Asmâa Morine Azzouzi : « il faut changer les modes de gestion traditionnels et classiques »

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Quelques jours avant la journée internationale de la femme, l’Association des Femmes Chefs d’Entreprises du Maroc (AFEM) a choisi le vendredi 3 mars pour célébrer cette occasion à Rabat. L’événement s’est tenu sous le thème « Entreprendre demain, les clés de la réussite. » A cette occasion, nous avons interviewé Asmâa Morine Azzouzi, présidente de l’AFEM.

Quel est le but de cette journée ?

La thématique « Entreprendre demain, les clés de la réussite » a été choisie justement pour mettre les femmes en situation de réfléchir à ce que sera l’entreprise de demain. Les entrepreneurs, qu’ils soient hommes ou femmes, sont dans le quotidien dans l’opérationnel et parfois, nous ne pensons pas vraiment à ce que va devenir notre entreprise et par les temps qui courent, avec la révolution numérique et avec la digitalisation galopante, ce sont des innovations quotidiennes qui s’imposent. Il faut absolument que les entreprises marocaines, notamment celles gérées par les femmes, soient à l’avant-garde et qu’elles se préparent au défi de demain. Cet évènement a été organisé pour donner aux femmes les clés, pour aller plus loin en termes de transformation digital de l’entreprise afin de changer leur façon de voir le marché.

Quels sont les atouts nécessaires pour la réussite des entreprises gérées par les femmes ?

Pour se préparer au défi de demain, il faut tout de suite penser à changer les modes de gestions qui sont en ce moment traditionnels et classiques, pour aller vers plus de numérique et de présence au niveau du web et puis également s’ouvrir sur des marchés étrangers parce que, c’est la seule façon d’assurer  la pérennité de l’entreprise et lui permettre le développement futur.

Quels sont les obstacles que rencontrent les femmes entrepreneurs ?

Il n’y a pas de blocage inhérent à l’entreprise féminine qui l’empêche d’évoluer, mais il y a des contraintes. Quand la femme entrepreneur lance son entreprise, elle le fait entre  25 et 35ans, c’est l’âge où elle fonde également une famille, où elle a des enfants en bas âge. Et comme toute femme active,  il est compliqué de gérer vie familiale et vie privée et ceci peut l’empêcher de donner sa pleine énergie pour le développement de son entreprise. D’où la nécessité de prendre cette chance qui est le numérique et la digitalisation, parce que cette nouvelle technologie, vous permet d’être partout dans le monde tout en étant dans votre place. Cela peut être une chance pour la femme pour aller plus loin et pour faire grandir son entreprise.

Avez-vous des projets de partenariats en Afrique ?

Il y a déjà des femmes qui ont fait des investissements en Afrique, mais, nous voulons accélérer davantage le rythme. Avec tout ce que fait le Maroc en termes de partenariats avec les pays subsahariens et avec la prochaine adhésion du  Maroc à la CEDEAO, il y aura une intégration régionale beaucoup plus forte et immanquablement la femme devra en faire partie .L’AFEM fera tout, à son tour, pour encourager les femmes à aller vers les pays africains.