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Législatives : Quelle place pour la jeunesse ?
Sept personnes sur dix de l’électorat marocain sont des jeunes. Leur participation au scrutin de demain vendredi revêt une importance majeure, et leur voix le sont encore plus pour les partis politiques en lice.
Les jeunes représentent 73% du corps électoral. Mais en sont-ils pour autant tout aussi majoritaire parmi les candidats. Voire !
Il va de soi donc que les partis et leurs candidats en course pour les sièges parlementaires étaient appelés à composer doublement avec ce paramètre. Primo en tenant compte des doléances et aspirations tout azimut, dans l’élaboration de leurs programmes à même d’allécher et convaincre cette tranche de l’électorat marocain pour l’amener d’abord aux urnes et ensuite l’inciter à voter pour tel ou autre programme.
Secundo en présentant à la candidature des jeunes cadres des partis dans le but d’insuffler un nouveau sang démocratique et voir ainsi émerger une nouvelle génération de cadres politiques et une nouvelle classe de leaders dotés d’un esprit d'innovation à même de contribuer au processus de prise de décision politique et au développement du pays dans tous les domaines.
Mais surtout, pour renflouer un tant soit peu la représentativité des jeunes (et des femmes aussi) au sein l’hémisphère. Une représentativité qui laissait beaucoup à désirer, surtout avant l’instauration par le législateur marocain du principe des « listes nationales ». Une pour les femmes et une seconde pour les moins de 40 ans, leur permettant ainsi d’accéder à la vie parlementaire et à ses agrégats.
Est-ce pour autant que la présence de ces novices parlementaires apporterait un plus à l’activité législative ? A savoir !
D’abord parce que, de l’avis de plus d’un spécialiste, ces candidatures sont perçues dans le subconscient et le conscient, plus comme une faveur que comme un mérite. Sinon comment expliquer les joutes intestines et les batailles presqu’à couteaux tirés, pour être, non seulement placé, mais bien placé sur la listes pour pouvoir aspirer au strapontin législatif.
Ces luttes politiques pour une place sur les listes nationales traduisent les tensions aux seins des partis entre les jeunes et leurs directions, de même que ça illustre, pour plus d’un observateur, l'"absence" de démocratie interne au sein de certaines formations politiques.
La question qui se pose alors, est comment, dans de pareilles conditions, la participation des jeunes à la vie politique et leur contribution au choix d’élites politiques aboutirait réellement à une accession de la jeunesse au pouvoir législatif et permettrait d’insuffler une plus forte dynamique aux partis politiques.