Macron, plus vert que les verts

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Emmanuel Macron avec la figure de l’écologie française Nicolas Hulot, un flirt qui a tourné court

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Une sévère crise sociale et industrielle frappe la France. La priorité voudrait que le gouvernement français imagine une politique audacieuse de relance de l’économie et apporte une réponse aux citoyens qui vivent une crise sociale sans précédent.

Mais Emmanuel Macron veut « faire converger les enjeux climatiques et la préservation des écosystèmes » lors du troisième One Planet Summit dont il est lui-même à l’initiative. Cette priorité, qui part d’un calcul électoral, est malvenue dans le contexte actuel de la société française.

Il paraît saugrenu d’imposer des contraintes de dépollution et autres initiatives vertes à un pays dont l’économie souffre de la crise sanitaire.

  On ne comprendrait pas qu’un pays en voie d’appauvrissement et en proie à de sérieux problèmes, se consacre en premier lieu à la lutte contre un problématique réchauffement climatique et qu’il s’auto-inflige de nouvelles contraintes.

 Macron se rêve en parangon de la discipline écologique et souhaite montrer la voie ! Par quel renversement des valeurs, l’Hexagone se débrouille-t-il pour jouer le héraut de la « préservation des écosystèmes » 

La France a, aujourd’hui, des problèmes autrement plus pressants à résoudre.

Ce décalage quasi schizophrénique entre la situation de la France et le rôle que tente de lui faire jouer son président sur le plan international, interpelle.

La France d’aujourd’hui, c’est toujours 1 % de la population mondiale, ce n’est hélas plus que 3 % de l’industrie mondiale contre 7 % il n’y a même pas 30 ans, et c’est accessoirement 15 % des transferts sociaux de la planète ! 

Un tel gouffre entre niveau de vie et ressources en déclin est bien évidemment explosif et se paie au prix :

  • D’un recul régulier de la richesse par habitant, ce fameux PIB per capita (en parité de pouvoir d’achat). La France se trouve actuellement reléguée à la 26ème place (source IMF/WEO octobre 2020) et recule régulièrement ;

  • D’une augmentation concomitante de la dette de l’État, dette dont une partie sert paradoxalement à financer le traitement de la douleur que le déclin économique génère, au préjudice des réformes qui elles seules, seraient en mesure de stopper celui-ci, mais qui ne sont pas engagées ;

  • D’un accroissement de la pression fiscale, sa diminution devenant mécaniquement impossible, compte tenu du coût du traitement social du chômage et du poids des intérêts de la dette.

Les maux dont souffre la France sont parfaitement identifiés et tiennent à deux handicaps dictés par une gouvernance hyper étatique : un excès de prélèvements obligatoires et un excès de réglementations. Pour beaucoup d’observateurs, aujourd’hui, il ne fait pas bon d’entreprendre en France, ni de risquer du capital. 

Il y a longtemps qu’économistes et experts appellent de leurs vœux une réforme de l’État. Malgré des promesses du gouvernement Macron, la simplification du mille-feuilles réglementaire et une baisse des impôts généralisée, y compris pour les entreprises, se font toujours attendre.

À ces difficultés économiques déjà anciennes et qui se sont particulièrement aggravées depuis la présidence Hollande, s’ajoute une crise morale d’un genre nouveau. Que ce soit en matière de sécurité, vis-à-vis des actes de terrorisme et de vandalisme, ou en matière de prévention contre la pandémie, force est de constater que l’État français ne brille ni par son efficacité ni par sa transparence.

Les mesures de confinement partiel ou total ont généré une récession qui accélère même le recul du pays !

Comme Hollande qui osait donner des leçons de bonne gestion à l’Europe tout en générant jusqu’à 1 135 000 nouveaux chômeurs en plein boom post crise bancaire, Macron fait montre d’initiatives tout aussi étonnantes à l’international.

Sur le plan économique, les conseils du président français se résumaient récemment en ces termes : « endettons-nous, et laissez-nous nous endetter encore plus », celui-ci allant jusqu’à ironiser quant au prétendu « fétichisme de l’excédent budgétaire » allemand ! Toutefois, le combat écologique élyséen semble d’une autre nature car il consiste paradoxalement à vouloir imposer des contraintes additionnelles communes. 

Par les temps qui courent, seuls les pays en parfaite santé financière et sociale sont capables d’encaisser des contraintes supplémentaires. Certainement pas la France qui d’ailleurs ne représente que 1 % des émissions de carbone de la planète ! Quelles sont donc les motivations du président pour s’enticher de la sorte de l’écologie ? Souhaite-t-il cultiver son électorat bobo et altermondialiste ? Se préparer un destin historique mondial ?

Le président Macron se découvre un rôle messianique planétaire et semble prêt à y sacrifier une partie des moyens de son pays.   

Le nombre des chômeurs et des laissés-pour-compte risque de se développer plus vite sous l’effet des handicaps que le président Macron tente d’imposer sous couvert d’écologie !