Politique
Akhannouch : Si dans 4 ans je n’obtiens pas de résultats, je démissionnerai
Dans une interview accordée à Med Radio ce dimanche soir, le président du RNI a promis de quitter ses fonctions en cas d’échec politique lors des prochaines élections législatives
Dans sa dernière intervention, il annonce son intention de quitter la politique en cas d’échec du parti et a par la même occasion clarifié sa position face aux attaques de Benkirane et les raisons de l’échec de la formation de la majorité.
Démission en cas d’échec
Le président du RNI submerge l’actualité politique marocaine. Dans un véritable « raz-de-marée com », Akhannouch est partout. Géographiquement, du nord au sud, médiatiquement, à la télé à la radio. Le dirigeant anticipe déjà sur l’enjeu critique et majeur, pour lui et son parti, les prochaines législatives.
Pendant que d’autres formations politiques sont encore dans les « starting blocks », le PJD toujours dans une querelle interne entre le clan « pro-Benkirane » et le clan « gouvernementale », l’Istiqlal avec un nouveau chef qui s’installe dans une opposition mi-figue mi-raisin en adoptant « une opposition participative », le PAM avec son leader entre la vie et la mort politique, le RNI, lui, a déjà lancé sa course, et l’avance prise se creuse de jour en jour.
Le RNI a lancé toute ses forces dans la bataille, au point que son dirigeant annonce que « moi, je lierai mon avenir politique à l'échéance de 2021 et dans quatre ans, je vous dirai ce qu’il en ai». Comme Salaheddine Mezouar qui avait présenté sa démission pour ne pas avoir réussi les élections de 2016, Akhannouch annonce que « si dans 4 ans je n’obtiens pas de résultats, je démissionnerai ».
Le duel Akhannouch-Benkirane évité
Une réponse a aussi été demandée par rapport aux nombreuses attaques de Benkirane. Le président du RNI déclare que le parti « n’est pas fait de personnalités, nous sommes un parti qui proposent des idées et qui agissons, je ne commenterai pas les dires et les actions de Mr Abdelilah Benkirane ». La stratégie d’Akhannouch est claire, ne pas sombrer dans une bataille de coq, à la Chabat-Benkirane, toujours s’élever sur son fort, l’esprit entrepreneurial, la proposition de solutions et la quête de résultats. Il est évident que son principal adversaire est bien plus armé dans une bataille de phrases, de « coup bas »et de « politique politicienne ».
Le leader du RNI a cependant répondu indirectement à Benkirane, à la question du mariage entre l’entrepreneur et le politique : « Je suis un homme qui fait de la politique, qui n'est plus homme d'affaires. Il n'y a pas de conflit d'intérêts dans la mission que je mène avec d'autres occupations. C'est la famille qui gère les affaires et puis, pourquoi voulez-vous que les entrepreneurs ne fassent pas de politique ».
On a pu aussi avoir quelques éclaircissements sur l’échec des négociations pour la formation de la majorité. Au cœur du problème, le refus par Benkirane d’incorporer l'USFP dans la majorité politique. « L'USFP était important pour renforcer notre majorité et la placer à plus de 50% » cependant Benkirane « a refusé », un refus qui aurait laissé perplexe Akhannouch, car sans fondement politique ou idéologique. L’urgence de la situation devenant de plus en plus intenable, le chef du RNI aurait réitéré l’importance d’intégrer l'USFP rapidement à la majorité, avertissement que Benkirane aurait balayé encore une fois par un refus et la phrase « intaha alkalam ».