International
Biden ‘’opposé’’ à des frappes israéliennes sur le nucléaire iranien, Hamas revendique l'attentat à Tel-Aviv, 8 soldats israéliens tués au Liban
Un garçon pleure les corps d'enfants tués lors d'un bombardement israélien, à l'hôpital Ahli Arab dans la ville de Gaza, le 2 octobre 2024,. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
Le président américain Joe Biden s'est déclaré mercredi opposé à des frappes israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes, au lendemain du tir de près de 200 missiles iraniens vers Israël.
"La réponse est non", a dit à des journalistes Joe Biden, interrogé sur son éventuel soutien à une telle action de la part d'Israël. "Nous sommes d'accord tous les sept sur le fait que les Israéliens ont le droit de riposter, mais qu'ils doivent répondre de manière proportionnée", a-t-il ajouté, en référence aux autres dirigeants du G7.
La branche armée du Hamas revendique l'attentat ayant fait 7 morts à Tel-Aviv mardi
La branche armée du mouvement palestinien Hamas a revendiqué mercredi l'attentat de la veille dans lequel sept personnes ont été tuées à l'arme automatique et à l'arme blanche à une station de tram de Tel-Aviv, dans le centre d'Israël.
"Les Brigades al-Qassam assument la responsabilité de l'opération héroïque à Jaffa menée par les combattants d’al-Qassam, Mohammed Rachid Misk et Ahmed Abdoulfattah Al-Haïmoni, depuis la ville de Hébron", en Cisjordanie occupée, a indiqué le mouvement dans un communiqué, en référence à l'attentat dans le quartier de Jaffa à Tel-Aviv.
Huit soldats israéliens tués dans les combats contre le Hezbollah au Liban
Les troupes israéliennes ont engagé mercredi des combats contre le Hezbollah dans le sud du Liban, où Israël a annoncé la mort de huit soldats, les premiers tués depuis le début de ses opérations terrestres.
Après une semaine d'intenses bombardements israéliens à travers le Liban contre le mouvement islamiste soutenu par Téhéran, l'Iran a lancé mardi sa deuxième attaque directe contre Israël, affirmant vouloir venger la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et celle du chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh.
"L'Iran a commis une grave erreur (...) et en paiera le prix", a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
L'Iran a affirmé de son côté qu'il frapperait "avec une plus grande intensité" et viserait "toutes les infrastructures" du pays en cas de représailles israéliennes.
L'escalade militaire entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah d'autre part, fait redouter que la situation au Moyen-Orient ne devienne incontrôlable, un an après l'attaque sans précédent menée par le Hamas, le 7 octobre 2023.
A la mi-septembre, Israël a intensifié ses opérations militaires sur le front nord, afin d'affaiblir le Hezbollah et permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants des régions frontalières avec le Liban déplacés par les tirs de roquettes du groupe armé libanais, incessants depuis un an.
Appel à évacuer
Après avoir fait état la veille de premières opérations terrestres, qualifiées de "limitées", dans le sud du Liban, l'armée israélienne a annoncé mercredi la mort de huit soldats.
"Sept soldats supplémentaires sont tombés" au combat, a-t-elle déclaré, après avoir annoncé plus tôt la mort d'un premier soldat depuis le début de l'offensive au sol.
Le Hezbollah a annoncé avoir détruit "à l'aide de missiles guidés" trois chars israéliens avançant vers le village frontalier de Maroun al-Ras, et signalé des affrontements avec des forces israéliennes "infiltrées".
L'armée libanaise a confirmé une "intrusion" israélienne et affirmé qu'un drone israélien avait blessé un soldat dans le sud.
L'aviation israélienne a également poursuivi ses frappes sur la banlieue sud de Beyrouth et appelé à l'évacuation "immédiate" de nouvelles localités dans le sud du Liban.
En Syrie, une frappe israélienne a fait deux morts à Damas, selon une ONG.
Au Liban, plus de mille personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 17 et 18 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements massifs, le 23 septembre, qui ont visé principalement les bastions du Hezbollah dans le sud et l'est du Liban et dans la banlieue sud de Beyrouth.
Selon l'unité de gestion des catastrophes, 1.873 personnes ont été tuées au Liban depuis le début des tirs transfrontaliers il y a un an.
Le "cœur d'Israël" visé
Parallèlement, Israël et Téhéran ont échangé des menaces après l'attaque massive lancée mardi par l'Iran pour venger la mort de Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth, et celle d'Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet dans un attentat à Téhéran, imputé à Israël par l'Iran et le Hamas.
Environ 200 missiles ont été tirés, dont 90%, selon Téhéran, ont atteint leur cible.
Un grand nombre ont été interceptés par le système antimissile, a indiqué l'armée israélienne, qui a bénéficié du soutien des forces américaines et britanniques, selon le Pentagone et Londres.
L'attaque, la deuxième depuis avril, a fait deux blessés en Israël et tué un Palestinien en Cisjordanie occupée, selon les secours et un responsable palestinien.
"C'était fou", "extrêmement effrayant, rien que nous aurions pu prévoir", a relaté un habitant de Tel-Aviv, Ron Nori, âgé de 59 ans.
Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont affirmé avoir "visé le coeur" d'Israël.
Selon le chef d'état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, les missiles ont ciblé cinq bases aériennes militaires et le Mossad, les services secrets israéliens.
L'armée israélienne a indiqué mercredi que des missiles étaient tombés sur des bases aériennes, sans faire de dégâts.
L'Iran a exercé son "droit à l'autodéfense", après deux mois de "retenue" pour "laisser la place à un cessez-le-feu à Gaza", a écrit sur X son chef de la diplomatie, Seyed Abbas Araghchi.
L'ancien Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a appelé à une frappe décisive pour détruire les installations nucléaires de l'Iran.
"Cela ne va pas bien se terminer", la "retenue n'est pas le point fort" de M. Netanyahu, a commenté pour l'AFP l'analyste politique Jordan Barkin.
A Téhéran, Mansour Firouzabadi, un infirmier de 45 ans, s'est dit "vraiment inquiet", espérant "que les Etats-Unis cesseront de soutenir Israël et qu'Israël ne ripostera pas".
"Les Etats-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël", a déclaré mardi le président américain Joe Biden, faisant état de discussions "en cours" avec Israël sur la réponse à apporter.
L'attaque a suscité une vague d'appels à la retenue, notamment de Moscou qui a averti mercredi d'une spirale "alarmante", et de Pékin. L'Allemagne a exhorté l'Iran à "s'abstenir de toute nouvelle attaque, y compris par le biais de ses alliés".
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence mercredi.
Parallèlement, Israël poursuit son offensive dans la bande de Gaza, bien qu'avec une intensité moindre.
Mercredi, l'armée a annoncé avoir attaqué deux écoles dans le nord du territoire palestinien et une troisième dans le centre, utilisées selon elle par le Hamas comme centres de commandement. (Quid avec AFP)