Le coronavirus ou le Déluge des temps modernes, le salfiste Abou Naïm dans le rôle de Noé

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Confinement, jour 10. Le coronavirus est une invention chinoise qui va permettre aux communisto-capitalistes pékinois de terrasser l’Occident. Ou au contraire une manipulation de l’impérialisme stade suprême du capitalisme occidental d’en finir avec l’ascension de l’empire du Milieu. C’est une question de sympathie personnelle. On penchera pour l’une ou l’autre des thèses selon que l’on déteste l’un plus que l’autre. De telle manière que le coronavirus devient la manifestation invisible à l’œil nue d’un match qui prélude une redistribution des cartes à l’échelle planétaire. 

Sinon qui en dehors de ces deux grandes puissances mondiales, y aurait intérêt ? L’Italie ? La France ? L’Espagne ? C’est une piste plausible qui ferait du coronavirus une conspiration franco-italo-espagnole contre leurs séniors. Une preuve ? Plutôt une imparable démonstration. Depuis trois décennies chaque gouvernement qui arrive à la tête de l’un ou l’autre de ces pays a pour priorité absolue de réduire les dépenses de la sécurité sociale et de rétablir les équilibres de la caisse de retraite sans jamais y parvenir. Parce que les ressortissants de ces pays s’entêtent à vivre de plus en plus longtemps avec les dépenses  de santé qui vont avec. 

L’assertion et sa circonstance aggravante

Les théories malthusiennes et les politiques de limitation des naissances qui en ont découlé n’ayant rien pu contre la croissance démographique, le coronavirus, tel un drone, cible les personnes en mauvaise santé, les vieux qui ne veulent pas crever, épargnant globalement les jeunes et les gens bien portants. Des faits ? En France et en Espagne on a découvert des charniers de vieux dans des maisons de retraites et en Italie la moyenne d’âge des plus de 10 000 morts est de 79,5 ans. Quand à l’occasion le coronavirus fauche une jeune fille à la fleur de l’âge, c’est juste pour faire diversion, des fois que ce serait trop voyant.  

Bien sûr, là on est jusqu’aux oreilles dans le vaste univers du conspirationnisme. Le conspirationniste qui l’habite est cet individu aux aguets qui a tendance à croire que sous chaque roche il y a anguille. Appréhendé comme ça, le conspirationnisme devient une atteinte intellectuelle tout comme le délire paranoïaque est une affection mentale. 

Dans la vie courante, le complotisme, son synonyme, n’est pas un nom qui peut muter du négatif au positif ou inversement suivant l’intonation qu’on lui donne ou la place qu’il occupe dans une phrase. C’est une accusation et une sentence. Pour Le Robert, par exemple, c’est même une idéologie et, donnant l’exemple par une citation du journal Le Monde, il est « cette épidémie de théories dont Internet est le bouillon de culture. » Il y a pourtant une autre définition, mais qui n’a pas l’heur de plaire aux dictionnaires de la pensée dominante :  le conspirationnisme est l’arme fatale qu’utilise le comploteur pour réduire au silence le complotiste.

Ce qui fait qu’on serait conspirationniste si, par exemple, on trouve suspect le zèle que met justement au quotidien le journal Le Monde pour véhiculer du Pr Eric Raoult une image ubuesque et de la chloroquine des effets secondaires catastrophiques. Ou encore si on prétend qu’Israël tire en partie son sentiment d’impunité et à la fois son impunité de l’activisme juif et du fameux et puissant lobby sioniste. Outre complotiste, l’assertion, circonstance aggravante, serait antisémite, même si par ailleurs bon nombre de juifs à travers le monde se revendiquent publiquement d’un soutien inconditionnel et actif au gouvernement de Tel Aviv quelle qu’en soit la couleur et peu importe ses actes. 

Pour autant, du moins pour l’instant, personne ou très peu, n’a avancé que le coronavirus serait israélien. Ou marocain, histoire de faire plaisir aux généraux algériens. Ce qui est dommage. La télépolémique que l’accusation par ricochet déclencherait aurait de la gueule et distrairait de leurs angoisses les confinés dans leurs chaumières : des islamistes y voyant l’œuvre satanique d’impénitents laïcs embusqués dans les rouages de l’Etat. Ou à l’inverse, des laïcs soupçonnant les islamistes d’agissements machiavéliques à l’insu d’Abdelhak El Khayam et de son BCIJ qui se rendent bien compte maintenant qu’il est plus facile de débusquer un candidat-terroriste que de traquer un coronaviruste. 

Ceci étant et cela dit, on peut imaginer sans difficulté les salafistes, pour une fois que personne ne les accuse de rien, se faisant le bras séculier du Tout Puissant pour répandre son châtiment sur terre. Le coronavirus ou le Déluge des temps modernes, le salfiste Abou Naïm dans le rôle de Noé. Il lui ressemble d’ailleurs un peu si l’on croit les représentations qu’osent faire les impies chrétiens et les hérétiques chiites du Patriarche sur son Arche, accompagné de sa vertueuse épouse et entouré de ses animaux en couple.