Politique
Sahara – ONU : Des contestations révélatrices
La résolution adoptée par le conseil de sécurité de l’ONU prorogeant le mandat de la MINURSO de 6 mois, a suscité plusieurs contestations en plus de montrer une vraie volonté d’accélération des négociations
Les 15 membres du conseil de sécurité de l’ONU ont tous voté pour l’adoption de cette résolution à l’exception de la Russie, de l’Ethiopie et de la Chine, qui ont préféré s’abstenir.
Sur fond de regain de tensions entre le royaume et le Polisario dû aux récents mouvements militaires à l’est de la zone tampon de la milice séparatiste, cette résolution montre une volonté du conseil de sécurité de l’ONU d’accélérer le processus de négociation et d’apporter un regard plus insistant sur le dossier du Sahara marocain.
La rédaction de cette résolution a été impulsée par le « Groupe des amis du Sahara », composé des Etats-Unis, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Russie. Ce texte a été produit par « la plume américaine ». On comprend donc l’abstention de la Russie quand on voit la détérioration récente des relations entre les deux pays.
Cependant, officiellement, la Russie estime que "le processus de préparation et d’approbation de cette résolution n’ont pas été transparents ni soumis au dialogue". La communication entre les pays n’était pas suffisante, cependant le représentant permanent de la Russie auprès des Nations Unies, Vladimir Sofronkov a déclaré : « nous n’avons pas bloqué cette résolution, reconnaissant la valeur du travail de la MINURSO. Mais si nous avions voté pour, nous aurions abandonné notre position de principe, qui est la nécessité que toute résolution doit être mutuellement acceptable ».
La résolution ne serait pas neutre donc, un avis que partage aussi l’Ethiopie, déclarant qu’ils auraient voulu « voter en faveur du texte proposé par les Etats-Unis » mais « les points soulevés durant les négociations relatives au draft, visant à rendre le texte plus équilibré et plus neutre n’ont pas été pris en compte ».
La Chine, allié de la Russie, ont aussi justifié cette abstention par le manque de communication. « Le conseil aurait dû consacrer davantage de temps à rechercher le consensus, plutôt que de sombrer dans la précipitation » déclare le représentant permanent de la Chine auprès de Nations Unies, Shen Bo.
Les contestations du clan sino-russe (aux vues de leurs affinités pour l’Algérie) montrent bien que cette résolution est en notre faveur. L’ONU cherche à régler ce conflit factice le plus rapidement possible. La réduction de la durée de la mission à 6 mois « est une indication de l’importance que la communauté internationale accorde à cette question » déclare Stephen Hickey, coordinateur politique de la mission permanente du Royaume-Uni auprès des Nations Unies.