Culture
Cinéma, mon amour de Driss Chouika : JANE CAMPION UNE DES CINÉASTES VISIONNAIRES DU CINÉMA CONTEMPORAIN
Jane Campion fut la première femme dans l'histoire du cinéma à avoir été nommée à deux reprises dans la catégorie « Meilleure Réalisation » aux Oscars, d’abord en 1993 pour « La Leçon de piano », avant de la remporter finalement en 2022 pour « The Power of the Dog ».
« J'ai toujours pensé que le cinéma engagé ne fonctionnait pas: ce qui m'intéresse, c'est de faire réagir les spectateurs en leur faisant partager des émotions ».
Jane Campion.
Née le 30 avril 1954 à Wellington, Nouvelle Zélande, dans une famille d’artistes, Jane Campion a suivi d’abord des études d'Anthropologie, obtenant en 1975 un diplôme d'anthropologie à l'Université Victoria de Wellington avant d'intégrer la Chelsea School of Art de Londres, puis suivre des études de peinture au College of the Arts de Sydney, pour parfaire sa formation polyvalente, avant de se diriger vers le monde du cinéma en prenant des cours à l'Australian Film, Television and Radio School où elle obtient un diplôme en 19842. Après avoir écrit et réalisé son premier long métrage, « Sweetie », présenté en compétition au 42e Festival de Cannes, il a annoncé déjà les thèmes de prédilection de la réalisatrice, à savoir le désir et l’émancipation féminines, le combat de femmes singulières et souvent marginales, les luttes contre les croyances sociaux dépassées et la quête d'identité.
En 1993, elle devient la première femme cinéaste de l'histoire du cnéma à avoir reçu la prestigieuse Palme d'or du Festival de Cannes pour son film « La Leçon de piano », avant de marquer à nouveau le monde du cinéma, en 2014 en devenant la première femme cinéaste à présider le jury des longs métrages lors de la 67e édition du même Festival de Cannes.
Elle est également la première femme dans l'histoire du cinéma à avoir été nommée à deux reprises dans la catégorie « Meilleure Réalisation » aux Oscars, d’abord en 1993 pour « La Leçon de piano », avant de la remporter finalement en 2022 pour « The Power of the Dog ».
UNE CINÉASTE VISIONNAIRE DU CINÉMA CONTEMPORAIN
Ainsi, Jane Campion, a été finalement reconnue comme l'une des réalisatrices les plus influentes de son époque, l’une des cinéastes les plus visionnaires du cinéma contemporain. Avec un style narratif distingué et une capacité à examiner les complexités psychologiques de ses personnages, Campion a su s'imposer sur la scène internationale et a pu gagner les récompenses les plus prestigieuses. Au fil des années, Campion a continué à explorer des sujets variés, souvent liés à la condition féminine, son premier long-métrage, « Sweetie », ayant déjà révélé cette obsession pour les dynamiques familiales et les relations complexes entre ses personnages. En avançant dans sa carrière, on retrouve des réflexions récurrentes sur les thèmes de l'amour, du désir et de la solitude, enveloppés dans une esthétique visuelle saisissante.
« La Leçon de piano » reste sans doute l'une des œuvres les plus emblématiques de Campion, un film qui illustre à merveille son approche audacieuse du récit cinématographique. L’histoire se concentre sur Ada, une femme muette jouée par Holly Hunter, dont la passion pour le piano est confrontée à des relations complexes et à des luttes de pouvoir. Le film est une exploration intense de la sexualité et du désir, ancrée dans le contexte néo-zélandais du 19e siècle. Campion a déclaré à propos de ce film : "Il y a quelque chose d'étrange dans la beauté et la douleur d'une personne qui ne peut pas parler". Cette vision poétique se traduit par une narration visuelle et émotionnelle qui transcende les mots.
EXPLORATION DE LA CONDITION FÉMININE
Un des thèmes centraux de l'œuvre de Jane Campion est son exploration de la condition féminine. À travers ses personnages féminins souvent complexes et nuancés, elle interroge les rôles traditionnels attribués aux femmes dans la société. Dans de nombreux films, Campion présente des femmes qui luttent pour leur émancipation, que ce soit par le biais de l'art, de la sexualité ou de leurs choix personnels de vie.
Campion ne se contente pas d'utiliser des décors de manière esthétique ; elle intègre souvent la nature comme un personnage à part entière dans ses récits. Dans « La Leçon de piano », par exemple, la nature néo-zélandaise joue un rôle essentiel dans le développement des personnages et l'évolution de l'histoire. Sa capacité à capturer la beauté sauvage du monde naturel tout en soulignant son rôle dans la vie humaine est un aspect marquant de son cinéma.
La sexualité est une autre thématique prédominante dans le cinéma de Campion. Ses films n'hésitent pas à aborder des sujets tabous et à explorer les facettes les plus sombres du désir humain. La réalisatrice traite la sexualité avec une honnêteté brutale, permettant aux spectateurs d'explorer les complexités des relations humaines sans fard.
Jane Campion a brisé de nombreuses barrières dans un secteur historiquement dominé par les hommes. En tant que femme réalisatrice, elle a ouvert la voie à d'autres cinéastes féminines et a redéfini ce que signifie être une femme dans le cinéma. Ses succès internationaux ont aussi contribué à changer la perception de la place des femmes dans un milieu souvent misogyne. Elle incarne le mouvement vers une représentation authentique des expériences de vie des femmes à travers le prisme du cinéma. Elle a une influence notoire sur de jeunes réalisatrices telles que Sofia Coppola et Greta Gerwig, qui soulignent toutes deux l'importance de son travail dans leurs propres explorations artistiques.
Finalement, Jane Campion est bien plus qu'une réalisatrice talentueuse : elle est une voix essentielle du cinéma contemporain.
FILMOGRAPHIE DE JANE CAMPION (LM)
« Sweetie » (1989) ; « Un ange à ma table » (1990) ; « La leçon de piano » (1993 ; « Portrait de femme » (1996) ; « Holy Smoke » (1999) ; « IN the Cut » (2003) ; « Bright Star » (2009) ; « The Power of the Dog » (2021).