Cette fille qu’elle le veuille ou non incarne tous les travers, ou toutes les réussites, de la jeune démocratie marocaines. Tout y est !
Les talonnements du début quand, en foulard islamique, elle faisait le service après-vente du PJD. Les égarements nihilistes calculés où le makhzen en prend pour son grade par la bouche rehaussée de rouge à lèvre d’une jeune fille déniaisée. Les convictions pro-boycott d’une Mata Hari déchainée qui taille des croupières à des groupes industriels qu’elle veut abattre au nom d’un gauchisme consumériste chantre de la décroissance.
Aujourd’hui, l’âge de raison aidant, elle accompagne le PAM dans sa renaissance improbable en soutenant Abdellatif Wahbi dans son nouveau chalenge. Bien sûr, il restera toujours pour elle Aziz Akhanouch — un amour contrarié ? —, du boycott au RNI, comme un bouc émissaire totémisé. Aujourd’hui tout le monde fait un usage particulier ou opportun du Akhannouch bashing. Cela arrange beaucoup de monde ces derniers temps. Que Dieu lui vienne en aide !
Mayssa Salam Naji adore détester Aziz Akhannouch, le RNI et tous les autres. Mais chacun son tour et à tour de rôle. Cela dépend bien évidemment du carnet de commande et des urgences du moment.
Elle défend l’existence des partis politiques loin de toute manipulation makhzénienne, et elle défend surtout leur capacité de principe à prendre des décisions autonomes. Elle met, malgré tout, la main à la pâte pour le compte de ses amis du moment pour troubler davantage l’eau boueuse et pour rendre les choses encore plus confuses.
Elle est un peu arrogante, cette arrogance indéfinie des files qui savent qu’elles sont mignonnes et que, amis ou adversaires, tous, à un moment donné, de ses plaidoiries politiciennes, succombent à son charme ravageur.
D'ailleurs subjugués par la forme, et non pas par le fond, ceux qui la regardent arrivent à oublier sa logorrhée rodée comme le discours d’un militant de l’UNEM des années 70. Elle parle, elle parle, elle parle…
Elle est brune. Des cheveux jais entourent sa jolie figure ovale. Des lèves pulpées. Des yeux noirs immense en amande inversée avalent son visage de Madone. Un menton à peine proéminent soutient un nez aquilin qui lui ferait vendre le bon Dieu sans confession. Un rire de gorge plein de promesses. Un corps dessiné à l’avenant comme une amphore grecque. Mais attention le poison est dans le miel. Je n’ai jamais eu l’occasion d’observer la beauté de ses pieds que l’on imagine fins et délicats. Certains disent, sans pouvoir jamais avancer des preuves, qu’elle a des sabots de brebis en guise de pieds ce qui renseigneraient au final sur sa nature profonde. Que Dieu, ses prophètes et ses saints nous protègent des incarnations maléfiques.