France : la mort suspecte en prison de l’indépendantiste corse Colonna: les oppositions demandent des comptes et une enquête

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Le décès d'Yvan Colonna, indépendantiste corse condamné pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, après son agression en prison a relancé mardi les critiques des oppositions qui mettent en cause la "responsabilité de l'Etat" et dénoncent, à l'instar de Marine Le Pen, le "mutisme" du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

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Certaines voix s'élèvent aussi en faveur d'une commission d'enquête parlementaire, à l'instar du sénateur socialiste Patrick Kanner, directeur adjoint de la campagne de la candidate socialiste Anne Hidalgo, ou de LFI.

La mort d’Yvan Colonna, condamné, "après deux semaines d’agonie est un fait honteux, d’une extrême gravité", a critiqué la candidate du RN, qui estime que "cet assassinat dans les locaux pénitentiaires engage la responsabilité de l’Etat". Personne n’ose le dire publiquement, mais l’idée que l’assassinat de l’indépendantiste Corse ait été orchestré pour venger préfet Claude Erignac, traverse les esprits.  

En campagne dans son fief d'Hénin-Beaumont, la députée du Pas-de-Calais a également dit attendre du gouvernement qu’il s’explique sur le fait d’avoir laissé "huit minutes cette agression se dérouler sans qu’il n'y ait eu une intervention".

Le président du RN Jordan Bardella est allé plus loin sur France 2, estimant que ce "simple fait générateur aurait dû entraîner la démission" d'Eric Dupond-Moretti "qui a disparu depuis plusieurs semaines".

"Le silence" du garde des Sceaux "devient assourdissant", a aussi jugé Patrick Kanner. Il y a "de fortes chances" que le groupe socialiste au Sénat demande une commission d'enquête, a ensuite confié à l'AFP le sénateur, qui y est "favorable à titre personnel".

"Le groupe de la France insoumise à l'Assemblée nationale est favorable" à la création d'une commission d'enquête "pour déterminer la réalité des événements", a expliqué sur Franceinfo Manuel Bompard, directeur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon.

Demandant également que "toute la lumière" soit faite, le candidat du PCF Fabien Roussel a estimé sur Twitter qu'une "enquête" devait être menée et que les responsabilités devaient "être trouvées".

"J'appelle au calme parce que les images que nous avons vues ces derniers jours sont terribles", a lancé sur France Inter le candidat écologiste Yannick Jadot, estimant que c'était "une grande responsabilité aujourd'hui pour Emmanuel Macron et son gouvernement, qui ont beaucoup traîné" à proposer "une nouvelle relation entre la Corse et l'État français".

Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR et conseiller chargé des 100 premiers jours de la candidate Valérie Pécresse si elle était élue, a mis en garde sur RFI contre le risque de voir un "embrasement revenir", dénonçant la "faute" commise par le gouvernement qui "a négocié le pistolet sur la tempe" avec les indépendantistes corses.