La vacuité de ce TOC d’Alger de substituer l’intrigue au réalisme - Par Talaa Saoud ATLASSI

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, peut-il comprendre que seulement en rejoignant le réalisme de la politique marocaine qu’il deviendrait possible de créer des opportunités et de murir les conditions d’une solution politique au conflit

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Maroc-Espagne au-delà des surenchères électorales – Par Talaâ Saoud ATLASSI

En août dernier, l’ancien ministre péruvien des Affaires étrangères, Miguel Angel Rodriguez Mackay, a conseillé au gouvernement de son pays, s’agissant de la question du Sahara marocain, de ne pas tourner le dos au réalisme politique international et surtout ne pas persister dans une position en porte-à-faux avec le droit international. 

Venant d’un expert en relations internationales, cette déclaration vient conforter d’autres positions similaires émanant de plusieurs blocs politiques péruviens, appelant la présidente du Pérou à revenir à la décision du 18 août 2022 consacrant la rupture des relations avec le Polisario, qui trouve son origine dans leur suspension en 1996. Il s’agit là d’une dynamique incitant la diplomatie péruvienne à faire preuve de pragmatisme politique au sujet de la question du Sahara marocain et à amener Lima à opérer un changement dans sa politique étrangère pour renouer non seulement avec ses propres orientations, mais également pour emprunter la voie de dizaines d’autres pays de par le monde ayant fait le choix du réalisme. 

Le pragmatisme comme culture

Loin d’être une lubie ou un accès de fièvre s’emparant subitement du monde dans son rapport à la question du Sahara marocain, le pragmatisme politique est le fruit d’une conviction patiemment bâtie sur des études approfondies de ce conflit, de ses données historiques et de ses dimensions géostratégiques. Il est aussi le résultat des mutations et tensions qui secouent le monde, et particulièrement le foyer à ce différend régional, avec ses bouleversements, sa fragilité et les menaces qu’il peut comporter pour la paix mondiale.

Sans doute, le pragmatisme politique, l’un des fondements de la culture internationale, a poussé à l’interaction positive avec la cause nationale du Maroc. Mais c’est le réalisme de la politique marocaine qui, au fil des décennies, a fait le lit de ce pragmatisme à coups d’initiatives audacieuses en vue de créer des opportunités et de murir les conditions d’une solution politique au conflit. Au Maroc, le réalisme politique est une voie constante avec laquelle Feu Hassan II a remporté, par un sens aigu de l’Histoire, les victoires du Royaume face aux machinations de l’Algérie et son proxy, le Polisario, pendant des étapes décisives et cruciales du conflit. Le Roi Mohammed VI poursuivant la marche du Royaume sur la même voie, outre la consolidation du front intérieur, a capitalisé sur les acquis pour faire valoir la justesse de la cause nationale avec une argumentation rénovée, un recentrage de sa politique extérieure sur l’Afrique, un sens aigu de l’opportunité et une diversification soutenue des partenariats politiques et économiques.

Le tournant de Hassan II

En 1981, Hassan II a surpris le monde tout comme les forces influentes de la classe politique marocaine, en acceptant l’organisation d’un référendum au Sahara marocain, lors de la Conférence de l’Organisation de l’unité africaine à Nairobi. Cette annonce, qui faisait suite à des interventions internationales, a été perçue par des puissances étrangères comme un signe de faiblesse, tandis que des forces nationales y ont vu une concession gratuite sur un droit national que le Souverain défunt avait lui-même qualifié d’irréfragable. C’était mal le comprendre la perspicacité de Hassan II et ses qualités de stratège qui avaient atteint l’un de leurs faîtes dans le magma militaro-diplomatique qui a servi d’environnement géopolitique à la Marche Verte et à la récupération des territoires du sud occupés. Ce fut un tournant.

Le Maroc a adhéré ainsi à l’opération d’identification des votants au référendum, sous les auspices des Nations-Unies, sachant d’avance que le Polisario allait de lui-même torpillé l’opération lorsqu’il réalisera que les listes des votants s’allongeaient et que les Sahraouis marocains commençaient à se réconcilier avec leur Histoire et avec le droit de déterminer leur sort dans le cadre de la souveraineté du Royaume sur l’ensemble des provinces du Sud récupérées de l’occupation espagnole.

Agacé par les agissements du Polisario, l’ONU comme James Baker, Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU et ancien Secrétaire d’Etat américain, ont compris, ce dernier l’ayant alors annoncé officiellement, que l’organisation d’un référendum était illusoire, irréalisable et inapplicable. Depuis, les Nations Unies ont enterré le terme et le concept de «référendum» dans ses rendus au sujet de la question du Sahara marocain, pour lui substituant la formule de «recherche d’une solution politique, consensuelle et négociée». Le réalisme de Hassan II aura initié la recherche par la communauté internationale d’une solution réaliste au conflit.

Mohammed VI, le relais et le plus

Il reviendra au Roi Mohammed VI, prenant le relais, de faire bouger les lignes et secouer les positions qui, faisant dans le surplace au fil des séances de négociations dans plusieurs capitales mondiales, butaient toujours contre l’intransigeance du Polisario et les positions figées des dirigeants algériens. 

Le Souverain a insufflé par sa nouvelle approche un plus qualitatif et une nouvelle dynamique à ces interminables rounds de négociations. Ce faisant, il a ouvert un processus plus clair et plus efficace, car adossé à un réalisme politique dont seul est capable un dirigeant de grande stature, porteur d’un projet national réformateur et moderniste, sûr de lui et de son peuple et en phase avec le mouvement réel de l’Histoire.  La proposition d’autonomie dans les provinces du Sud en 2007, incomprise par nombre d’acteurs nationaux et internationaux, allait sortir le dossier de ses sentiers battus diplomatiques pour prospecter de nouvelles voies et mettre à l’épreuve l’imagination politique de l’adversaire.

Cette proposition, produit du réalisme politique, a été perçue par la composante qui compte dans communauté internationale comme une bouffée d’air, une percée dans l’impasse dans laquelle le conflit s’est enlisé, en l’absence de toute solution réaliste et palpable. 

La fixation nocive

Le pragmatisme politique international a pu ainsi se nourrir d’une initiative royale qui lui a conféré une nouvelle vitalité, tant et si bien que les résolutions des dernières années du Conseil de sécurité de l’ONU reprennent l’esprit et la finalité de la proposition marocaine d’autonomie, en soulignant constamment la recherche d’une «solution politique réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable». 

La communauté internationale considère que la proposition marocaine d’autonomie incarne la sagesse d’un Roi pour assurer l’avenir, mais aussi une bouée de sauvetage pour extirper la direction algérienne des pièges où elle s’est elle-même empêtrée, en lui permettant de se libérer du boulet séparatiste qu’elle a porté et supporté pendant plusieurs décennies, dans le sillage d’une fixation nocive, d’abord pour elle-même, qu’elle n’a cessé d’alimenter, en l’occurrence sa propension à cultiver l’intrigue contre le Maroc. Alors que seul le réalisme politique est de nature à sortir l’Algérie de l’ornière si elle arrive à en faire un credo dans de sa politique extérieure comme intérieure, ce même réalisme que des ténors de la classe politique du Pérou veulent voir leur pays épouser. En le Roi du Maroc, Souverain d’un Royaume millénaire, Alger ne pourra rencontrer que la sagesse qu’il n’a cessé de faire prévaloir contre vents et marées depuis son accession au Trône pour éviter aux deux pays et à la région l’irréparable.

Quid d’après le journal londonien Al-Arab.

 

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