Gaza: 29 nouveaux morts au 3e jour de violences entre Palestiniens et Israël

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Une jeune fille palestinienne regarde les décombres d'un bâtiment, suite à une frappe aérienne israélienne, à Beit Lahia dans le nord de la bande de Gaza, le 11 mai 2023. Cette nuit, avec au moins 22 Palestiniens tués en deux jours dans la pire escalade de violence qui ait frappé le territoire côtier depuis des mois. (Photo by MOHAMMED ABED / AFP)

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Trois jours d'affrontements à coups de missiles et de roquettes entre l'armée israélienne et des groupes de la Résistance de la bande de Gaza ont fait 29 morts palestiniens et un en Israël, et aucun signe de répit ne semblait en vue jeudi soir, malgré des efforts de médiation.

Cette flambée de violences, la plus importante entre Gaza et Israël depuis août 2022, a débuté mardi par des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, visant la résistance considérée organisation "terroriste" par l'Etat hébreu, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Jeudi, l'armée israélienne a dit avoir visé 166 cibles à travers la bande de Gaza, dont, prétend-elle, des sites de lancement de roquettes qui appartiederait au groupe armé, et éliminé deux commandants.

Le Jihad islamique a indiqué à l'AFP que de nouvelles salves de roquettes avaient été tirées vers Israël, où selon l'armée israélienne des sirènes d'alerte retentissent à intervalles réguliers dans les localités adjacentes à la bande de Gaza.

Depuis les premiers tirs de roquettes mercredi, 547 de ces projectiles ont été lancés vers le territoire israélien, dont 175 ont été interceptés par le système de défense anti-aérien, selon l'armée. Les autres n’ont fait aucune victime et les services de secours israéliens n'en ont déploré aucune.

Dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas islamiste, le ministère de la Santé a fait état de 26 morts, dont des enfants, et de 84 blessés, depuis mardi.

Des combattants du Jihad islamique et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ont aussi été tués, d'après ces groupes.

"Très dangereux" 

Dans la ville de Gaza, la plupart des commerces sont fermés et les rues désertes, tandis que des drones israéliens quadrillent le ciel, selon un journaliste de l'AFP sur place.

A l'hôpital al-Chifa, Suhail al-Masri, 32 ans, est venu voir son fils blessé dans une frappe.

"Je ne serais pas sorti de la maison autrement car la situation est très dangereuse", a-t-il dit. "Israël bombarde de partout et les tirs de roquettes de la résistance n'ont pas cessé".

"Les assassinats israéliens ne resteront pas impunis et toutes les options sont sur la table pour la résistance", a affirmé le Jihad islamique, tandis que le Hamas a rappelé jeudi que "la résistance (est) unifiée".

L'Iran, qui soutient le Jihad islamique, a dénoncé les "atrocités des sionistes", promettant "la défaite" au "régime occupant", selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a ordonné aux forces de sécurité d'être "en état d'alerte".

Tentatives de médiation 

La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens sous blocus israélien, a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.

L'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s'active pour obtenir un cessez-le-feu.

Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique, est arrivé jeudi au Caire, a indiqué à l'AFP une source au sein de l'organisation palestinienne, sous couvert d'anonymat.

Une délégation égyptienne doit se rendre en soirée à Tel-Aviv en vue de négocier une trêve, a rapporté une source égyptienne à l'AFP.

Se disant "préoccupé" par les tirs palestiniens [sic], l'ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a dit "travailler en vue d'une désescalade rapide", d'après un message sur Twitter.

"L'effusion de sang doit s'arrêter maintenant", a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock lors d'une rencontre avec ses homologues français, égyptien et jordanien à Berlin.

Dans la ville israélienne d'Ashkelon, à une vingtaine de kilomètres de la bande de Gaza, les commerces ont ouvert jeudi et les habitants vaquaient à leurs occupations. (Quid avec AFP)