d'attaquer" l'Iran, après des frappes israéliennes contre le territoire iranien en riposte à des tirs de missiles iraniens contre son territoire.

Il a qualifié l'Iran de "République sœur", signe du réchauffement entre les deux puissances rivales au Moyen-Orient, après la fin en 2023 d'une brouille diplomatique de sept ans.

Ennemi juré d'Israël, l'Iran soutient le Hezbollah, le Hamas ainsi que les rebelles yéménites houthis. En revanche, Ryad mène une guerre contre les Houthis et considère le Hezbollah comme une "organisation terroriste".

"Le sommet (de Ryad) représente une occasion importante pour les dirigeants de la région de montrer à la future administration Trump ce qu'ils attendent des Etats-Unis", affirme Anna Jacobs du groupe de réflexion International Crisis Group.

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait multiplié les gestes en faveur d'Israël, notamment en transférant l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, mais il avait aussi contribué à la normalisation des liens entre Israël et plusieurs pays arabes.

Pour rappel, le Chef du gouvernement marocain est accompagné à ce sommet, , du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

La délégation marocaine comprend notamment l’ambassadeur du Maroc en Égypte et son représentant permanent auprès de la Ligue des États arabes, Mohamed Ait Ouali, l’ambassadeur du Royaume en Arabie Saoudite et représentant permanent du Maroc auprès de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), Mustapha Mansouri, ainsi que des cadres diplomates du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.

Ce Sommet, qui intervient dans la continuité du Sommet extraordinaire arabo-islamique tenu le 11 novembre 2023 à Riyad, a été précédé de la réunion ministérielle préparatoire du Sommet extraordinaire, avec la participation des États membres arabes et islamiques, dont le Maroc.