Malgr? ses annonces, les d?put?s ont eu droit, mardi 27 mai, ? un Abdalilah Benkirane presque sans surprise. A ?la s?ance mensuelle d?interpellation du chef de gouvernement sur la politique g?n?rale de l?Ex?cutif, c?est? un Benkirane qui navigue dangereusement entre populisme et discours ?lectoraliste qui s?est pr?sent? devant les ?lus de la nation.

Mais ce mardi, le chef de gouvernement n?a pas pu s?offrir une tribune sur mesure et en direct. Les observateurs de la chose politique sont formels. Les quatre questions pos?es par l?opposition parlementaire repr?sent?e par l?USFP, l?Istiqlal, le PAM et l?UC ont r?ussi d?stabiliser Abdalilah Benkirane. Des questions pr?cises? relatives au calendrier ?lectoral, ? la r?gionalisation, ? la moralisation de la vie publique et ? la libert? de la presse et appelant ? des r?ponses claires. Et pour la premi?re fois, celui qui conduit l?Ex?cutif a ?t? contraint de lire les r?ponses qui lui ont ?t? pr?par?es. ? M. Benkirane a pour coutume de prendre cette s?ance mensuelle de contr?le du gouvernement ? travers l?interpellation du chef de gouvernement pour un rassemblement de son parti.? Il a pris l?habitude d?y faire des discours populistes et vides de sens. Et ? ses yeux, les d?put?s ne sont l? que pour l?applaudir. Le premier ministre ne croit pas au droit ? la diff?rence et encore moins ? l?opinion divergente. Mardi, il a ?t? confront? ? un exercice qu?il est loin d?appr?cier: r?pondre aux questions qui d?rangent et qui ne laissent pas de place ? la d?magogie, ? la diffamation et ? l?insulte??, commente Driss Lachgar le premier secr?taire de l?Union socialiste des forces populaires.

De l?avis de nombreux d?put?s, l?interpellation de l?opposition a constitu? un moment fort de cette s?ance constitutionnelle. Silence dans l?h?micycle. Attention de ministres d?habitude prompts ? s?esclaffer avec ??Si?? Abdalilah.? Le socialiste Driss Lachgar pose la question attendue de tous sur la date des prochaines ?lections. Le pr?sident du groupe parlementaire du parti de la Rose passe par un devoir de m?moire. ??Souvenez-vous M. le chef de gouvernement de votre d?claration gouvernementale prononc?e le 19 janvier 2012 sous la coupole. Vous vous ?tiez engag? ? parachever les institutions parce que votre gouvernement est le r?sultat d??lections anticip?es. Nous faisons ici r?f?rence ? l??lection de la chambre des conseillers, ? l?organisation d??lections communales. Nous assistions ? l??chec de votre engagement?!??, s?exclame le d?put? ittihadi de Rabat.

Pas de quartier pour l?amn?sie politique. Lachgar s?empresse de rappeler ? Benkirane une proposition contenue dans son m?morandum ?r?dig?e du temps o? son parti, le PJD, ?tait encore ? l?opposition. ??Vous ?tiez le premier ? dire ? cette ?poque aujourd?hui r?volue que toutes les lois ?lectorales devraient ?tre ?labor?es et abord?es une ann?e avant l?organisation de consultations ?lectorales. Voici un autre engagement que vous n?avez pas tenu. De la m?me mani?re vous aviez formul? la revendication de nouvelles listes ?lectorales et de mise en place d?une commission ind?pendante pour superviser les ?lections. Allez-vous le faire M. Benkirane????.

Pour les d?put?s du parti Authenticit? et modernit?, les annonces faites par le chef de gouvernement ?nouvelle chambre des conseillers en octobre 2015, ?lections communales et r?gionales en juin 2015 et ouverture des consultations sur la r?gionalisation en juillet prochain- t?moignent du fait que ??ce gouvernement confond vitesse et pr?cipitation??.