Mawazine 2024: le temps d’un concert, Awa Ly a pris possession de Chellah et possédé son public

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Le temps d’un concert, Awa Ly a fait chanter, danser, jouer un public d’habitués de cette scène qui ne demandait qu’à se laisser entrainer

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Par Fadwa EL GHAZI (MAP avec Quid)

D’ici, d’ailleurs et de partout. Awa Ly n’a pas fait dans le détail ni dans l’économie de sa générosité. Elle veut tout le monde et donner à tout le monde. Pendant près d’une heure et demi elle a abattu les barrières et franchi les frontières pour mêler le public à ses chants, à sa dance, à son tournoiement sur elle-même à la manière de Derviches comme pour faire transcender le public avec elle dans une moelleuse spirale musicale. Tout au long de cette dizaine de bonheur que Mawazine 2024 a consacré à Voix de femmes au site archéologique de Chellah, la chanteuse franco-sénégalaise a eu certaine la plus animée et la plus charmeuse dynamique de scène.    `

Le temps d’un concert, Awa Ly et le trio Arshid Azarine ont fait chanter, danser, jouer un public d’habitués de cette scène qui ne demandait qu’à se laisser entrainer loin de la fièvre des scènes d’OLM, d’Annahda ou de Bouregreg. 

Ensemble, ils ont offert un spectacle de jazz d’excellente facture qui a permis à l’artiste sénégalaise a marqué d’envelopper le lieu de sa voix chaude, de ses réflexions espiègles et d’une présence-prestance. 

Avec Arshid Azarine au piano, Habib Meftah à la percussion et Hervé de Ratuld à la contrebasse, la fine sénégalaise a imprégné de ses sonorités et pour longtemps les vestiges de ce site historique inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

D’une grâce naturelle, a baigné chellah, sa faune, sa flore, ses résidents permanents, ses visiteurs d’un soir comme le public de ce vendredi dans un bain de jazz pour une cure de bonheur. Elle a chanté en anglais et en "Wolof", sa langue maternelle, expliquant aux spectateurs que "partout est chez nous dès que l’on connaît ses racines".

"J’ai hâte de revenir au Maroc parce que l’on s’y sent bien", a lancé cette artiste cosmopolite née à Paris, mais qui a étudié aux États-Unis et vit actuellement en Italie.

Dans un joli échange avec l’assistance, elle a confié que "c’est une première de chanter à Mawazine, mais, aussi, une première d’être accompagnée du trio Arshid Azarine".

Avec en arrière-plan de la scène la vallée enchanteresse du Bouregreg pour décor, les fleurs de lauriers et des arbres séculaires, et sur le hauteurs des édifices les cigognes en spectateurs très présents mais discrets, le public s’est fait plaisir en accompagnant l’artiste aux rythmes du jazz chanté d’une voix si expressive d’une douceur inouïe. 

Ce concert s’inscrit dans le cadre de la programmation musicale, concoctée par le directeur artistique de la scène de site historique, Saïd Assadi, sous le thème "Voix de femmes".

En tant qu’artistes, les femmes portent les voix de leurs peuples. Elles sont porteuses d’une détermination sans faille et d’un point de vue qu’un homme n’aura jamais sur l’avènement de la vie, a-t-il indiqué à la MAP, précisant que "les femmes éclairent et racontent notre monde avec une poésie et une force qui n’appartiennent qu’à elles, et ce, d’autant plus dans un monde aussi perturbé par la violence, nous avons besoin de voix qui nous apportent de l’espoir".

Awa Ly est née en 1977 à Paris de parents sénégalais, elle est une auteure-compositrice-interprète et actrice française. L’artiste se passionne très tôt pour la musique et le chant. Installée à Rome, elle travaille comme productrice pour des chaînes de télévision et chante, en voix libre comme la femme qu’elle est,  dans différents groupes.

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