chroniques
Une civilisation de distanciation… La DGBM
Notre vocabulaire s’est bien enrichi ces dernières semaines par certains mots qui risquent de rester gravés dans notre encéphale, loger dans notre prosencéphale, s’incruster dans notre télencéphale et bien s’encastrer dans notre diencéphale :
La distanciation, les gestes barrières et le port de masques.
Dans le futur, les neurosciences préciseront si ce matraquage institutionnel et médiatique a pu installer définitivement ces concepts en réflexes ne nécessitant plus l'intervention du cerveau comme marcher, respirer ou estimation du danger, reconnaissance des visages, élaboration d'une opinion rapide sur les gens, gestes sportifs ou coup de foudre.
Alors l’Importation dans le cerveau "automatique” aurait réussi, très rapidement et facilement, grâce au temps libéré lors de ce confinement conformément à l'expression formulée en 2004 par Patrick Le Lay, alors PDG de TF1 : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible». Dans notre cas on avait beaucoup de temps disponible.
Je cherche encore le donneur d’ordre d’une telle campagne de communication mondiale, à quelle agence Big Marketing a-t-elle été commandée et pour quel montant.
Je ne peux que constater sa réussite totale : 4.000.000.000 de consommateurs se sont confinés presque volontairement chez eux. Aucun régime ou empire n’avait cru cela possible.
Pas besoin d’aller analyser finement la conception, le développement du concept, les tests, la production et la diffusion de cette campagne.
Il fallait juste faire simple et suggérer sournoisement la mort.
Le tour de force est d’avoir associé, de façon psychosomatique, la non distanciation, le non-respect des gestes barrières, …. à une forte probabilité de mort atroce et à teme, une mort à la maison, au travail, en déplacement, en vacances, à l’école, ….
Notre propre mort, celle des membres de notre famille, amis, collègues, voisins…
Notre vie sociale est devenue une triste pièce de théâtre, en solitaire sur les planches face à une sale sombre et vide, pour rendre l’âme au dernier acte et se faire ensevelir sans autour de soi âme qui vive.
Même l'économie de marché du capitalisme néolibéral ne souhaitait pas en arriver là. Certes ils avaient réussi à imposer une société de consumerisme sans retenue par la stimulation systématique d'un désir de profiter de biens de consommation et de services dans des proportions toujours plus importantes. Ils rêvaient de cet idéaltype (matérialiste, individualiste, adepte du « progrès » technique, privilégiant les intérêts à court terme et les plaisirs éphémères) et chez qui le désir de consommer l'emporte sur toute considération éthique, au détriment de l'écologie et des relations sociales (idéologie, religion, famille...).
Ils sont en train de réaliser que cette distanciation, ces gestes barrières et ce port de masques sont un suicide programmé de la consommation, de la croissance et de l'épargne.
Tout est à refaire car la vie n’est qu’un éternellement recommencement.