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France : Heureusement qu’il ya Poutou pour nous faire sourire
En France, Emanuel Macron est cette injure à l’obsolescence de la classe politique française. Le chef de file du mouvement En Marche, ni à gauche ni à droite, ou à gauche et à droite, veut manger à tous les râteliers avec une insolence et une insouciance que seule sa jeunesse excuse
Moins d’une semaine et la France connaitra enfin les deux finalistes de l’élection présidentielle. Dire que jamais l’histoire de la cinquième république française n’a offert aux observateurs une présidentielle à l’issue aussi incertaine, reviendrait à répéter un truisme. Même le « trotskyste » Jean-Luc Mélenchon a fait porter à sa France Insoumise l’habit du présidentiable. Jamais non plus le discours politique n’a volé aussi bas au point d’occulter le fond du débat. Aux cotés des «cinq grands », les « quatre petits » ont joué aux trouble-fête au point de compromettre, en grignotant des voix à gauche et à droite, les candidats les mieux installés. Sans s’arrêter sur l’inénarrable Jean Lassalle, Philippe Poutou, au nom d’un anticapitalisme imperturbable, bien sympathique, joue les amuseurs publics et sa trouvaille lancée à la face de l’extrême droitière Marine Le Pen sur l’absence pour « eux » d’une immunité ouvrière qui ne leur permet pas de se dérober aux convocations de la police restera dans le Guinness des truculences. Jean-Luc Mélenchon a transformé son agressivité coutumière en douceur pédagogique et assure, jour après jour, le show politique le mieux articulé de la campagne, réussissant grâce aux hologrammes à se démultiplier. Et même si le candidat des Républicains, François Fillon, malgré sa vénalité, tient bon sur son socle électoral, son challenger de La France Insoumise a réussi à le doubler dans certains sondages, pour autant que les sondages veuillent encore dire quelque chose.
Mais la vraie menace sur le porte-drapeau de la droite classique en France reste cette insulte à l’obsolescence de la classe politique française qu’est le chef de file du mouvement En Marche, Emanuel Macron. Ni à gauche ni à droite, ou à gauche et à droite, il veut manger à tous les râteliers avec une insolence et une insouciance que seule sa jeunesse excuse. François Fillon ne veut voir en lui qu’un engin politique mis en orbite par la Hollandie et se fait un malin plaisir de l’appeler parfois Emmanuel Hollande, d’autres François Macron. Faux ? Pas tellement. Le candidat des Républicains n’est pas loin de la vérité. Seulement il n’arrive pas à le démontrer. Et dire qu’il en a les preuves sous ses yeux. Il lui suffit de se porter au dernier chapitre de l’ouvrage "Un président ne devrait pas dire ça…" Ses deux auteurs, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, y montrent un François Hollande qui hésite à se représenter à un deuxième mandat, pensant déjà en 2015 à « porter le coup de grâce à ce parti socialiste nécrosé ». Dans l’esprit de François Hollande, les choses sont claires : « Avec le parti le plus important, on en fait un nouveau qui permet de s’adresser aux électeurs ou aux cadres des autres partis, […qui pourrait] réunir la gauche du gouvernement [mais aussi séduire] des gens qui n’ont jamais fait de la politique partisane, des gens du centre… ». Il a même un nom pour ce parti, « le Parti du progrès. Le parti des progressistes ». En tendant un peu l’oreille, on croirait le président sortant, "ventriloque" de la "poupée" Macron, qui, certainement dans la confidence, a grillé la politesse à son chef et doublé en même temps le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, trop hésitant à en croire François Hollande.