Benkirane III : vers une coalition sur la base de l’ancienne majorité ?

5437685854_d630fceaff_b-

5874
Partager :

Grâce à l'offre présentée mercredi par Benkirane aux dirigeants du RNI et du MP, les consultations, dirigées depuis trois mois par le secrétaire générale du PJD et qui porte sur la formation d'un nouveau gouvernement ont abouti à des prémices d'un déblocage. Ce mercredi 04 janvier, Benkirane a proposé la constitution du futur gouvernement sur la base de la majorité précédant les élections législatives du 7 octobre

La structure gouvernementale proposée assure une majorité parlementaire de 201 sièges, répartie en 125 sièges pour le PJD, 37 pour le RNI, 27 pour le MP et 12 pour le PPS. Toutefois, il est possible de consolider cette majorité par des partis alliés de l'extérieur de la coalition gouvernementale en question.

Pour les observateurs, cette offre de Benkirane porte sur une exclusion claire du Parti de l'Istiqlal (PI) de la formation gouvernementale prévue, dont la participation au gouvernement a constitué un obstacle pour le déroulement des consultations, à la lumière des exigences formulées par certains partis politiques et qui ont été alimentées par les répercussions des récentes déclarations du secrétaire général du PI, Hamid Chabat, sur la Mauritanie.

Le PI a initié une ouverture dans le mur du « blocage gouvernemental » grâce aux décisions émanant des travaux de son conseil national tenu samedi dernier et qui ont porté notamment sur la délégation à une commission provisoire composée de trois membres, une partie des attributions de gestion dévolues au secrétaire général jusqu’à la tenue du 17-ème congrès général de cette formation politique.

Dans ce cadre, le Conseil national de l’Istiqlal a mandaté cette délégation pour mener les consultations avec le chef du gouvernement au sujet de la formation du prochain gouvernement.

Dans un communiqué, le PI a affirmé, au terme de ce conseil, qu’il sera d'un appui politique fort et d'un soutien effectif à Abdelilah Benkirane et à travers lui à son parti, aussi bien dans l’institution législative que dans la pratique politique, relevant que le parti se considère comme un membre de la majorité parlementaire abstraction faite des développements que va connaître la formation du futur gouvernement.

Le PJD n’a pas manqué de saluer « les messages politiques clairs contenus dans le communiqué final du Conseil national extraordinaire du Parti de l’Istiqlal, sa compréhension des développements politiques et son attachement aux intérêts supérieurs de la Nation », ainsi que l’orientation exprimée par ce parti « en tant que composante de la majorité parlementaire, indépendamment de sa participation ou non au gouvernement ».

Les déclarations des dirigeants des partis politiques rencontrés mercredi par le Chef du gouvernement désigné semblent indiquer que ce scénario fait l’objet d’un accord de principe, dans l’attente de sa validation par les organes décisionnaires de ces partis.

Dans ce contexte, Aziz Akhannouch avait affirmé, au sortir de sa rencontre avec Benkirane, qu'il allait examiner l'offre reçue du chef du gouvernement désigné avec ses deux partenaires, à savoir le MP et l’Union constitutionnelle (UC), et ce dans la perspective de la poursuite de ces consultations.

Quant à Mohand Laenser, il a considéré que l’offre de Benkirane était « acceptable en principe » et assuré qu’il allait l’examiner avec les organes décisionnaires du parti et avec le reste des alliés.

Il a tenu à préciser que « les choses peuvent évoluer sur la base de cette idée si l'on tient compte de la majorité numérique à laquelle une telle alliance aboutirait  et a ajouté qu'il s'agit de savoir si « cette majorité est confortable ou pas ».

De son côté, Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, a déclaré que le chef du gouvernement désigné est disposé à constituer la formation gouvernementale sur la base de la majorité précédente, notant que cette solution intervient suite aux développements ayant abouti à « la sortie du PI de cette formation gouvernementale ».

En outre, il a assuré que le PPS n’a pas d’objection concernant cette proposition, émettant le souhait que les autres partis puissent interagir positivement et rapidement avec cette proposition pour pouvoir discuter de la composition du gouvernement dans la perspective de sa formation dans les plus brefs délais.

lire aussi