société
LA FOLIE DES ECOLOGISTES – Par Gabriel Banon
Les écologistes s’opposent au stockage de l’eau par les agriculteurs. Ils vont jusqu’à affronter les forces de l’ordre (Sivens, Sainte Soline) avec mort et blessés à la clef, et saccage des retenues d’eau appartenant aux agriculteurs.
On peut se demander si les écologistes réalisent qu’ils veulent ramener l’agriculture au XIXe siècle.
Jusqu’à aujourd’hui, le monde a toujours soutenu ses agriculteurs, une profession vitale pour toutes les civilisations. Mais certains hommes politiques, décideurs de surcroit, s’emploient à la rendre chaque jour plus difficile.
Ces politiques, contaminé par l’idéologie écologiste, ignorance ou calcul électoraliste, se joignent aux technocrates européens et français pour imposer chaque mois, chaque semaine, des contraintes et interdictions supplémentaires aux agriculteurs.
L’environnement a bon dos, cette « nouvelle religion » veut obliger les agriculteurs, déjà en nombre décroissant, à produire dans des conditions identiques à celles de la fin du XIXe siècle, pour nourrir deux fois plus de consommateurs. Elle veut supprimer la motorisation, sous prétexte qu’elle est polluante. Faut-il revenir à la traction animale ? Cela suffira-t-il pour satisfaire les défenseurs de la cause animale pour qui la traction animale serait une souffrance insupportable et inadmissible.
La binette, la faux, la faucille et le fléau manié de la main de l’homme vont-ils devenir l’image de l’agriculteur du XXIe siècle. L’écologie s’attaque également à ce qu’elle nomme outrancièrement les « pesticides », des produits homologués selon des normes de sécurité identiques à celle des médicaments. Rien n’arrête ces enragés, sauveurs auto-proclamés de la planète. Les médicaments protègent les humains, mais les phytosanitaires les empoisonneraient…
Les agriculteurs néerlandais ont vivement réagi à cette politique qui entraînerait la fermeture de 11 000 fermes et menacerait la pérennité de 17 000 autres sur 53 000 que compte le pays.
Malgré la pression pour imposer la notion de toxicité des nitrates, de nombreux travaux de scientifiques ont non seulement contredit cette thèse, mais démontré des effets bénéfiques.
David Schindler, limnologue de réputation mondiale, a démontré que l’eutrophisation des masses d’eau n’était pas due à l’excès de nitrates, mais à la présence de phosphore.
Et de préciser : « Il n’y a absolument aucune preuve que la restriction de l’azote permette de réduire l’eutrophisation dans les lacs ou les estuaires. […] ajouter de l’azote seul n’a jamais provoqué une augmentation de l’eutrophisation, tandis qu’ajouter du phosphore l’a toujours fait. »
Bruxelles devrait appliquer ses textes, à savoir la directive nitrates 91/676/CEE qui prévoit dans son article 8 : « Les annexes de la présente directive peuvent être adaptées au progrès scientifique et technique, conformément à la procédure prévue à l’article 9. »
L’Union européenne repousse l’évaluation du glyphosate à la mi-2023.
Son interdiction ardemment voulue par les militants écologistes est insuffisamment documentée relativement à sa toxicité et à la dangerosité qu’il représenterait. Ces militants ont mené une campagne d’intoxication médiatique qui s’est soldée par un échec tant la méthode et les résultats se sont révélés manipulés.
Ce qui est interrogatif, c’est que les écologistes demandent l’interdiction du glyphosate en France, alors qu’on ne trouve pas des résidus dans les produits français, mais ils ne demandent pas l’interdiction d’importer des produits qui en contiennent et surtout occultent l’origine des produits analysés.
Et l’eau, l’article 641 du Code civil énonce : « Tout propriétaire a le droit d’user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds. »
Il est évident que selon cet article les agriculteurs, qui possèdent l’immense majorité des surfaces françaises, peuvent disposer de la majorité de l’eau que nous dispense le ciel. Seulement, comme la majorité des citoyens habitent en ville, ils ont voulu que l’accès à l’eau soit considéré au niveau de la personne, et non de sa finalité.
Dans un contexte climatique où les sécheresses sont de plus en plus fréquentes et sévères, l’eau devient un bien de plus en plus précieux. Sa préservation est de plus en plus réglementée.
Mais les écologistes ne l’entendent pas de cette oreille et s’opposent au stockage de l’eau par les agriculteurs. Ils vont même jusqu’à affronter les forces de l’ordre (Sivens, Sainte Soline) avec mort et blessés à la clef, et saccager les retenues d’eau appartenant aux agriculteurs.
Pour être efficace, il faudrait remplacer les cultures par des prairies et des forêts. Mais comment pérenniser des prairies si les promoteurs de ce principe veulent aussi supprimer l’élevage ? Il faut des animaux pour entretenir une prairie ! Et comment nourrir les populations si l’on remplace les cultures par des forêts ?
La focalisation des causes de la pollution sur l’agriculture conduit les écologistes et les décideurs qui les écoutent aveuglément à un parangon fou : s’il n’y avait plus d’activité agricole, il n’y aurait plus de pollution. Et de penser que pour ne plus sentir l’odeur des élevages en France, il suffit d’acheter du poulet brésilien ou du bœuf argentin. Et pour ne plus utiliser d’herbicides, il suffit d’acheter à l’étranger. Même si les produits qui en proviennent contiennent des résidus, L’examen des analyses précitées apporte la preuve que cette vision est non seulement fausse mais suicidaire.
À vouloir supprimer aux agriculteurs tout ce qui leur a permis en un demi-siècle des gains de productivité spectaculaires, lesquels ont eu pour effet de diminuer des deux tiers la part alimentaire dans le budget des ménages, on va les contraindre à se retrouver dans des conditions de travail identiques à celles de la fin du XIXe siècle.
Plutôt que de soutenir une profession vitale pour tous les pays, les décideurs s’emploient à la rendre chaque jour plus difficile. Sauront-ils s’arrêter avant que des pays comme la France ne deviennent totalement alimentairement dépendants des importations, les écologistes cherchent-ils le retour des disettes des siècles anciens ?
Messieurs les écologistes, rappelez-vous ce que déclarait le duc de Sully (1559-1641), sous Henri IV : « Le labourage et le pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée et des vraies mines de trésors »