Coronavirus, économie et société

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La peur des épidémies revient, après avoir cru qu’on avait réussi à la vaincre grâce aux progrès de la science, elle refait surface en réveillant les vieux démons : racisme, cette fois à l’égard du chinois et punition divine. L’humanité dont l’histoire a été jalonnée d’épidémies, la peste pour citer la plus connue, qu’elle a finie par maîtriser, se croyait être à l’abri en ce début du XXI siècle de fléaux  d’ampleurs. D’où cette surréaction des populations touchées entrainant des dérèglements sociaux, économiques et financiers. Car sans minimiser l’attachement de tout un chacun à sa santé, il s’agit jusqu’à présent d’un phénomène ayant fait un nombre de victimes limité.

L’épidémie Covid-19 ayant commencé en Chine, elle a vite fait d’avoir des répercussions sur l’économie globale, vu le poids acquis par ce pays dans le système productif mondial, 18% de la richesse produite par an et 25 % des produits manufacturés. Vu aussi et on s’en est rendu compte de manière douloureuse que la plupart des produits manufacturés produits dans les autres pays incluaient des pièces chinoises. L’absence d’une une courroie chinoise a arrêté la production d’une série de voitures coréennes. Cette situation a obligé plusieurs usines à travers le monde et non des moindres à réduire la voilure, dans un premier temps, pour terminer à l’arrêt. 

La Chine étant le premier importateur de pétrole au monde (14 millions de barils jour), le ralentissement de son économie a entrainé une chute des cours. L’accès et les sorties de la Chine ayants été réduits cela a contribué à la réduction du flux touristiques et d’affaires mondiaux. La situation a empiré quand l’épidémie s’est propagée dans d’autres pays qui à défaut de vaccin ou de thérapie ont calqué le modèle chinois du confinement des zones suspectes. Plusieurs pays se retrouvent ainsi en situation pratiquement d’arrêt de l’activité économique. Comme cela peut durer plusieurs mois, la croissance économique mondiale est compromise cette année, on parle de récession dans plusieurs pays, cas de l’Italie et de l’Iran. Face cette situation inédite on assiste à un affolement des places financières qui toutes enregistrent des baisses importantes, faisant dire aux observateurs que nous allons vivre une situation pire que la crise de 2008. 

L’expérience chinoise de lutte contre l’épidémie à grande échelle a montré qu’un pays bien discipliné et organisé avait besoin de six mois pour reprendre son rythme d’activité normal, les secteurs qui payeront  le prix fort ce sont les services : tourisme, aérien, restauration, événementiel, loisirs et cultures. L’industrie et l’agriculture pourront toujours rattraper les déficits.

Est-il possible dès à présent de tirer quelques enseignements de cette crise et de proposer quelques pistes de réflexion pour le Maroc ? Les pays touchés avant nous et pouvant servir d’exemples ont mis en place des politiques s’attaquant concomitamment au front sanitaire et économique.

Le système de santé doit être capable via l’ensemble de ses compétences et moyens publiques et privées de mobiliser et faire adhérer toute la population à un dispositif d’action alliant prévention, discipline, sens civique,  respect des recommandations et prise en charge des cas confirmés. Il doit être aidé et supporté par les élus, les autorités locales et surtout une stratégie de communication transparente et ne laissant place à aucun faux pas.

Pour l’économique, il est souhaitable que l’Etat commence à mettre en place une politique de relance budgétaire visant en priorité les activités qui seront inévitablement les plus touchées : tourisme, aérien, TPE et PME des services.

La finalité de ces actions est d’abord que cette épreuve fasse le moins de victimes possibles, renforcer la confiance en notre système de santé et permettre à notre tissus économique de ne pas trop souffrir. Elles devront  permettre aussi de donner une image du Maroc plus attrayante pour les touristes et les investisseurs. Car il y aura dans la réflexion stratégique mondiale future un avant et après Covid-19.

L’idée que plusieurs activités industrielles devront être relocalisées de Chine semble acquise, suite à cette interruption dans les approvisionnements. Si le Maroc s’es sort bien et nous le souhaitons, il peut plus que jamais mettre en avant sa proximité et son expérience réussie dans plusieurs métiers mondiaux : automobile, aéronautique, textile, médicaments et viser l’attraction d’autres : informatique et électroménager.

Les pays qui auront su gérer cette crise avec les moindres dégâts seront bien notés par les investisseurs et les opérateurs touristiques, les autres trinqueront.

 

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