Prix du carburant, sénat, Niger : Flou, rétropédalage et soirée cauchemardesque pour le président français

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Le président français Emmanuel Macron sur un écran de télévision à Paris lors d'une interview en direct diffusée dans le journal du soir, le 24 septembre 2023. (Photo by Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

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Le chef de l’Etat français, sans majorité à l’assemblée et perdant sur toute la ligne au sénat, a voulu ignorer, dimanche soir, ‘’la victoire de la droite et du centre à la deuxième chambre du parlement, la défaite d’une secrétaire d’Etat, le recul de son parti, la progression des amis d’Edouard Philippe et l’ambiance de règlement de comptes qui menace d’empoisonner le camp présidentiel’’, selon la presse locale. Eric Ciotti, président du parti Les Républicains a trouvé cette intrusion du chef de l’Etat dans la soirée électorale « quelque peu inélégante », accusé également de vouloir « allumer un contre-feu à la victoire de la droite au Sénat. » « On le sentait mal à l’aise, il n’était pas fluide, je ne sais pas du tout ce qu’il a voulu nous dire », dira un sénateur.

Pressé par les oppositions d'agir davantage face à l'inflation, Emmanuel Macron a demandé dimanche aux distributeurs de vendre le carburant "à prix coûtant" et non plus à perte comme l'exécutif l'avait souhaité en vain, tout en annonçant le retour d'une indemnité "limitée" pour les "travailleurs".

Face à la levée de boucliers de la grande distribution, c'est un rétropédalage en règle qu'a acté le chef de l'Etat aux journaux de 20H00 de TF1 et France 2.

Sur le front des prix alimentaires, Emmanuel Macron a de nouveau sorti la carte de la pression qu'il entend exercer sur les "60 plus gros industriels de l'agroalimentaire" pour parvenir à "un accord sur la modération des marges". "On a des grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques", a-t-il déploré, promettant des contrôles.

Du "bricolage", a dénoncé en retour le député RN Sébastien Chenu sur BFM, quand le patron de LR Eric Ciotti a estimé auprès de l'AFP que M. Macron n'avait "pas pris la mesure des difficultés que subissent les Français au quotidien dans la baisse du pouvoir d'achat".

"La France a faim. Mais Macron préfère supplier les industriels", a de son côté raillé la cheffe de file des députés LFI Mathile Panot, appelant de nouveau M. Macron à "bloquer les prix par simple décret".

L'interview du chef de l'Etat français intervenait au terme d'une semaine marquée par les visites en France du roi Charles III et du pape François en France, sur fond de Coupe du monde de rugby organisée dans l'Hexagone.

N‘ayant rien d’autre à vendre que les balades parisiennes aux cotés d’un roi, et marseillaises aux coté d’un pape, Macron a prétendu qu’il " y a peu de pays aujourd'hui dans le monde qui peuvent relever des défis concomitants de cette nature". 

Mais il a été aussitôt interrogé sur le discours du souverain pontife qui, à Marseille, s'est montré dur à l'égard de la classe politique sur le sort des migrants qui meurent en tentant de traverser la Méditerranée.

 "Nous Français, nous faisons notre part", s’est contenté de répondre Emmanuel Macron, ajoutant la vieille formule rocardienne : "On ne peut pas accueillir toute la misère du monde".

Enfin, Emmanuel Macron a dû réagir à deux crises diplomatiques majeures.

Après avoir affiché une ‘’fermeté inébranlable’’, le président a fini se résoudre à admettre son intenable position sa sur le Niger: l'ambassadeur de France rentrera "dans les prochaines heures" et les troupes françaises basées sur place d'ici "la fin de l'année". (Quid avec AFP