Le Maroc est l'avenir de l'Algérie

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Quand la doctrine militaire algérienne, qui a marqué des générations d'officiers, de sous-officiers et d'hommes de troupe, est construite sur l'ennemi de l'Ouest, c’est-à-dire le Maroc, comment voulez-vous que les cris d'orfraie suite aux déclarations non établies du consul du Maroc à Oran soient audibles ?

Quand un général algérien, mentor régulier de la soldatesque séparatiste, dans un discours officiel à Tindouf, cite le Maroc comme un ennemi du Polisario et de l’Algérie, comment voulez-vous que les gesticulations du ministre algérien des Affaires étrangères, au sujet de l'affaire du consul d’Oran, aient un sens ?

La conviction dominante au Maroc, dure comme du granit, dans tous les milieux, est que les dirigeants algériens actuels, imposés à ce pays par une armée qui a préempté d'une manière illégitime le pouvoir politique depuis 1962, sont absolument — leur survie en dépend — incapables de construire un projet de société viable susceptible de porter au demeurant un projet régional de paix, de coopération et d'une intégration clé d'une prospérité collective.

Toutes les questions centrales, vitales, auxquelles l'Algérie doit répondre, en urgence absolue, passent, objectivement, de près ou de loin, par le Maroc. La liquidation du Polisario, une cause budgétivore d'un autre âge, préfabriquée et étrangère aux Algériens et à leurs intérêts nationaux ; l'ouverture naturelle des frontières terrestres avec le voisin de l’Ouest ; la normalisation rapide avec le Maroc en vue d'une intégration; retirer le sujet Maroc de la surenchère politicienne qui flatte les bas-instincts; tout cela est un passage obligé pour que la transition algérienne vers la démocratie avance et, bien entendu, tout cela est lié au Maroc. En fait, le Maroc est l'avenir de l'Algérie.

Mais, cela n'est pas aisé. Il y a des préalables d'une importance cruciale qui n'ont rien à avoir avec le Maroc. L'Algérie a besoin d'un nouveau paradigme stratégique et politique national. Tout le bric-à-brac idéologique hérité de la guerre froide est devenu obsolète, inutile et inhibant. 

L'Algérie a besoin d'un nouveau, et authentique, récit national qui tranche avec la logorrhée mensongère et mortifère qui se noie dans des statistiques absurdes. Une nouvelle narration nationale doit voir le jour qui cautérise les drames du passé et qui donne, enfin, un avenir collectif, inclusif, à la diversité algérienne, à son pluralisme naturel et à son aspiration profonde à vivre dans la dignité et dans la paix.