FACADE MARITIME, NAVIRES ET MARINS – Par Abdelfattah BOUZOUBAA

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La formation « moderne » des marins a commencé avec la création de la première École Professionnelle Maritime (EPM) à Safi en 1934 puis de l’École Nationale des Officiers de la Marine Marchande (ENOMM) à Casablanca en 1957, école dont l’Institut Supérieur d’Études Maritimes (ISEM) a pris le relais en 1978.  Mais pour quelle flotte ?

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FAÇADE MARITIME

La prospérité d’un pays et sa sécurité ont une dimension maritime dont l’importance est proportionnelle à l’étendue de sa façade maritime. C’est ce que les grands hommes d’État ont toujours compris. 

Theodore Roosevelt, président des États-Unis d’Amérique (1901-1909) avait déclaré dans son dernier message au Congrès : « Une marine marchande importante et prospère est indispensable pour l'expansion de notre commerce en temps de paix et pour notre défense en cas de conflit. Nous devrions avoir nos propres navires et nos propres marins pour transporter nos marchandises et en cas de besoin, pour renforcer notre défense ». 

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Au Maroc, le sultan Hassan 1er (1873-1894) qui cherchait à protéger le Royaume des appétits coloniaux européens, avait ordonné l’acquisition de quatre navires à vapeur et adressé une lettre à son Naïb à Tanger, l’instruisant de prendre l’attache des légations anglaise, française, espagnole, allemande et italienne pour leur demander d’inscrire dans leurs écoles maritimes 30 élèves, à raison de 6 par pays, pour suivre des formations de capitaine, de mécanicien et en « science de la mer », aux frais du Makhzen. 

NAVIRES

Après « l’âge d’or » de la marine marchande marocaine qui a connu son apogée dans les années 1990 grâce à la politique volontariste de l’État et au Code des investissements maritimes de 1973, on se retrouve aujourd’hui avec le même nombre de navires qu’au lendemain de l’indépendance, soit une quinzaine d’unités. 

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Actuellement, parmi les 195 États que compte la planète, 35 pays concentrent l’immatriculation de 95 % de la flotte de commerce mondiale et les trois-quarts du tonnage de cette flotte sont sous pavillon de libre immatriculation. Si on répond à la question de savoir pourquoi il en est ainsi, on saura ce qu’il faut faire pour reconstituer une flotte de marine marchande sous contrôle national mais pas nécessairement sous pavillon marocain. 

MARINS

La formation « moderne » des marins a commencé avec la création de la première École Professionnelle Maritime (EPM) à Safi en 1934 puis de l’École Nationale des Officiers de la Marine Marchande (ENOMM) à Casablanca en 1957, école dont l’Institut Supérieur d’Études Maritimes (ISEM) a pris le relais en 1978. 

Grâce à cette politique, outre la formation de navigants, les fonctions à terre qui nécessitent un passage par la case « navigant » ont pu être pourvues par des nationaux : Pilotes, Officiers de port, Inspecteurs de la navigation, opérateurs de VTS… 

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Au plan international, le déficit d’officiers de la marine marchande est estimé à 30.000 personnes alors que 5 pays (Philippines, Russie, Indonésie, Chine, et Inde) fournissent 44% des effectifs de la flotte de commerce mondiale. Le reste est fourni par les 190 autres pays. Si on répond à la question de savoir pourquoi il en est ainsi, on saura ce qu’il faut faire pour créer des possibilités d’emploi rémunérateur et formateur au profit de nos jeunes, tout en assurant, en l’absence de flotte sous contrôle marocain, le renouvellement des générations dans les fonctions à terre qui nécessitent un passage par la « case navigant ».