Cinq choses à savoir sur Gaza, territoire ravagé par les guerres et la pauvreté

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Des proches portent les corps des enfants de la famille Abu Daka qui ont été tués lors de frappes israéliennes dans le sud de la bande de Gaza lors de leurs funérailles le 8 octobre 2023 avant leur enterrement à Khan Yunis. Des milliers de soldats israéliens ont combattu des combattants du Hamas dans le sud d'Israël et l'armée de l'air a de nouveau bombardé des cibles dans la bande de Gaza le 8 octobre. (Photo Yasser QUDIH / AFP)

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La bande de Gaza, théâtre depuis samedi d'une nouvelle guerre avec Israël, est une enclave palestinienne aux mains du mouvement islamiste Hamas éprouvée par les conflits, la pauvreté et les blocus.

Succession de guerres depuis 15 ans 

Fin 2008, Israël lance une offensive aérienne puis terrestre pour mettre fin aux tirs de roquettes : 1.440 Palestiniens et 13 Israéliens meurent.

L'armée israélienne mène fin 2012 l'assassinat ciblé du chef militaire du Hamas Ahmad Jaabari. Suivent huit jours de frappes aériennes qui tuent 174 Palestiniens. Six Israéliens meurent également.

En juillet 2014, Israël lance l'opération "Bordure protectrice". La guerre fait 2.251 morts côté palestinien, en grande majorité des civils, et 74 morts côté israélien, quasiment tous des soldats.

En mai 2021, une nouvelle guerre à Gaza fait en 11 jours au moins 232 morts côté palestinien et 12 côté israélien.

Deux ans plus tard, en mai 2023, 35 Palestiniens, dont des dirigeants du Jihad islamique, sont éliminés en cinq jours de guerre.

Territoire exigu 

Limitée au nord et à l'est par le territoire israélien, à l'ouest par la Méditerranée et au sud par l'Egypte, la bande de Gaza est un territoire exigu de 360 km2, long de 41 km et large de 6 à 12 km. S'y entassent plus de deux millions de Palestiniens, soit près de 6.000 habitants au km², l'une des plus fortes densités de population au monde. Autant que Hong Kong et Tokyo, bien plus que Manille

Plus de 3 milliards de dollars pour le mur de séparation

La "barrière de sécurité" ou "mur de séparation" entre Israël et la bande de Gaza est un ensemble complexe de clôtures, de murs, de tranchées, de barbelés et de zones tampons électroniquement surveillées. Il a été établi principalement pour empêcher les infiltrations en Israël depuis la bande de Gaza. Contrairement à la perception courante, la majorité de cette "barrière" n'est pas un "mur" au sens littéral, mais plutôt une série de clôtures. Cependant, à certains endroits, des murs en béton ont été construits.

Son coût est estimé à 3,4 milliards de dollars.

La barrière est équipée de dispositifs électroniques de détection pour identifier les tentatives d'infiltration. Elle est surveillée par des caméras, des radars et d'autres équipements de surveillance. De plus, il y a des postes de garde et des routes patrouillées par des véhicules militaires.

En raison de la menace des tunnels d'attaque construits par des groupes militants de Gaza vers Israël, des efforts ont été déployés pour construire une barrière souterraine ou pour utiliser la technologie afin de détecter la construction de tunnels.

Plus de 5.000 ans d'histoire 

Grâce à la découverte en 1998 du site de Tell es-Sakan, les archéologues peuvent attester qu'une cité cananéenne fortifiée fut occupée sans discontinuer de -3.200 à -2.000 sur l'actuelle bande de Gaza.

Par la suite, Gaza est successivement sous dominations assyrienne, babylonienne, romaine, arabe et chrétienne.

Au XXe siècle, Gaza passe en 1948 sous administration égyptienne, peu après la proclamation de l'Etat d'Israël. Le territoire est ensuite occupé par Israël à l'issue de la guerre israélo-arabe de 1967.

Le 12 septembre 2005, Israël se retire unilatéralement de la bande de Gaza, qui est dirigée depuis 2007 par le Hamas, mouvement islamiste palestinien.

Enfermement 

En juin 2006, Israël impose un blocus terrestre, aérien et maritime à l'enclave après l'enlèvement d'un soldat israélien, qui sera libéré en 2011. L'Etat hébreu renforce le blocus en juin 2007 lorsque le Hamas évince de Gaza par la force l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.

Depuis mai 2018, l'Egypte a le plus souvent laissé ouvert le poste-frontière de Rafah, unique ouverture sur le monde des Gazaouis qui ne soit pas aux mains d'Israël, après des années de fermeture quasi permanente.

Eprouvé par la pauvreté 

Dépourvue de ressources naturelles, la bande de Gaza souffre d'une pénurie chronique d'eau et de carburant. Le chômage affecte la moitié de la population, dont les trois quarts des jeunes. Plus des deux tiers de la population dépend de l'aide humanitaire. La même proportion vit sous le seuil de pauvreté. (Quid avec AFP)