Procès d’Ousmane Sonko pour ‘’viol’’ présumé sur fond de violences

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Le leader du parti Pastef et maire de Ziguinchor ne sera pas arrêté pour ce procès, a rapporté la radio "Rfm", expliquant que si Sonko ne se présente pas au tribunal, il sera jugé par contumace.

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 Dakar - Le procès opposant Ousmane Sonko, chef du parti Pastef (oppostion), à Adji Sarr qui l'accuse de "viols " et de "menaces de mort", devait s'ouvrir ce mardi devant la Chambre criminelle du tribunal de Dakar, dans un climat tendu marqué par de violents affrontements survenus lundi entre les partisans de l'opposant et les forces de l'ordre dans la ville de Ziguinchor (sud du Sénégal ) et dans d'autres endroits du pays.

La police sénégalaise a dispersé lundi à l'aide de gaz lacrymogènes des militants de Pastef-Les patriotes réunis par centaines devant le domicile à Ziguinchor de leur leader et maire de la ville, Ousmane Sonko, qui sera jugé aujourd'hui devant pour "viol présumés" et "menaces de mort" sur Adji Sarr, une employée d'un salon de massage situé à Dakar.

Le ministère sénégalais de l’Intérieur a annoncé mardi dans un communiqué que ses services ont été informés lundi soir de la découverte de deux corps sans vie dans la capitale Dakar et à Ziguinchor (sud), en lien avec les manifestations notées le même jour dans ces deux localités du pays.
Un de ces deux corps a été identifié comme celui de «Pape Amadou Keita, qui aurait succombé des suites d’une blessure par arme blanche au quartier Keur Mbaye Fall», à Dakar, précise le communiqué, ajoutant que le second corps, non encore identifié, est celui d’une personne «décédée au quartier Néma 2 de Ziguinchor».

A Ziguinchor, dans le sud de Sénégal, qui a enregistré des affrontements ce lundi entre les forces de l'ordre et des partisans de l’opposant Ousmane Sonko, un policier a été tué dans un accident causé par un char du Groupement mobile d'intervention (GMI), a-t-on annoncé de source officielle à Dakar.

Dans un communiqué, le ministre sénégalais de l’Intérieur, Antoine Félix-Abdoulaye Diom, dit avoir '’le regret d’annoncer le décès de l’agent de police Hassime Diédhiou, survenu ce lundi 15 mai 2023 à Ziguinchor, suite à un tragique accident causé par un char du Groupement Mobile d’Intervention (GMI)’’

Le leader du parti Pastef et maire de Ziguinchor ne sera pas arrêté pour ce procès, a rapporté la radio "Rfm", expliquant que si Sonko ne se présente pas au tribunal, il sera jugé par contumace. "Toute chose qui écarte une arrestation par prise de corps ou arrestation simple", estime la même source.

Selon une source proche de Rfm, le procès aura lieu en présence ou pas du leader de Pastef, précisant que "le juge n'envisagerait pas de le cueillir à Ziguinchor pour le faire venir par force au tribunal".

En prévision de ce procès, le gouverneur de Dakar a annoncé que "pour des raisons de sécurité, la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs est interdite dans le Département de Dakar le mardi 16 mai 2023, de 06h du matin à minuit".

Dans un arrêté, il précise toutefois que les motocyclettes et cyclomoteurs des personnels des forces de défense et de sécurité ainsi que ceux mobilisés par les autorités sanitaires ne sont pas concernées. "Une dérogation peut être accordée par le préfet du département de Dakar, aux personnes dont les activités professionnelles le justifient", souligne le document.

« Tout contrevenant aux dispositions du présent arrêté, sera passible des sanctions et peines prévues par les lois et règlements en vigueur » lit-on dans le document.

Pour sa part, le ministre sénégalais de l'intérieur, Antoine Félix-Abdoulaye Diom, a indiqué lundi qu'un policier a été tué à Ziguinchor, dans un accident tragique causé par un char du Groupement mobile d'intervention (GMI).

Dans une message partagé lundi sur les réseaux sociaux et repris par le journal "Les Échos", la victime présumée de Sanko, Adji Sarr se dit «fin prête» à affronter ce mardi devant la chambre criminelle, Ousmane Sonko qu'elle accuse de viols répétés et menaces de mort. «J’y serai», a-t-elle dit.

Sonko, ancien député, nie les faits dont il est accusé et affirme être "la cible d’un complot" tramé par ses adversaires politiques.

Plusieurs militants de Pastef-Les patriotes, retranché depuis des jours à Ziguinchor, s’étaient réunis devant le domicile de Sonko, bloquant le passage entre l’université Assane-Seck et les quartiers Boucotte, Grand-Dakar, Lyndiane et Néma, selon la presse locale.

Au total, 28 blessés dans les affrontements ont été pris en charge les hôpitaux de Ziguinchor, a indiqué l'agence de presse sénégalaise APS, citant des sources hospitalières.

25 blessés parmi les partisans d’Ousmane Sonko ont été évacués à l’hôpital de la Paix et trois policiers blessés ont été transférés à l’hôpital régional de Ziguinchor, selon les mêmes sources.

Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle en 2019, et candidat déclaré au scrutin présidentiel du 25 février 2024, est censé se présenter, ce mardi devant le tribunal de Dakar pour "viols présumés" et "menaces de mort" . Les avocats de Sonko ont par contre fait savoir hier lundi que leur client "n’a pas reçu de convocation".

Aussi, ont-ils indiqué, même si le maire de Ziguinchor reçoit la convocation, il faudrait d’abord voir « si les conditions sont réunies» pour qu’il se rende au Tribunal.

« Cette fois-ci, il y a une audience devant la juridiction, et la question qui se pose c’est de savoir s’il sera présent ou pas ? Mais il faut qu’il soit convoqué d’abord et s’il est convoqué, M. Sonko se rendra au tribunal si toutes les conditions de sécurité lui sont garanties », a déclaré la défense de Sonko, citée par la presse locale.

L'opposant, placé sous contrôle judiciaire depuis deux ans, avait déclaré le 7 mai qu'il ne répondrait plus aux convocations de la justice invoquant des questions liées à sa sécurité.

Il avait été condamné en appel le 8 mai à six mois de prison avec sursis dans une autre affaire pour "diffamation" et "injures publiques" contre un ministre. Cette peine, à elle seule, pourrait le priver de son éligibilité à la présidentielle de 2024 si elle est confirmée en cassation.

Les textes stipulent que Sonko devrait se présenter au greffe du tribunal au plus tard la veille de son procès prévu mardi. A défaut, la justice peut le faire amener de force ou le juger par contumace. Elle peut aussi décider de le placer en détention en vue de son procès s'il se présente au greffe.

En 2021, rappelle-t-on, l'interpellation de Sonko alors qu'il se rendait au tribunal dans l'affaire de "viols présumés", avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui avaient fait des victimes.