Le festival de l’eau des sources d’Oum Er Rabii

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Source d'Oum Er Rabii

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L'Association Amane des Sources d'Oum Er Rabii, qui a vu le jour à Khénifra le 4 mai 2019, est porteuse du premier festival de l'eau au Maroc : Le Festival de l'Eau des Sources d'Oum Er Rabii. Une première au Maroc et un vibrant hommage aux choix stratégiques du Royaume pour la politique des barrages et l'irrigation de plus de 1,5 millions d'ha actuellement, grâce à la vision de SM le Roi Hassan II et à la continuité sur la même voie par SM le Roi Mohammed VI. 

La première édition était programmée du 27 au 30 mai 2020, mais avec le coviD19, le temps a suspendu son vol..., et donc le festival reporté à une date ultérieure. 

Pour sortir des sentiers battus des festivals (généralement une estrade, des groupes de musique, du public-spectateur, quelques actions citoyennes), les organisateurs du Festival de l’Eau des Sources d’Oum Er Rabii ont cherché à faire preuve d’imagination, en voulant faire de cet évènement un festival de proximité, inclusif, participatif, développeur et éclaté (c'est-à-dire organisé en plusieurs jours et sur plusieurs sites, à Khénifra et dans son arrière-pays).

D’où un festival en trois temps :   

- (i) un moment festif, avec soirées culturelles et musicales, pour célébrer l'eau, ce don divin et source de vie sur Terre: (" وجعلنا من الماء كل شيء حي " (ص; 

- (ii) un forum académique et scientifique de débat entre experts, spécialistes, chercheurs, élus et société civile sur une problématique  d'actualité relativement au  nexus Eau-Climat-Développement durable. En analysant et en proposant des solutions face aux défis au dérèglement climatique global, qui est devenu une préoccupation de la Communauté internationale et une priorité dans les stratégies de développement national au Maroc. Des phénomènes climatique qui guettent les massifs montagneux, qui sont à la fois « usine naturelle » à produire de l'eau douce et châteaux d’eau. Il se trouve que ces réservoirs risquent de devenir des châteaux d'eau aux pieds d'argile, à cause de l'érosion naturelle du sol et les dégradations anthropiques des écosystèmes terrestres et aquatiques en zones de montagne. Des menaces qui sont en train de monter en puissance dans un contexte d'exode rural massif vers les berges des lacs et des rivières (cas typiques le site hydrogéologique exceptionnel des Sources d'Oum Er Rabii), à la recherche par les montagnards de nouvelles activités génératrices de revenu et d'emploi complémentaires aux activités traditionnelles de la petite agriculture familiale et d'élevage extensif de subsistance, parce que chassés par la pauvreté, la raréfaction de l'eau et l'appauvrissement du couvert végétal des parcours et des espaces sylvicoles. Un exode qui obeït à la loi du Darwinisme "s'adapter ou disparaitre" et qui se traduit au niveau local par une sorte de "résilience bricolée", destructrice des cadres écologiques et environnementaux, compte tenu des moyens de fortune des montagnards, qui cherchent à vivoter et à résister, coûte que coûte... aux caprices de la nature et aux défis du dérèglement climatique global (le cas de dégradation du site hydrogéologique exceptionnel des Sources d'Oum Er Rabii est bien édifiant);

- (iii) la mise en œuvre par l’association d’actions citoyennes au profit des communautés locales : 

∙         des campagnes de communication et de sensibilisation du grand public sur les enjeux du changement climatique global et son impact direct et problématique sur la raréfaction de l’eau en particulier ;

∙         un film documentaire, en cours de réalisation avec la SNRT sur la problématique de l’eau face aux enjeux du changement climatique global, en zoomant surtout sur le cas de la montagne, qui souffre à son tour du manque d’eau inquiétant (aussi paradoxal que cela puisse paraître). Un phénomène la femme et la fille rurale, qui ont la charge quotidienne de la corvée de l’eau (parce qu’une grande partie des douars en zones de montagne n’ont pas encore de réseaux d’eau potable à l’intérieur des maisons, même s’ils sont « dorment » sur de grandes sources d’eau intarissables ;

∙         des caravanes médicales dédiées surtout à la lutte contre la pandémie du goitre, un fléau en zones de montagne à cause de la consommation du sel gemme très pauvre en iode, un oligo-élément essentiel pour la thyroïde (d’où effet grave de crétinisme, qui affecte en premier lieu l'enfance en zones de montagne) ;

∙         des compétions de sports nautiques dans les lacs et rivières en collaboration notamment avec les Fédérations Royales de canoë kayak et de l'aviron. En cherchant à l’occasion de réhabiliter une tradition en zones de montagne, à savoir des compétitions de natation dans les lacs entre les jeunes des douars et tribus;

∙         œuvrer pour la mise en œuvre de l'idée d'opération " lacs et rivières propres", à l'instar du programme national "Plage Propres", sous l’égide de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l'Environnement;

∙         des opérations de reboisement des berges des écosystèmes aquatiques dans la province de Khénifra par des essences nobles comme le noyer;

∙        des campagnes de sensibilisation sur la richesse de la faune piscicole dans le Moyen Atlas et sur les menaces d'extinction de certaines espèces endémiques, comme le barbeau bleu d’Oum Er Rabii. 

Pour la petite histoire, il s'agit d'une espèce de poisson mythique dans le subconscient collectif de la diaspora des juifs Marocains originaires de cette région du Moyen Atlas, avec une très forte charge cultuelle.

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