L’avenir des médias sociaux

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La pandémie du coronavirus a fait des ravages dans la société et dans l’économie, mais elle ne s’est pas arrêtée là. La crise se répercute sur différents aspects de la vie.

Prenons par exemple les médias, un champ d’action qui figure parmi les plus touchés par la situation actuelle. Il suffit que la crise ait porté un coup funeste à la presse écrite. Les journaux papier étaient encore aux prises avec la tendance mondiale de la numérisation et la transition vers les médias électroniques. 

Les copies papier des journaux ont ensuite subi des mesures visant à interdire la circulation et enforcer le distancement social par crainte de la propagation du virus.

Si la pandémie a frappé les médias traditionnels de plein fouet, elle a en outre fait bondir la popularité des médias électroniques, en particulier des applications des médias sociaux. Pendant cette crise, les médias sociaux sont devenus un acteur majeur du marché de la communication.

Les réseaux sociaux ont renforcé leur position, acquise depuis longtemps, de producteur pour et non pas de consommateur des médias traditionnels visuels et textuels. Les sites de presse en ligne se sont empressés de se fournir en contenu médiatique dans tous les domaines à partir des plates-formes en ligne qui couvrent les activités des organismes officiels, personnalités, leaders politiques, faiseurs d’opinion, stars de l’art et de la culture, entre autres.

Avec ses fameux Tweets, le président américain Donald Trump reste le plus célèbre en matière de communication politique sur les médias sociaux. Les tweets présidentiels sont devenus la principale source pour se tenir au courant de l’évolution de la politique américaine. Les pages des célébrités sur Facebook, Twitter et d’autres sites sont également devenues une source vitale d’informations et de développements durant cette crise.

La crise de l’épidémie de coronavirus et les mesures de distanciation physique qui l’ont accompagnée ont fait le bonheur de plusieurs réseaux sociaux. Les chiffres de certaines applications ont grimpé. Par exemple, plusieurs célébrités ont trouvé que ces applications étaient un moyen de communiquer avec le public et de se populariser.

Mais au cours du développement des médias sociaux, les particularités des sociétés et des cultures s’effacent peu à peu. Il arrive fréquemment que l’on exploite la marge de liberté personnelle dont on jouit aujourd’hui pour diffuser des pratiques contraires aux valeurs morales et parfois même humaines. Certains favorisent les insultes raciales, à dessein ou non, ou incitent à la haine, la violence, ou la décadence morale ou religieuse, entre autres. 

Manifestement, une partie des nouvelles applications des réseautage social s’avère problématique pour les familles et les communautés. Leur développement dépend de fournir de plus grands espaces de liberté aux individus, même au détriment des droits de propriété intellectuelle du contenu, ainsi que de plus de sophistication technique et d’utilisabilité, afin d’élargir la base des utilisateurs et la diffusion de masse.

Ce développement bénéficie aussi de la tendance à la célébrité, à l’aventure et au désir d’imiter les stars et les personnalités, tandis que les traditions et les normes sociales, qui ont longtemps agi comme un rempart protégeant les valeurs et les mœurs familiales dans de nombreuses sociétés arabes et musulmanes, ont perdu de leur pertinence.

Les médias sociaux sont devenus une réalité dont le rôle et l’impact sur le développement social ne doivent pas être sous-estimés. Ils sont également devenus un joueur majeur dans les domaines de la politique, des médias et autres. 

En outre, leur rôle pernicieux dans la diffusion de rumeurs, la promotion des aspects négatifs et la remise en cause des valeurs et principes sociétaux dominants s’est élargi. Les mesures de distanciation sociale prises par la plupart des pays du monde ont dévoilé le potentiel dangereux que ces moyens comportent dans la propagation de fausses nouvelles et la promotion de rumeurs sur la progression, le traitement et la prévention du virus.

Les fabrications et les faux récits se sont répandus partout dans le monde, ne serait-ce que pour attiser l’anxiété et la panique. Une bonne partie des réseauteurs sociaux ont apparu pour propager l’anxiété et la peur, affaiblir le moral de la population, remettre en question la crédibilité des gouvernements et les actions des autorités, soit à des fins politiques, soit à des fins malicieuses en vue de fomenter le chaos et le désordre et de pousser le public à violer les lois et les règlements.

Certains ont aussi fait exprès de se focaliser sur le côté obscur et les détails des cas de décès, avivant ainsi l’état de peur déjà palpable. D’autres ont cherché à tirer profit de la crise en faisant la promotion de faux médicaments, prétendant qu’ils guérissaient la maladie du coronavirus.

Devant la montée des contenus trompeurs sur les médias sociaux, les dirigeants de Facebook, Google et Microsoft ont publié une déclaration commune. Ils se sont engagés à travailler avec les gouvernements pour lutter contre la désinformation, apparemment dans le cadre d’une démarche entreprise pour rétablir une partie de la confiance perdue dans les médias sociaux.

Voilà la preuve que la crise n’a pas été sans retombées favorables pour les médias traditionnels. Il y en a beaucoup qui ont recouru aux supports traditionnels pour vérifier l’authenticité des informations et surmonter la crise de confiance qui gagne peu à peu les médias sociaux.

L’avenir des médias sociaux en tant que concurrents des médias traditionnels se joue sur leur capacité à traquer les colporteurs de rumeurs, à traiter ouvertement les fake news et à appliquer des normes et des règles professionnelles strictes à cet égard. Sinon, leur crédibilité risque fort de s’effriter jusqu’à ce qu’ils redeviennent les sources de divertissement et de distraction qu’ils ont été au départ.