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Boycott des marques marocaines : Boussaid et Akhannouch réagissent
La campagne de boycott menée contre Centrale Danone, Sidi Ali et Afriquia lancée depuis vendredi dernier sur Facebook se poursuit et fait réagir la classe politique marocaine. Après Mohamed Boussaid, le ministre de l’agriculture, Aziz Akhannouch a, lui aussi, fait une déclaration depuis Meknès où il assiste au SIAM
Mardi dernier, Mohamed Boussaid, ministre de l’économie et des finances a déclaré : « nous devons encourager l’entreprise et les produits marocains, contrairement à ce que font certains étourdis qui appellent au boycott d’entreprises marocaines structurées, qui emploient des gens et paient leurs impôts ».
Le mot « étourdi » employé par Boussaid a tout de suite interpellé des membres du PJD parce que le terme est souvent utilisé par la presse arabophone pour désigner la jeunesse du parti depuis que Benkirane l’avait lui-même fait. En effet, du temps où il était chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane avait utilisé le terme « étourdis » pour désigner la jeunesse du PJD.
Ainsi, Amina Maelainine, députée du PJD et vice-présidente de la chambre des représentants a estimé que l’utilisation de ce même terme par Boussaid est « inappropriée » et « inacceptable ». Elle a ajouté qu’elle n’avait pas hésité à critiquer Benkirane lorsqu’il l’avait employé.
Par ailleurs, rappelons que certains médias avaient laissé entendre que la jeunesse du PJD serait derrière cette campagne de boycott. Ce qui explique peut être que le terme utilisé par Boussaid ait directement renvoyé à la jeunesse du PJD. Quoi qu’il en soit, le secrétaire général adjoint du parti, Slimane El Omrani a déclaré à Telquel que ce rapprochement n’avait pas lieu d’être.
Slimane El Omrani a poursuivi : « le PJD n'a aucune responsabilité dans cette campagne de boycott. Ce sont simplement des activistes qui exercent leur droit à la liberté d'expression sur les réseaux sociaux. Nous ne pouvons pas les empêcher de le faire ».
De son côté, le ministre de l’agriculture, Aziz Akhannouch, également patron du groupe Akwa a lui aussi fait une déclaration depuis le SIAM qui se déroule actuellement à Meknès. Il a affirmé que les produits marocains continuent à évoluer et la réalité sur le terrain ne sera pas stoppée par le web.
Et d’ajouter : « les Marocains ont besoin de lait matin et soir. (...) Ils doivent remercier Dieu parce que la plupart des produits alimentaires sont produits à l'intérieur du pays et dépendent des Marocains pour les produire ».
Akhannouch estime que « la campagne de boycott n'affectera pas la vente de ces produits sur le marché. C'est une campagne virtuelle qui ne peut en aucun cas « couper les vivres aux 474.000 personnes qui travaillent dans la filière laitière avec Centrale Danone ».
Pour rappel, l’appel au boycott de ces trois grandes marques marocaines a débuté vendredi dernier sur Facebook quand deux pages du réseau social ont lancé le hashtag #laisse le cailler, faisant référence à Centrale Danone. Par la suite, l’appel au boycott a été élargi à Afriquia et Sidi Ali.