Invité de Jean Jaurès

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Depuis la fenêtre d'une des salles de classe, j'ai vu un mur en ruine et derrière. C’était " la base militaire américaine de Nouasser, m’expliqua le directeur de l’école

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Par Seddik Maâninou

J'ai assisté à une fête organisée à l'occasion de la fin de l'année scolaire, en réponse à une invitation du directeur du groupe d'écoles "Jean Jaurès" à Deroua, dans la banlieue de Casablanca. Le nombre des admis au baccalauréat était de quatre-vingt-quatre élèves, dont soixante pour cent étaient des filles. Un taux de réussite de cent pour cent. L'un des admis a obtenu une moyenne de 18,75, le plus haut de la région. Le directeur de l'école, Haj Ibrahim Al-Na'nai, m'a honoré en donnant mon nom à cette promotion.

Base américaine 

Depuis la fenêtre d'une des salles de classe, j'ai vu un mur en ruine et derrière un groupe de vieilles maisons résidentielles. Le directeur de l'école anticipant mon interrogation m’a expliqué que c’était  " la base militaire américaine de Nouasser qui a été construite au milieu des années 1940 pendant la Seconde Guerre mondiale et est ensuite devenue l'une des principales bases pour contenir l'Union soviétique.

Cette base a été établie après l'arrivée des forces américaines sur les plages marocaines en 1942, après avoir soumis les troupes françaises fidèles à Vichy, et la tenue de la fameuse conférence d'Anfa en 1943, en présence des leaders et dirigeants des Alliés.

Bombes atomiques 

La vue de cette base m’a rappelé ce que m'a raconté Sidi Mohamed El Cherqaoui, que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde. Il m'avait assuré que cette base abritait plusieurs escadrons de bombardiers stratégiques porteurs de bombes atomiques et que leur vol se faisait en alternance afin que l'Occident ne se laisse pas surprendre par une éventuelle attaque soviétique.

Les Américains ont construit plusieurs quartiers pour loger les Marocains qui travaillaient à la base, en raison de l’éloignement de la ville. Autour de ces bâtiments ont essaimé d'autres quartiers et des installations commerciales, éducatives, sanitaires, sportives et de sécurité. Ainsi est née une ville entière, Deroua, où Haj Ibrahim, diplômé d'une école supérieure de journalisme, a créé le groupe d'écoles "Jean Jaurès", en mémoire de ce militant français célèbre pour ses discours au parlement dénonçant l'occupation du Maroc en 1912 et l’un des farouches opposants à la première guerre mondiale. Une opposition qui lui valut d’être assassiné en 1914 à la veille du déclenchement de ce qui allait être, avant la seconde guerre mondiale, lr plus meurtrier conflit de l’histoire.

Modèle américain 

Le bâtiment de l'école est d'un style moderne dans sa forme, ses salles et ses couloirs. C'est une école qui ressemble à ses homologues américaines.

La plupart des murs sont en verre transparent, ce qui permet de suivre ce qui se passe dans ses cours et dans ses environs. Les salles de classe sont spacieuses et les fenêtres y sont nombreuses. Les chaises ont été importées de Turquie, m’expliqua le directeur, en réponse à ma curiosité sur leur forme et leurs couleurs. Sur les murs de l'école, de grandes peintures ont été réalisées. L’institution accueille des enfants de la maternelle au baccalauréat.

Créateurs et artistes 

J'ai assisté à la cérémonie dans la cour d'une institution éducative affiliée au groupe. Dans les premiers rangs, il y avait une élite d'artistes, d'acteurs et de cinéastes. Haj Ibrahim voulait donner à la cérémonie une dimension humaine. Des centaines de membres des familles des élèves reçus ont également assisté à la cérémonie, la plupart d'entre eux étant des femmes et un grand nombre d'enfants. Dans cette ambiance éducative et familiale, mes photos et mon nom sont apparus sur un grand écran, étant que mon patronyme a été donné à la promotion des reçus au baccalauréat pour l'année 2023

Chapeaux en l'air 

Dans un bref discours, j’ai dit combien j’étais heureux de cette rencontre, souhaitant aux élèves un avenir prometteur". J'ai ajouté, "Je n'ai pas de conseils particuliers à vous donner... Mon souhait est que vous réalisiez vos rêves et que vous résistiez à ce qui pourrait vous empêcher de les réaliser’’.

Quelques instants après la remise des diplômes et des prix, les diplômés ont jeté leurs chapeaux en l'air, à la manière américaine, annonçant leur entrée dans une nouvelle et décisive phase de leur parcours scolaire. Félicitations à vous, mes amis... Je vous promets que je suivrai votre parcours dans vos études et dans la vie... Chers amis... l'avenir est à vous, plein de bonnes choses et d'espoir... 

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