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3è mandat, le faux suspens : Macky Sall affirme qu'il fera un ''choix libre et souverain très bientôt''
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, avait déclaré le 20 mars au magazine français "L'Express", qu'il a le droit de se présenter à la prochaine présidentielle fixée au 25 février 2024.
Dakar- Le président du Sénégal, Macky Sall, alors qu’il y a peu de probabilité pour qu’il ne se présente pas, a promis samedi de mettre fin au suspens sur la question du troisième mandat, pour l'élection présidentielle de février 2024, affirmant qu'il fera un "choix libre et souverain très bientôt", car, selon lui, "le moment est venu".
S'exprimant lors de la cérémonie de clôture du Dialogue national, tenue samedi après-midi au Palais présidentiel à Dakar, Macky Sall a donné rendez-vous aux Sénégalais après la Tabaski, fête de l'Aid Al-Adha, qui sera célébrée le 29 juin au Sénégal.
«Soyez rassuré, je vais répondre très bientôt, parce que le moment est venu, mais pas aujourd'hui. Je ferai un discours à la nation, j'apporterai ma réponse qui ne peut pas dépendre du contexte dans lequel nous évoluons », a déclaré le Chef de l’Etat.
«Il faut que cela soit clair, il y a beaucoup d’excitation, ça sera un choix libre et souverain qui sera expliqué au pays et qui sera assumé. Donc attendons après la Tabaski, on va s’y mettre… », a-t-il fait savoir.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, avait déclaré le 20 mars au magazine français "L'Express", qu'il a le droit de se présenter à la prochaine présidentielle fixée au 25 février 2024.
Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps", avait-il déclare au média français. A signaler que la Constitution, après la révision de 2016, prévoit que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans, et non plus sept, et que "nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs".
Cependant, Macky Sall avait fait valoir dans un entretien accordé à "L'Express" que, quand le Conseil constitutionnel avait été consulté avant la révision, ce dernier avait estimé que son premier mandat était "hors de portée" de la réforme.
Revenant, par ailleurs, sur les événements du 1er juin, survenus après la condamnation de Ousmane Sonko, le chef de l'Etat a souligné, lors de la clôture du Dialogue national ce samedi, qu'« Il y a eu de graves dérives qui se sont déroulés". "Il est établi que ces actes sont assimilables à des actes terroristes qui ne resteront pas impunis", a dit Macky Sall lors de son discours après avoir reçu le rapport des mains du Président du comité de pilotage du dialogue national qui avait été lancé le 31 mai.
Les participants à cette consultation, tenue en l'absence de la coalition de l'opposition Yewwi askan Wi (libérer le peuple) et du Mouvement des forces vives du Sénégal F24, sont parvenus notamment à un accord sur le maintien du parrainage citoyen avec un pourcentage de 0,6% à 0,8% du Fichier général des électeurs, à un accord sur la mise en place d'une Commission de Contrôle des Parrainages logée au Conseil constitutionnel, composée de membres du Conseil constitutionnel, du greffier en Chef, du représentant du candidat, du personnel administratif et technique du Conseil constitutionnel, de personnalités indépendantes et de représentants de la CENA.
Ils se sont mis d'accord également sur la reconduction et l’amélioration des mesures techniques de contrôle utilisées lors des élections législatives de 2022 et sur l’institutionnalisation du tirage au sort pour le dépôt des dossiers de candidatures et sur le montant maximum de la caution pour l’élection présidentielle, qui ne peut excéder 30 millions de francs CFA.
Les participants au Dialogue national sont parvenus aussi à un accord sur la modification de l’article L.28-3 du Code électoral en ajoutant la mesure de la grâce. Ainsi, les personnes bénéficiant d’une mesure de grâce doivent attendre l’expiration de la durée de la peine prononcée par la juridiction de jugement, s’il s’agit d’une peine d’emprisonnement, ou une période de trois ans à partir de la date de la grâce, s’il s’agit d’une condamnation à une amende, avant de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales.
En ce qui concerne la candidature du président sortant, ils ont appelé "au respect de la Constitution, des lois et règlements de la part des pôles et de la société civile, sans position commune sur la question".
Parmi les points d'accords de ce dialogue national figure également un accord sur la modification de l’article L.29 du Code électoral pour limiter l’inéligibilité permanente. Ainsi, ils ont convenu que l’interdiction d’inscription sur les listes électorales ne s’applique qu’aux personnes condamnées pour crime, trafic de stupéfiants et infractions liées aux deniers publics, à l’exception des cas prévus à l’article L.28-3 du Code électoral. Pour les autres infractions, cette interdiction est de cinq ans après l’expiration de la durée de la peine prononcée.
Les huit commissions de ce Dialogue national sont également parvenues à un accord sur la réalisation d’une étude de faisabilité pour déterminer l’opportunité d’utiliser le bulletin unique après l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Pour la mise en œuvre de certaines recommandations de ce Dialogue, Macky Sall a donné à son gouvernement une semaine pour l'élaboration des textes qui seront par la suite présentés à l'Assemblée nationale.