Crise entre Rome et Paris sur la migration: Des médias italiens dénoncent le ''double jeu'' du gouvernement français

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Pendant qu’Emanuel Macron flirte avec la fasciste Giorgia Meloni, première ministre d’Italie, ses ministres s’en prennent au gouvernement d’extrême droite italienne sur la question de la migration

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Rome - Des médias italiens ont dénoncé dimanche le "double jeu" du gouvernement français après les propos du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur "l'incapacité de Rome à gérer l'immigration", suscitant une nouvelle crise diplomatique entre les deux pays voisins.

Les attaques contre l'Italie continuent de la part du gouvernement français et du parti d'Emmanuel Macron "La Renaissance" malgré les tentatives du Quai d'Orsay pour se raccommoder avec Rome, a indiqué le quotidien italien “Le Secolo d'Italia”.

D'après lui, l’attitude du ministère français des Affaires étrangères est " de peu d'utilité si d'autres ministres continuent à attaquer Rome pour déjouer, probablement, l'attention sur leurs problèmes internes". Aux propos “inacceptables” de M. Darmanin, se sont ajoutées d’autres déclarations “inconvenables” de la part des ministres des Transports et de la Transition énergétique, respectivement, Clément Beaune et Agnès Pannier-Runacher, rapporte le quotidien.

Selon le média, M. Beaune a déclaré à Radio Europe 1 que "l'extrême droite en Italie (...) fait beaucoup de promesses mais résout très peu les problèmes " alors que Mme Pannier-Runacher a défendu les propos "offensives" du ministre de l'Intérieur, soulignant que le "problème est complexe" et que "ceux qui promettent des miracles sont des colporteurs".

De son côté, le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, cité par le journal, “a augmenté la dose”. D’après lui, Darmanin avait "raison de dénoncer l'incompétence et l'impuissance de l'extrême droite européenne".

"De telles déclarations ne font que montrer la myopie politique de ses auteurs", commente Le Secolo d'Italia, signalant "la nervosité des représentants du parti du président français en mauvaise situation".

Pour sa part, le quotidien "Il Giornale" a signalé que "la ruée du gouvernement français, face à laquelle le Quai d'Orsay s'est limité à une vague de clarification, n'est pas fortuite”, relevant que Paris, accusée de ne pas pouvoir gérer le flux migratoire de la Manche, a décidé de concentrer sa communication sur l'Italie, de quoi détourner l’opinion publique.

"Des ministres s'excusent, d’autres attaquent et au milieu le porte-parole du gouvernement qui tente de jeter de l'eau sur le feu, mais sans se saupoudrer la tête de cendres", écrit le site d’information du journaliste émérite Nicola Porro. "Le gouvernement Macron est en difficulté et cherche des ennemis à blâmer", conclut-il.

Le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani, a affirmé vendredi que les explications de Paris sont "insuffisantes". "C'est une insulte gratuite et vulgaire " et "quand quelqu'un offense de façon gratuite une autre personne le minimum est qu'elle présente ses excuses", a estimé Antonio Tajani dans un entretien au quotidien Il Corriere della Sera.

Le MAE italien a annulé jeudi soir sa première visite à Paris, où il devait rencontrer son homologue Catherine Colonna, après les déclarations de Gérald Darmanin sur RMC accusant la Première ministre Giorgia Meloni d'être "incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue".