Le discours du roi Mohammed VI devant? l'assembl?e constituante tunisienne porte ? bras-le-corps "la revendication? populaire pressante" d'un nouveau Maghreb solidaire, en ad?quation avec la logique de l'Histoire.

Tel est l'esprit de l'appel lanc?, samedi ? Tunis, par le souverain marocain pour plus de compl?mentarit? et d'action maghr?bine commune et moins d'immobilisme et de blocage, deux aspects d'une situation tant d?l?t?re pour l'avenir de la r?gion et l'aspiration de ses peuples ? un ensemble r?gional fort et uni.

Cette ambition ne saurait, dans la conception royale, ?tre l'apanage d'un seul Etat tant les cinq pays membres de l'Union maghr?bine ont grandement besoin de relations bilat?rales solides et de projets inclusifs susceptibles de? renforcer la position et l'?volution de leur Union, pour qu'elle puisse faire? face aux d?fis politique, ?conomique, social et s?curitaire.

Et ? l'?vidence, c'est un leurre de penser que le maintien de la situation actuelle et de l'?tat d'immobilisme "peut ?tre ?rig? d?sormais en strat?gie payante", comme l'a affirm? le roi qui appelle de ses v?ux ? des r?ponses? collectives aux enjeux ?conomiques et aux menaces qui guettent de toute part la stabilit? r?gionale.

Toujours est-il qu'un Maghreb fort, ?conomiquement int?gr? et en mesure de faire ses choix aux plans r?gional et international, doit sans conteste reposer sur des rapports bilat?raux tout aussi solides. C'est dans cette perspective-l?? que le Souverain place la dynamique des relations maroco-tunisiennes : un puissant levier d'une compl?mentarit? maghr?bine "concr?te, pratique et r?aliste".

D'autant que l'?mergence d'un ordre maghr?bin nouveau, auquel s'en tient? fermement le roi, n'est plus un luxe ou un choix facultatif pour les pays membres, mais elle est devenue aujourd'hui ? la fois "une revendication? populaire pressante et une exigence strat?gique incontournable".

C'est justement la raison pour laquelle le souverain ne manque pas de rappeler l'engagement pris dans le cadre du trait? fondateur de Marrakech,? rest? h?las lettre morte eu ?gard aux vell?it?s persistantes de blocage et de? fermeture des fronti?res, ? contrecourant de l'Histoire et au grand dam des peuples qui aspirent ? l'unit?.

"Cette cl?ture n'est compatible ni avec la Charte fondatrice de l'Union,? ni avec la logique de l'Histoire, encore moins avec les exigences de? l'interd?pendance et de la compl?mentarit? g?ographique", a regrett? SM le Roi.

Le moment donc est venu pour surmonter les "?cueils artificiels" qui se dressent devant le projet f?d?rateur des peuples du Maghreb dont l'?mergence? n?cessite, selon le roi, une volont? sinc?re, un climat de confiance, de dialogue, de bon voisinage et de respect mutuel des sp?cificit?s nationales.

D?veloppement commun oblige, le souverain marocain appelle ? faire du projet de? zone maghr?bine de libre-?change et de r?seaux de connexion intermaghr?bins une r?alit? concr?te, d?s lors qu'il s'agit de pr?alables ? la cr?ation de? richesses et d'opportunit?s d'emplois dont les peuples ont plus que jamais besoin.

Car, de l'avis du souverain, le citoyen doit ?tre toujours au c?ur des? priorit?s des politiques de d?veloppement, en premier lieu celles de? l'enseignement, de la formation, de l'emploi, de la sant?, de la femme et de la? jeunesse.

En tout, l'appel du roi en faveur d'un syst?me maghr?bin dynamique et int?gr? puise sa substance dans sa ferme conviction de la vocation m?me de? l'Union maghr?bine au service des justes causes arabes et islamiques, en t?tes? desquelles la cause palestinienne.

C'est dire toute l'urgence pour les pays Maghr?bins de se rendre ?? l'?vidence et de s'inscrire dans l'air du temps pour que la construction? maghr?bine, loin d'?tre un v?u pieux des peuples de la r?gion, puisse assumer? son r?le d'acteur fiable au sein de la Oumma islamique, de l'Afrique et de son? environnement euro-m?diterran?en.